Il y a bien des occasions légitimes de pleurer et de se lamenter : le monde va mal, les hommes sont fous et méchants, la planète est malade, l’avenir est sombre, notre vie est pleine de ratages, de déceptions, pauvre en amour, mais riche en trahison, souffrances, défaillances de santé.
Mais le temps de l’avent nous invite à une conversion. Une conversion en trois temps pour accueillir la joie que Dieu veut nous offrir à la crèche.
D’abord, faire mémoire. Célébrer les moments où le souffle chaud et enivrant de la joie nous a enveloppés, nous a soulevés dans un bonheur inoubliable. C’est souvent dans notre enfance qu’il faut chercher ces moments de pur bonheur, de joie émerveillée.
Ensuite, ouvrir nos yeux et nos oreilles pour voir ce que la grisaille veut nous cacher : les gens sont plus beaux qu’on ne croit. Le monde recèle des merveilles. Dans la routine d’une journée banale, une mélodie du bonheur joue peut-être en sourdine. Enfin, partir à l’exploration de notre cœur. Dieu y a enfoui un trésor. La joie ne demande qu’à sourdre en nous. Au plus profond de notre être, il y a la joie de se savoir connu par Dieu, aimé de lui, capable à notre tour d’aimer, de danser, de jouer, de rire, d’avoir un regard bienveillant sur les autres.
La joie est un choix. L’avent est le moment privilégié pour développer en nous toutes les potentialités de la joie que contient un cœur vaste. Avec l’avent est venu le temps de l’insurrection de la joie. C’est par la joie qu’on peut commencer à changer le monde. C’est par la joie de l’avent qu’on peut commencer notre métamorphose de sainteté.
Frère Philippe Verdin
Couvent St Jacques à Paris
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