On l’appelle parfois « prière monologiste » (sur un unique mot), « prière du silence intérieur » ou « oraison de simple regard ». Simple et dépouillée, cette pratique qui remonte aux origines du christianisme consiste à « s’asseoir et désirer Dieu » en répétant intérieurement son nom.
Depuis plus de 10 ans, le dominicain Jean-Marie Gueullette en transmet les fondements dans des sessions. Il publie chez Albin Michel un Petit Traité de la prière silencieuse.
Comment aborder cette façon de se recentrer sur Dieu ?
La présence de Dieu en nous est au-delà de toute sensation. La prière silencieuse est un acte de foi. Il s’agit de choisir de désirer Dieu, de recentrer inlassablement sa volonté et son amour sur Lui, de faire comme Lui : nous donner entièrement, nous tenir présents. Cette pratique n’est ni un monologue avec nous-même, ni une méditation sur des valeurs : elle est adressée à quelqu’un ! À Dieu, dont nous sommes le temple. Pour une fois, nous sommes attentifs à sa présence. Nous le rejoignons en nous.
Vous consacrez plusieurs pages à décrire les différentes postures adaptées à cette pratique. Pourquoi ?
Il est toujours tentant de regarder la relation à Dieu comme quelque chose de compliqué pour mieux y renoncer. Au lieu de reconnaître qu’on ne sait pas se tenir immobile, on a vite fait d’inventer des discours pour se convaincre qu’on n’est pas contemplatif ou qu’on est un grand pêcheur... Alors que, parfois, c’est juste un problème de lombaires ! Trouver la position qui convient et se tourner vers la présence de Dieu de tout son être : ce programme peut sembler pauvre. Encore faut-il s’en donner les moyens. Pour y arriver, la façon de se tenir, la forme du tabouret ou la hauteur de la chaise qu’on utilise sont déterminants. Les chrétiens ne sont pas spontanément réceptifs à un discours associant corps et prière. Mais quand ils acceptent de tenter l’expérience, ils sont stupéfaits de ce qu’ils sont capables de faire.
À quoi « sert » le support du nom de Dieu ?
Cette façon de prier existe depuis les débuts du christianisme : la répétition intérieure d’un nom de Dieu aide à se recentrer sur Sa présence. L’idée est de choisir celui par lequel on s’adresse habituellement à Dieu dans la prière. Encore une fois, on ne peut réduire Dieu à nos perceptions. On ne choisira donc pas une idée sur Dieu ou un qualificatif. Car, si je dis « amour » ou « justice », je suis dans l’emprise, j’impose mon prisme. Or, Dieu est au-delà de ce que je peux dire de Lui. Cette répétition aide à fixer l’attention, mais il faut y mettre une intention : celle de se tourner vers quelqu’un. Le nom nous permet un accès plus rapide à notre temple intérieur, lieu de silence où Dieu réside.
Cette prière silencieuse est-elle faite pour tout le monde ?
De nombreuses personnes la pratiquent spontanément sans savoir qu’elle relève d’une longue tradition. Elle n’est pas forcément adaptée à tout le monde, mais elle est accessible à tous ! Ça n’est ni la « meilleure », ni la seule façon de prier – c’est d’ailleurs la richesse de l’Église d’avoir permis une telle diversité d’expressions spirituelles –, mais sa simplicité parle à de nombreux croyants. Elle est exigeante, sans être compliquée. Selon votre état intérieur, vous prononcerez sans doute le nom de Dieu avec des nuances de joie, d’angoisse, de colère. Le silence, le dépouillement, le fait qu’il n’y ait pas besoin de se raconter rencontrent une demande.
Certains milieux chrétiens y sont-ils plus sensibles que d’autres ?
Les acteurs de la pastorale de la santé, par exemple, accueillent cette forme de prière avec un naturel incroyable. J’ai vécu une expérience très forte avec 300 visiteurs d’hôpitaux ou de maisons de retraite. Le silence est immédiatement descendu dans la salle et, en quelques minutes à peine, chacun avait trouvé sa posture. Ces bénévoles font chaque jour l’expérience de la gratuité et du calme donné. Être assis au chevet d’un malade et lui tenir la main : ça n’est en rien « efficace », mais c’est une présence essentielle. Ils ont compris spontanément cette façon de prier.
Retrouvez le dominicain Jean-Marie Gueulette
- Ses chroniques parues dans le magazine Prier
- Les dates des prochaines sessions de prière silencieuse qu’il anime, ainsi que des contributions sur la tradition de prière silencieuse dans le christianisme, sur Prière silencieuse
Depuis plus de 10 ans, le dominicain Jean-Marie Gueullette en transmet les fondements dans des sessions. Il publie chez Albin Michel un Petit Traité de la prière silencieuse.
Comment aborder cette façon de se recentrer sur Dieu ?
La présence de Dieu en nous est au-delà de toute sensation. La prière silencieuse est un acte de foi. Il s’agit de choisir de désirer Dieu, de recentrer inlassablement sa volonté et son amour sur Lui, de faire comme Lui : nous donner entièrement, nous tenir présents. Cette pratique n’est ni un monologue avec nous-même, ni une méditation sur des valeurs : elle est adressée à quelqu’un ! À Dieu, dont nous sommes le temple. Pour une fois, nous sommes attentifs à sa présence. Nous le rejoignons en nous.
Vous consacrez plusieurs pages à décrire les différentes postures adaptées à cette pratique. Pourquoi ?
Il est toujours tentant de regarder la relation à Dieu comme quelque chose de compliqué pour mieux y renoncer. Au lieu de reconnaître qu’on ne sait pas se tenir immobile, on a vite fait d’inventer des discours pour se convaincre qu’on n’est pas contemplatif ou qu’on est un grand pêcheur... Alors que, parfois, c’est juste un problème de lombaires ! Trouver la position qui convient et se tourner vers la présence de Dieu de tout son être : ce programme peut sembler pauvre. Encore faut-il s’en donner les moyens. Pour y arriver, la façon de se tenir, la forme du tabouret ou la hauteur de la chaise qu’on utilise sont déterminants. Les chrétiens ne sont pas spontanément réceptifs à un discours associant corps et prière. Mais quand ils acceptent de tenter l’expérience, ils sont stupéfaits de ce qu’ils sont capables de faire.
À quoi « sert » le support du nom de Dieu ?
Cette façon de prier existe depuis les débuts du christianisme : la répétition intérieure d’un nom de Dieu aide à se recentrer sur Sa présence. L’idée est de choisir celui par lequel on s’adresse habituellement à Dieu dans la prière. Encore une fois, on ne peut réduire Dieu à nos perceptions. On ne choisira donc pas une idée sur Dieu ou un qualificatif. Car, si je dis « amour » ou « justice », je suis dans l’emprise, j’impose mon prisme. Or, Dieu est au-delà de ce que je peux dire de Lui. Cette répétition aide à fixer l’attention, mais il faut y mettre une intention : celle de se tourner vers quelqu’un. Le nom nous permet un accès plus rapide à notre temple intérieur, lieu de silence où Dieu réside.
Cette prière silencieuse est-elle faite pour tout le monde ?
De nombreuses personnes la pratiquent spontanément sans savoir qu’elle relève d’une longue tradition. Elle n’est pas forcément adaptée à tout le monde, mais elle est accessible à tous ! Ça n’est ni la « meilleure », ni la seule façon de prier – c’est d’ailleurs la richesse de l’Église d’avoir permis une telle diversité d’expressions spirituelles –, mais sa simplicité parle à de nombreux croyants. Elle est exigeante, sans être compliquée. Selon votre état intérieur, vous prononcerez sans doute le nom de Dieu avec des nuances de joie, d’angoisse, de colère. Le silence, le dépouillement, le fait qu’il n’y ait pas besoin de se raconter rencontrent une demande.
Certains milieux chrétiens y sont-ils plus sensibles que d’autres ?
Les acteurs de la pastorale de la santé, par exemple, accueillent cette forme de prière avec un naturel incroyable. J’ai vécu une expérience très forte avec 300 visiteurs d’hôpitaux ou de maisons de retraite. Le silence est immédiatement descendu dans la salle et, en quelques minutes à peine, chacun avait trouvé sa posture. Ces bénévoles font chaque jour l’expérience de la gratuité et du calme donné. Être assis au chevet d’un malade et lui tenir la main : ça n’est en rien « efficace », mais c’est une présence essentielle. Ils ont compris spontanément cette façon de prier.
Retrouvez le dominicain Jean-Marie Gueulette
- Ses chroniques parues dans le magazine Prier
- Les dates des prochaines sessions de prière silencieuse qu’il anime, ainsi que des contributions sur la tradition de prière silencieuse dans le christianisme, sur Prière silencieuse
2 commentaires:
Très intéressant, merci pour ce partage :)
Merci Medhi... Je trouve aussi !
Bonne semaine !
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