lundi 21 décembre 2020

L'éveil en moins...



José Le Roy : Tu n’aimes pas le mot éveil, toi ?
Franck Terreaux
: Non parce qu’il suppose un plus et c’est un moins.
José : C’est un moins de quoi ?
Franck : C’est un retour chez soi, vers un pays qu’on n’a jamais quitté.
José : Oui
Franck : On n’accède pas à quelque chose, on revient à quelque chose. C’est une dé-survenue !
José : Dé-survenue ?
Franck : Parce que c’est la fin d’un long moment d’égarement que tu as depuis l’âge de trois, quatre ans. Cela a toujours été comme ça,
José : Et c'est quelque chose dont on s’est éloigné.
Franck : Oui comme un gamin dans un magasin de jouets, il est attiré par les jouets et il en oublie sa mère, complètement. Et puis on retrouve sa maman.
José : Retrouver sa maman, c’est une image ?
Franck : oui, mais au niveau perceptif c’est vrai car un jeune enfant est toujours avec sa mère.
José : C’est une reconnaissance, comme un retour au pays de l’enfance.
Franck : Le plus étonnant, c’est qu’on ne l’a jamais quitté. C’est pour cela que je n’aime pas le mot éveil, car on a l’impression que les gens vont être portés vers quelque chose d’extraordinaire, alors qu’on retrouve le simple du simple. Il n’y a rien à en dire, c’est à l’avant mots. Dès qu’on en parle on en fait quelque chose. C’est avant le commencement de vouloir en faire quelque chose. Le juste avant de toutes choses. Le mieux c’est de n’en rien dire. Se laisser prendre par le silence, par cette non-intention. C’est pourquoi je me repose dans la paresse qui est divine en ce sens qu’elle nous fait demeurer dans le non-dit. Le dire c’est déjà de la caricature.
José : Ce qui me frappe c’est ce que c’est évident.
Franck : Oui le proche est déjà trop loin. Tu es déjà dedans jusqu’au cou. Ramana disait ; « Autour de moi, je vois des poissons qui disent j’ai soif ». Cela n’a pas de sens de leur parler d’eau. Tu leur parles d’eau et ils disent « ah bon comment je vais faire pour y arriver » Comment quitter cette vision en fait ? Trouver donc un moyen de la quitter ? Le seul moyen de la quitter c’est de retourner à cet égarement.
José : Mais en fait même là, on ne la quitte pas

Franck : Oui, quoique tu fasses, tu es dedans jusqu’au cou.

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source : FB de José Le Roy

2 commentaires:

Jean a dit…

Je n'ai évidemment rien à ajouter. Mais trop tard ! L'ortie a poussé dans le pré en jachère, j'en ferai une soupe demain.....😀
Merci.

yannick a dit…

Rafraichissant! yes.