Est-il possible d’apprendre à lâcher prise ?
Oui, mais en ayant conscience que dans certains cas extrêmes d’anxiété, de vulnérabilité, de désorganisation mentale, ce ne le sera pas. Et cet apprentissage n’est ni de l’ordre de la volonté, ni de celui de l’intelligence. Selon moi, c’est de l’ordre de l’éducation à la sensorialité. Il s’agit d’apprendre à percevoir le réel sur un mode qui ne doit rien à la connaissance intellectuelle, en se branchant sur la multitude de perceptions auxquelles, en temps ordinaire, nous sommes fermés : la voix de nos interlocuteurs, leur respiration, leur odeur, leurs gestes.
En quoi cette attitude peut-elle m’aider à faire le deuil de l’homme de ma vie qui, lui, ne m’aime pas ? Ou me permettre d’accepter que mon enfant ne soit pas un futur énarque ?
En premier lieu, en vous incitant à regarder, à écouter vraiment cet enfant, au lieu d’avoir de lui une image fausse, fabriquée par vous. Et qui, justement, vous empêche de le connaître, et donc de savoir qu’il ne fera jamais une grande école. Si l’homme dont vous êtes éprise est l’homme de votre vie, vous le saurez et il le saura. Sinon, c’est qu’il s’agit d’un pur fantasme. Savez-vous seulement qui il est ? Regardez-le ! Vous souffrez de son manque d’intérêt à votre égard, que risquez-vous en cessant d’espérer ? De découvrir que vous êtes seule et de devoir assumer cette vérité ?
Pour la psychanalyse, tant que nous n’avons pas découvert la cause véritable de nos difficultés, enfouie dans l’inconscient, lâcher prise est impossible. En tant qu’ancien psychanalyste, qu’en pensez-vous ?
Je pense que connaître avec précision la cause de nos symptômes est impossible. Et qu’essayer est inutile. Mais certaines personnes, avant de lâcher, de pouvoir dire : « Stop, je passe à autre chose », ont besoin de parler à un thérapeute, plusieurs fois par semaine, pendant des années parfois. Je n’ai rien à leur proposer. J’en suis conscient : plus j’avance, plus je sais qu’en ce domaine la modestie est nécessaire.
Oui, mais en ayant conscience que dans certains cas extrêmes d’anxiété, de vulnérabilité, de désorganisation mentale, ce ne le sera pas. Et cet apprentissage n’est ni de l’ordre de la volonté, ni de celui de l’intelligence. Selon moi, c’est de l’ordre de l’éducation à la sensorialité. Il s’agit d’apprendre à percevoir le réel sur un mode qui ne doit rien à la connaissance intellectuelle, en se branchant sur la multitude de perceptions auxquelles, en temps ordinaire, nous sommes fermés : la voix de nos interlocuteurs, leur respiration, leur odeur, leurs gestes.
En quoi cette attitude peut-elle m’aider à faire le deuil de l’homme de ma vie qui, lui, ne m’aime pas ? Ou me permettre d’accepter que mon enfant ne soit pas un futur énarque ?
En premier lieu, en vous incitant à regarder, à écouter vraiment cet enfant, au lieu d’avoir de lui une image fausse, fabriquée par vous. Et qui, justement, vous empêche de le connaître, et donc de savoir qu’il ne fera jamais une grande école. Si l’homme dont vous êtes éprise est l’homme de votre vie, vous le saurez et il le saura. Sinon, c’est qu’il s’agit d’un pur fantasme. Savez-vous seulement qui il est ? Regardez-le ! Vous souffrez de son manque d’intérêt à votre égard, que risquez-vous en cessant d’espérer ? De découvrir que vous êtes seule et de devoir assumer cette vérité ?
Pour la psychanalyse, tant que nous n’avons pas découvert la cause véritable de nos difficultés, enfouie dans l’inconscient, lâcher prise est impossible. En tant qu’ancien psychanalyste, qu’en pensez-vous ?
Je pense que connaître avec précision la cause de nos symptômes est impossible. Et qu’essayer est inutile. Mais certaines personnes, avant de lâcher, de pouvoir dire : « Stop, je passe à autre chose », ont besoin de parler à un thérapeute, plusieurs fois par semaine, pendant des années parfois. Je n’ai rien à leur proposer. J’en suis conscient : plus j’avance, plus je sais qu’en ce domaine la modestie est nécessaire.
Source : Psychologies.com
4 commentaires:
"Je n’ai rien à leur proposer. J’en suis conscient : plus j’avance, plus je sais qu’en ce domaine la modestie est nécessaire."
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Merci.
Bonne journée,
Nathamsa
Suivre en soi le parfum de l'autre..
Dans cet instant particulier,
où plus rien en nous ne l'attend..
Il surgit.
Quel que soit le chemin qu'on emprunte,la "rencontre" est une immédiateté de perception, un alignement en nous, une énergie..
Si simple et si intense que les mots restent pauvres pour en parler tout en nous donnant le goût de sans cesse la partager.
Tout comme une naissance.
Bonjour,
J'aime beaucoup ce partage. Il paraît cruel de savoir qu'on a besoin de faire ou de connaître des choses avant de s'en détacher naturellement quand le moment est venu.
On passe sa vie à s'agripper à quelqu'un ou à quelque chose de peur de sombrer dans l'inconnu, on passe ensuite par l'étape d'en comprendre les raisons et on en vient tout "simplement" à se libérer.
ah oui ,percevoir....
vive pratique...
salut Eric
guy bxl
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