La bienveillance au cœur du soin
Face à une société souvent déshumanisée, dont les membres ne communiquent plus qu’à distance, où plus personne ne se touche ni ne se rencontre, le shiatsu propose la bienveillance. Les Japonais l’appellent Kokoro (« le bon cœur ») et l’évoquent depuis toujours dans leurs chansons d’amour ! Le maître Tokujiro Namikoshi disait : « Le cœur du shiatsu est comme l’amour d’une mère. » Un bon praticien de shiatsu est un homme qui accueille l’autre, essaye de se mettre à sa place et le soigne comme s’il était de sa famille. Il se met à genoux, au même niveau que lui. Ce qui, symboliquement, n’est pas anodin !
Par ses gestes très ritualisés, il est comme en prière, une prière qui dirait au grand tout : « Passe à travers moi, mon cœur est léger, mon mental est paisible, mes mains vont transmettre ton énergie. »
Le praticien cherche la non-séparation, cet état qui fait que l’on ne sait plus si c’est le corps de l’autre qui vient dans nos mains ou si ce sont nos mains qui vont dans / le corps de l’autre : c’est un toucher de cœur à cœur.
Il va sans dire que le praticien doit avoir fait un minimum de travail sur lui, parce que s’il a le cœur qui bat à l’envers ou s’il n’est pas bien ancré, cela ne marchera jamais, il n’invitera jamais le grand tout dans ses mains ! Le shiatsu est une voie spirituelle qui implique un engagement total. À une époque où les hôpitaux sont dirigés comme des entreprises, où le soignant est considéré comme un « technicien » devant se « protéger » de toute implication émotionnelle, le personnel hospitalier est en grande souffrance. C’est pour cette raison d’ailleurs que, sous convention avec les directions de plusieurs hôpitaux, nous soignons les soignants, en les aidant à libérer leur stress ou à soulager leurs maux de dos. Au fil du temps, les portes s’ouvrent ! Le praticien a pour vocation de transmettre les préceptes de sagesse qu’il incarne lui-même (faire attention aux excès, bien se nourrir, dormir suffisamment mais pas trop...) et qui permettent d’éviter l’apparition de la maladie.
Le shiatsu, comme toute la médecine asiatique, tient en effet la prévention de la maladie pour fondamentale.
De la prévention aux maladies de civilisation
Les maladies de civilisation regroupent de nombreuses pathologies telles que les allergies, la fatigue chronique, le surpoids et l’obésité, les maladies neurodégénératives, endocriniennes, cardio-vasculaires, génétiques ou encore le cancer. Elles sont souvent la conséquence directe de notre mode de vie « moderne » avec ses rythmes effrénés, ses écrans, la mauvaise qualité de l’alimentation ou la dégradation de l’environnement par diverses pollutions... Le shiatsu utilisé à des fins thérapeutiques apporte un soulagement rapide de la douleur dans des maladies inflammatoires telles que l’asthme ou la polyarthrite rhumatoïde, ou encore au cours des chimiothérapies du cancer. Pratiqué par des professionnels qui peuvent être par ailleurs titulaires de diplômes de santé (infirmier, aide-soignant, médecin, kinésithérapeute...) et longuement formés au shiatsu thérapeutique, ce dernier ne prétend pas guérir. Mais il accompagne la maladie, toujours avec bienveillance.
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