1. L’honorer
À quoi sert le musicien ? À rien, disait Olivier Messiaen, sinon à ouvrir autrui au monde de Dieu. En 1988, à l’église de la Sainte-Trinité, à Paris, j’avais passé plusieurs soirées avec lui à travailler sur sa Nativité du Seigneur. « Comment se fait-il que votre musique exprime aussi bien le mystère sacré ? », lui ai-je demandé. « Parce que le compositeur est croyant... », m’a-t-il répondu. Tout artiste l’est, mais il ne le sait pas forcément. Si l’on veut rendre à la musique sa dimension spirituelle, si l’on veut entrer en phase avec le message qu’elle transporte, entrevoir cet au-delà qu’elle révèle, on ne peut pas la galvauder, la traiter comme un vulgaire produit de consommation. Elle mérite mieux que ça !
2. Se préparer
Il faut se mettre dans un certain état d’esprit, se préparer, se prédisposer à l’écoute. La démarche du concert est belle en cela qu’elle honore le côté sacré de la musique. En concert, on ne fait rien d’autre, a priori, qu’écouter. Il est important aussi de rester en silence de temps en temps, de préserver ce silence extérieur qui est la seule façon de percevoir une musique intérieure.
3. Se laisser faire
Si on se laisse faire, si on entre dans une forme d’abandon de soi, si l’on se remet entre les mains et dans l’esprit de la personne qui chante ou joue, alors la musique pourra parler au cœur et à l’âme. Lors des ordinations sacerdotales (celles que j’ai accompagnées à Notre-Dame m’ont bouleversé) l’évêque dit aux ordonnants : « Que le Seigneur continue en toi ce qu’il a commencé. » Cette phrase me touche.
4. Se renseigner
Avant ou après l’écoute, il est bon de se renseigner sur le compositeur et l’œuvre en question, sur les circonstances d’écriture, l’environnement historique ou sociétal par exemple. L’œuvre est-elle liée à un drame précis, à un événement, à un poème, etc. ? Que porte le compositeur, quelle est son intention ?
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