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mercredi 18 juin 2025

Présence naissante (18 juin)

 


Dans cette soumission aux émotions, il n'existe aucun « je » réel, il n'y a pas d'agissant. Le voca­bulaire que nous utilisons ici distingue agir et réagir. « Don't mistake reaction for action », « Ne prenez pas des réactions pour des actions. » Effectivement, à ce niveau-là – et ce niveau-là est le vôtre aujourd'hui – tout le mal vient de ce que « vous » n'êtes pas là et tant que « vous » n'apparaî­trez pas à l'intérieur de ce chaos, le chemin ne pourra jamais commencer : vous ne pourrez être ni un disciple, ni quoi que ce soit, si ce n'est une marionnette comme disait Swâmiji, une machine comme disait Gurdjieff. « Because you are not there », « parce que vous n'êtes pas là », voilà d'où vient tout le mal, toujours absent, jamais présent. A un moment c'est l'ambitieux qui règne, un mo­ment le vaniteux, un moment le meurtrier, un moment l'idéaliste, un moment l'obsédé sexuel, mais « vous », jamais – ou si rarement.

Déjà, à un niveau immédiatement compréhensible, vous pouvez sentir que le pronom « je » – « je » ou « je suis » – est capital. Essayez de développer la conscience de soi, peut-être pas la cons­cience du Soi, mais la conscience de soi. Essayez de ressentir « moi » – pas le désespéré, pas l'op­timiste, pas l'obsédé sexuel, pas le mystique, pas l'idéaliste – moi, qui commence, commence à ap­paraître... Et en même temps, entendez sans vous troubler cette contradiction apparente : « La libé­ration viendra le jour où “ vous ” ne serez plus là. » La libération viendra le jour où l'ego aura dis­paru.

Arnaud Desjardins - La Voie et ses pièges

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mercredi 4 décembre 2024

Révolution pacifique

 


Qui a dit : « tu » ne tueras pas ?

Quelle femme ? Quel homme ? Quel Dieu ?

Seul un « je » peut dire « tu » et « tu » ne tueras pas.

Quel est ce « je » origine d’une telle conscience et d’une telle loi ?

Le « je » d’Abraham, de Moïse, de Yeshoua ? Le « je » de chacun de nous, quand nous sommes en bonne santé et de bonne humeur ?

Aujourd’hui, il paraît qu’il n’y a plus de « je », seulement des « on » qui se déclarent la guerre et se terrifient les uns les autres, avec leurs machines efficaces, leurs engrenages et agrégats de violence, de peur, de colère, de plainte qui emportent le « je » loin de lui-même, loin du beau « Je suis » calme et silencieux dont on a fini de rêver.

Pourquoi parlons-nous de « révolutions » et de « gardiens de la révolution », qu’elle soit islamique, française, sioniste, américaine et autres, toutes ces « révolutions » se font dans le sang ?

La véritable révolution qui littéralement veut dire « revenir à soi », « être de retour », revenir à « je », à « Je suis » ne semble pas encore née.

N’est-ce pas faire « un pas de plus », (ultreïa disaient les pèlerins) ? N’est-ce pas aller au-delà de tous ces « on » belliqueux et de toutes ces mémoires orgueilleuses et vengeresses pour découvrir un « je » libre, capable de dire : « je » ne tuerai pas et si « tu » le veux toi aussi, « tu » ne tueras pas ; toi aussi, tu seras libre, libre d’exister sans crainte ni convoitise.

Tant que « je » n’est pas en paix, « on » ne sera jamais en paix.

Encore une évidence que tout le monde sait et que personne ne fait.

Il faut un « je » pour le faire, « on » ne le fera pas à notre place.

 Jean-Yves Leloup, Décembre 2024

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dimanche 3 avril 2022

Le "je" du corps

 «Le "je" dans les premiers stades de son déve­loppement implique seulement celui qui réside dans le corps. Tout le monde considère le corps comme une entité séparée, et cela seul produit des conflits. Si l'on pouvait penser en termes de "nous", il n'y aurait pas de conflit venant de "mien" et "tien". C'est pourquoi la première chose que l'on enseigne à un petit enfant lorsqu'il arrive à la maison de son guru est la suivante : "Tu n'es pas une entité isolée. Tu ne peux pas vivre seul ; ce n'est qu'en vivant ensemble avec tous les autres qu'on trouve force et joie."

Maintenant ce sens du "moi, ensemble avec les autres", ce sens du "nous" doit se développer et prendre la place du petit "moi". Pas "moi", mais "nous", de façon que l'intellect de chacun puisse apprendre à observer et à comprendre ce "nous" ; de façon à ce que chacun apprenne à développer en lui-même le sentiment, non de "son" propre intérêt mais de "notre" intérêt, que c'est dans "notre" intérêt que réside "mon" propre intérêt. C'est cela en vérité la signification de la Gâyatrî, c'est de s'extraire des liens de l'intérêt personnel mesquin et de s'immerger dans la vastitude (expanse) du "nous". Ce "nous" qui englobe tout et contient l'univers entier.»

Swami Prajnanpad

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lundi 17 mai 2021

Espace sans identité...



 Quand je veux méditer, une grande lourdeur m'envahit, une somnolence me gagne ; une énergie négative s'étend, s'amplifie, puis le sommeil m'accable.

-Ce sommeil équivaut à une absence d'activité. Un silence. Il va croître, mais ce n'est pas encore un silence sans objet. C'est pourquoi vous vous endormez. Lorsque votre attention silencieuse à une autre dimension, non pas l'arrêt des pensées et des sensations, elle occupe alors un immense espace en vous et vous ne vous endormez plus.

Jean Klein




 "Nous essayons de connaître ce "Je" qui s'identifie à ce corps dans l'état de veille, à un autre corps dans l'état de rêve, et qui n'a pas de corps dans le sommeil profond. Ce "Je" qui n'a pas de corps dans le sommeil profond a rêvé qu'il était un papillon dans mon rêve, et un être humain à présent. Quelle est la vérité ? Le "Je" seul est la vérité. Les autre choses vont et viennent. D'où viennent-elles ? Du "Je" qui est infini et qui, parce qu'il est infini, peut projeter un univers entier. Vous-mêmes, vous projetez bien la totalité de l'univers du rêve. Pareillement, vous avez projeté aussi l'univers de l'état de veille. Vous pouvez observer ce processus très facilement : il a lieu tous les jours. Dans le langage des écritures, vous engloutissez et digérez chaque jour les deux univers, celui du rêve et celui de l'état de veille, et vous existez de manière très heureuse dans l'état de sommeil profond, sans corps et sans monde. Rien n'est là, et pourtant, vous êtes très heureux dans cet état. Réfléchissez-y et la vérité deviendra très claire."

Enseignement de la sagesse, Le témoin p 26


* Littéralement : tourné vers le Sud. Aspect de Shiva représenté en tant que Jnani dispensant la connaissance à des disciples.

 

source citation:  ipapy
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