Mes longues nuits dans la montagne m'ont rendu familier des différentes vibrations du silence, façonné par l'atmosphère du temps. Il est feutré lorsque la neige est légère, étouffé lorsqu'elle est épaisse. Les gelées qui durcissent le sol le rendent plus aérien mais, lorsque le givre gagne les rameaux, il se fait limpide ; dans l'humidité des brouillards denses, je le perçois comme enveloppant.
Aux aurores des matins frais, quand la rosée perle les végétaux, il est léger, innocent, dansant, mais quelles que soient les conditions, il m'apaise toujours. J'entends le silence, le respire, le ressens. Ma vie a un sens.
Michel Munier - L'oiseau forêt
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