mardi 11 décembre 2018

Le dessein d'un dessin



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Extraits de : Regards sages sur un monde fou - Livre d'Arnaud Desjardins et Gilles Farcet

Moins on se connaît soi-même, moins l'inconscient et les dynamismes psychologiques sont pris en compte, plus on aboutit à une subjectivité sans frein. L'un des revers de la libre expression n'est-il pas justement le règne de la subjectivité totale ? Que chacun puisse soutenir tout et son contraire aboutit à un certain éclatement...

A. Desjardins :
A un éclatement certain. Effectivement, si la liberté n'aboutit qu'à de plus en plus de dissensions, de plus en plus de conflits d'opinions, de plus en plus de morcellement - il n'y a là rien de constructif. Ce qui est censé aujourd'hui faire l'intérêt d'un débat télévisé, c'est que les gens se contredisent. A l'issue de l'émission, le spectateur est laissé dans la confusion. Suivant que ses affinités le portent vers tel ou tel des intervenants, il va pencher plutôt d'un côté que de l'autre, mais il n'aura pas le sentiment d'avoir progressé dans la recherche, sinon de la vérité - dans le relatif, la vérité est toujours mouvante et fonction d'un ensemble- du moins d'une vision sereine des différents points de vue sur une réalité. De la discussion ne jaillit plus la lumière. Les " débats " dont notre monde est si friand auraient plutôt tendance à épaissir les ténèbres, à propager le doute et l'incertitude, ce qui est n'est pas sans conséquence sur le psychisme des individus et la structure même de la société. Plus de points d'appui stables, plus de repères certains, plus d'éthique reconnue inspirant les actions - et plus le moindre consensus quant aux principes directeurs et aux valeurs essentielles, que celles-ci soient laïques ou religieuses. 


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