vient un point
où il n’y a plus rien
la souffrance
partout
et la nécessité
impérieuse
impersonnelle
d’y contribuer
le moins possible
vient un point
où il n’y a
plus que cela
ce point n’exclue pas
les plaisirs innocents
accordés à soi même
ll n’exclue pas
l’émerveillement
celui de l’humain
souriant parmi les décombres
du danseur
sur le champ de ruines
ce point
n’exclue rien
mais il absorbe tout
les colifichets les distractions
toutes ces entreprises
auxquelles on se voue
malgré tout
Idéologies religions philosophies systèmes
toutes constructions
déconstruites
ce point dissout
éveil croyances explications
sens et non sens
il consume tout concept
jusqu’à celui de Dieu
ce point atteint
rien n’est atteint
il ne subsiste rien
juste des apparences
parfaitement honorables
et que donc, on honore
mais dont la substance
s’évapore
plus que l’amour
son exigence
féroce
déshabillée
de tout romantisme
de toute sentimentalité
de toute naïveté
sa difficulté
jamais résolue
ce point atteint
rien n’est atteint
car il n’est rien
qui puisse être atteint
par qui que ce soit
ou que ce soit
le fils de l’homme n’a nulle part où reposer la tête
ah ce n’est pas l’histoire
qu’on nous avait contée
ni l’été promis
ni l’hiver annoncé
autre chose
une saison inédite
neuve
sans référence
dans laquelle il s’agit d’entrer
pour y danser
sans états d’âmes
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Gilles Farcet
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2 commentaires:
Magnifique.. Tout est dit et si poétiquement 🙏
"une saison inédite
neuve
sans référence
dans laquelle il s’agit d’entrer
pour y danser
sans états d’âmes"
Ces mots, comme une promesse en ce début de printemps me font du bien !
Merci, pour ce partage vivifiant !
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