vendredi 14 décembre 2018

Invités à la joie ?


 Pour répondre à cette invitation, il faut être fou ou amoureux !
Aux yeux des gens réalistes, on passe un peu pour des illuminés lorsqu’on parle de joie… Il y a tellement de raisons de ne pas se réjouir : insécurité, injustice, chômage, maladie sont des réalités quotidiennes. Nos vies personnelles sont tout sauf de longs fleuves tranquilles ! Quant aux joies qui existent, certaines sont factices et destructrices. Il y a des joies qui se vendent : pensez à la débauche de propositions commerciales à l’occasion de Noël. Mais, Dieu merci, certaines sont réelles et vraies.



La joie véritable ne se vend pas. Elle peut naître alors même que nous vivons l’absence : c’est le cas lorsque quelqu’un que l’on aime nous annonce sa visite. Les jours qui précèdent sont colorés d’une attente joyeuse et lorsque, sur le quai de gare ou dans le hall d’aéroport, je devine au loin sa silhouette, mon cœur se met à battre plus vite. Tel est le climat de l’avent que nous sommes invités à vivre ! « Le Seigneur va venir, Le Seigneur vient ! ». Le personnage de Jean-Baptiste, qui marque ce temps liturgique, m’émeut, lui qui dit : « Moi je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui […] j’entends sa voix […] Telle est ma joie : elle est parfaite. »* La joie est plus profonde que la gaîté. La joie naît dans le cœur de celui qui aime et qui se donne. C’est elle qu’évoque Jésus, au soir du jeudi saint, alors même qu’il sait que ses disciples vont l’abandonner ; mais le moment est venu de leur montrer à quel point il les aime en même temps que Dieu son Père. Ce qu’il va faire est fou aux yeux des hommes : de la mort, qui est la situation de séparation maximum, il va faire le moment de communion maximum, puisque c’est par amour pour son Père et par amour pour nous qu’il donne sa vie !
Nous sommes parfois dans la tristesse ; mais dans chaque eucharistie, Jésus nous fait communier à sa joie, comme il l’a dit à ses apôtres :
« Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. »**


frère Bernard-Dominique Marliangeas,
Couvent de Lyon    

* Jn ch 3, v 28
** Jn ch 15, v11 


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