Comment faire quand on reçoit un scud émotionnel lancé volontairement ?
Quand on s'en aperçoit, il est déjà trop tard. Le missile a atteint son but, le cœur est touché, l'estomac retourné. Le fourbe peut être passé sous le radar, tout spécialement si l'attaque a été passive agressive. Ce sont les pires, elles explosent sans rencontrer de résistance.
Comment agir au lieu de réagir ? Voilà la seule question.
Tout d'abord, accepter rapidement que nous sommes touchés et en prendre la mesure : ouvrir les yeux, le cœur, et ressentir pleinement.
Ensuite, sentir le niveau très animal où veut nous emmener l'attaque. La première envie est presque toujours une envie de réponse immédiate, défensive, territoriale, violente. Autrement dit, une réponse animale, rouge sur la spirale dynamique, régressive au possible malgré nos 10, 20 ou 30 ans de pratique.
Une fois vu où cette réponse automatique veut nous emmener, c'est à dire en dessous de notre de dignité, ne pas tomber dans le piège. C'est dur, ça demande de ravaler son ego et d'accepter un peu de souffrance, ou beaucoup.
Mais ça vaut le coup. Vraiment. D'abord, le niveau de l'attaque ne nous définit pas nous, il définit celui ou celle qui l'envoie. Cela lui appartient. Et c'est elle ou lui qui veut fighter à ce niveau. Rien ne nous y oblige, sauf très rares cas vitaux.
Pour rester libre, c'est nous qui devons définir à quel niveau nous répondons. Et nous voulons y répondre "par le haut". Une question que je me répète souvent dans ces moments : "que ferait l'Amour"?
Et croyez moi, l'Amour peut trancher et il n'a rien de mièvre. Mais il répond toujours par le haut. Il ne se laisse pas entraîner dans l'automatisme, la mécanicité ou la régression animale. Il trouve toujours la meilleure solution possible, complexe souvent, la moins pire en tout cas.
Et pour nous aider, deux choses importantes. Premièrement, le temps. Ne pas répondre de suite, oser attendre une nuit, un jour. La deuxième : ouvrir le système, se confier, demander conseil, laisser émerger une réponse qui tient compte d'une sollicitation d'avis soutenants. Ce sera notre réponse, centrée et entière, mais notre réponse fécondée par l'ouverture, et pas la fermeture.
Try it. C'est un exercice très difficile, tant les forces animales sont puissantes. Et souvent, nous échouons. Ce n'est pas grave, c'est en tombant qu'on apprend. Mais c'est possible, et quand nous y arrivons, car nous y arriverons, toutes nos cellules en bénéficient. Toutes.
Et nous traçons le sentier vers notre prochaine action libre. Et ce sentier deviendra de plus en plus large et de plus en plus facile à arpenter.
Bonne pratique !
par Fabrice Jordan
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2 commentaires:
"Pour rester libre, c'est nous qui devons définir à quel niveau nous répondons."
Cette phrase m'interpelle, met en lumière qu'encore trop souvent je perds cette liberté en réagissant sur le vif...
Merci pour ce partage, à Fabrice Jordan de nous rappeler les bienfaits du "décalage", pas si facile à pratiquer, mais qui peut être un apprentissage.
Oui pas facile mais bienfaisant !
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