dimanche 3 avril 2022

Le "je" du corps

 «Le "je" dans les premiers stades de son déve­loppement implique seulement celui qui réside dans le corps. Tout le monde considère le corps comme une entité séparée, et cela seul produit des conflits. Si l'on pouvait penser en termes de "nous", il n'y aurait pas de conflit venant de "mien" et "tien". C'est pourquoi la première chose que l'on enseigne à un petit enfant lorsqu'il arrive à la maison de son guru est la suivante : "Tu n'es pas une entité isolée. Tu ne peux pas vivre seul ; ce n'est qu'en vivant ensemble avec tous les autres qu'on trouve force et joie."

Maintenant ce sens du "moi, ensemble avec les autres", ce sens du "nous" doit se développer et prendre la place du petit "moi". Pas "moi", mais "nous", de façon que l'intellect de chacun puisse apprendre à observer et à comprendre ce "nous" ; de façon à ce que chacun apprenne à développer en lui-même le sentiment, non de "son" propre intérêt mais de "notre" intérêt, que c'est dans "notre" intérêt que réside "mon" propre intérêt. C'est cela en vérité la signification de la Gâyatrî, c'est de s'extraire des liens de l'intérêt personnel mesquin et de s'immerger dans la vastitude (expanse) du "nous". Ce "nous" qui englobe tout et contient l'univers entier.»

Swami Prajnanpad

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1 commentaire:

Suzanne a dit…

Merci de ce texte qui rappelle que le bien être commun devait être la préoccupation première.
Pas toujours facile à mettre en pratique, mais toujours payant sur le long terme.
Bon dimanche frisquet !