« Lorsque je médite je fais l’expérience d’un retour à moi-même ; il m’arrive de me sentir calme, de me sentir être. Mais au cours de la journée je suis rapidement pris par les choses de la vie ; je m’oublie dans ce que je fais. Plus je médite régulièrement et plus je sens cette dichotomie entre deux manières d’être. Je sens que la vie quotidienne pourrait être animée par la qualité d’être qui m’habite lorsque je médite, mais je n’y arrive pas. Est-il possible de relier ces deux modes d’être au monde, que je vis comme étant séparés ? »
La personne qui tient ce discours résume assez bien le problème auquel sont confrontés la plupart de celles et ceux qui méditent régulièrement avec sincérité. Afin de sortir de cette dichotomie entre deux manières d’être s’impose l’exercice de l’attitude méditative dans le quotidien qui prolonge l’exercice de la méditation. Parce que ces qualités d’être que sont le calme intérieur, la paix intérieure, ne sont pas des aptitudes qui tombent du ciel !
Existe-t-il une recommandation sur la conduite à suivre afin de ne pas rester dans ce grand écart entre ce que je vis au cours de la pratique de la méditation et ma façon de vivre dans le quotidien ?
Oui. La première recommandation est d’apprendre l’art de prendre son temps !
Il m’arrive aussi, poussé par je ne sais quelle impulsion, de me presser, de me hâter, sans raison aucune. C’est le moment où l’homme témoigne qu’il est coupé de ce qu’il ‘’est ‘’ par ce qu’il ‘’a ‘’ dans sa conscience ordinaire, me disait Graf Durckheim.
Cela s’appelle : « Être hors de soi ! »
L’art de prendre son temps participe à la culture de la tranquillité, à la culture du silence intérieur. Ralentir ! Décélérer ! Afin de momentanéiser ces actions considérées comme étant banales : marcher de la cuisine à la salle à manger, passer d’un bureau à l’autre, marcher du domicile au parking (exercice à interrompre lorsque vous traversez une voie de circulation ! ).
Je sais que ce qui exaspère l’homme occidental, décidé à se prendre en main afin de devenir celui qu’il est vraiment dans la profondeur de son être, c’est la simplicité des exercices. Pourtant, il y a dans cette simplicité la garantie qu’il s’agit bien d’une Voie qui a pour sens de tendre vers la sagesse. Parce que ce sont les exercices les plus insignifiants qui conduisent à la connaissance immédiate de notre propre fonctionnement, à la connaissance de notre manière d’être et de faire, qui fait obstacle à l’accomplissement de notre nature essentielle.
En ce début d’année, moment privilégié pour prendre la décision de changer sa manière d’être, je vous invite, à prendre le temps de vous asseoir (chaque matin pendant une vingtaine de minutes) dans la tenue juste (plus juste), dans la forme juste (plus juste) et de ne ‘’rien faire‘’ ; ne rien faire si ce n’est vous glisser dans la pleine attention au va et vient du souffle. Cela s’appelle exercer la méditation de pleine attention.
Et je vous invite, de temps à autre dans la journée, de profiter des quelques pas qui permettent un déplacement pour prendre le temps de marcher un tout petit peu plus lentement que d’habitude. Cela s’appelle exercer l’attitude méditative dans le quotidien.
D’accord ! Mais quel sera le bénéfice de ces exercices ?
A chacun de le découvrir en pratiquant !
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