Il faut souffrir pour évoluer?
Non. Non. Il faut regarder. Il faut interroger. Vous n’êtes pas obligé de souffrir lors d’un cataclysme. Il faut regarder profondément. Que veut dire en profondeur la souffrance, comment cela fonctionne en vous? Qu’est-ce que votre corps? Quel est votre lien avec lui? Quand votre corps souffre, que se passe-t-il? Quand votre corps respire, que se passe-t-il? C’est très important de voir cela. Il faut qu’il y ait un questionnement de l’instant. C’est la vie qui amène le questionnement.
Je ne veux pas dire que toutes les expressions dont nous avons parlé sont pernicieuses mais, je dirais, plus de 99 % d’entre elles, oui. Si on regarde les choses autrement, on pourrait dire que c’est voulu par les dieux pour que le un pour cent juste ne soit pas à la portée des gens, non pas qui ne le méritent pas, mais qui n’ont pas vraiment la possibilité de le recevoir. Alors, il faut chercher dans tout ce fatras s’il y a quelque chose de sérieux. De même, en Inde, vous avez quatre ou cinq millions de saints hommes sur les routes: parmi ces sâdhus, 99 % sont des criminels, des psychopathes et des gens simples. Vous avez un pour cent de sâdhus de très grande profondeur et ils s’habillent de la même manière que les autres: ils sont nus avec quelques cendres sur le front et un trident à la main selon leur affiliation. Ce un pour cent se cache derrière une masse pour que l’adepte qui veut vraiment trouver la vérité soit obligé d’utiliser toute son énergie, toute sa discrimination afin de discerner l’authentique sâdhu.
Jusqu’à un certain point, ce déferlement de l’Orient a sa valeur, dans le sens où il cache quelque chose de plus profond. C’est un signe des temps, un signe de la décadence.
Quelle est votre position par rapport à l’ascétisme?
Il n’y a pas de position. Il faut des rois, des criminels, des chauffeurs de taxi, des ascètes. Si vous êtes né pour faire un boulanger, c’est merveilleux. Si vous êtes né pour vous retrouver dans une grotte, c’est merveilleux. Le monde profitera de votre silence. Si vous voulez devenir un ascète pour être silencieux, alors la constante agitation mentale que vous aurez dans votre grotte polluera tout votre environnement. Être un ascète est une fonction comme une autre. C’est une fonction organique qui n’est pas supérieure à celle d’une prostituée, d’un banquier ou d’un soldat. Si vous êtes chaste, si vous êtes naturellement un ascète aussi, cette tendance s’incarne en vous à un certain moment de votre vie. C’est merveilleux.
Être un ascète est une très belle vie. Un ascète ne souffre pas. Un ascète qui souffre est un faux ascète. Un ascète, c’est très clair, vit dans la joie. Il ne s’inflige pas de mortifications. C’est un mode de vie incompris. Un ascète est uniquement dans la joie. Si on a la grâce d’avoir cette tendance, c’est magnifique. Mais vouloir devenir ascète, vouloir être dans un monastère, vouloir se retirer du monde dans le but de comprendre, c’est une forme de stupidité, une compensation. Entrez dans un monastère, regardez les moines, écoutez leurs rêves et comment ils ont fait violence à leurs désirs sexuels, à toute leur vie. C’est souvent une catastrophe. Mais si cela vient naturellement, alors c’est magnifique. Ce n’est pas un moyen. C’est l’expression d’un contentement ultime et celui-ci peut aussi bien s’exprimer chez un banquier.
Extrait d’un entretien avec Claire Varin - « La vraie vie c’est faire face à l’instant »
Non. Non. Il faut regarder. Il faut interroger. Vous n’êtes pas obligé de souffrir lors d’un cataclysme. Il faut regarder profondément. Que veut dire en profondeur la souffrance, comment cela fonctionne en vous? Qu’est-ce que votre corps? Quel est votre lien avec lui? Quand votre corps souffre, que se passe-t-il? Quand votre corps respire, que se passe-t-il? C’est très important de voir cela. Il faut qu’il y ait un questionnement de l’instant. C’est la vie qui amène le questionnement.
Je ne veux pas dire que toutes les expressions dont nous avons parlé sont pernicieuses mais, je dirais, plus de 99 % d’entre elles, oui. Si on regarde les choses autrement, on pourrait dire que c’est voulu par les dieux pour que le un pour cent juste ne soit pas à la portée des gens, non pas qui ne le méritent pas, mais qui n’ont pas vraiment la possibilité de le recevoir. Alors, il faut chercher dans tout ce fatras s’il y a quelque chose de sérieux. De même, en Inde, vous avez quatre ou cinq millions de saints hommes sur les routes: parmi ces sâdhus, 99 % sont des criminels, des psychopathes et des gens simples. Vous avez un pour cent de sâdhus de très grande profondeur et ils s’habillent de la même manière que les autres: ils sont nus avec quelques cendres sur le front et un trident à la main selon leur affiliation. Ce un pour cent se cache derrière une masse pour que l’adepte qui veut vraiment trouver la vérité soit obligé d’utiliser toute son énergie, toute sa discrimination afin de discerner l’authentique sâdhu.
Jusqu’à un certain point, ce déferlement de l’Orient a sa valeur, dans le sens où il cache quelque chose de plus profond. C’est un signe des temps, un signe de la décadence.
Quelle est votre position par rapport à l’ascétisme?
Il n’y a pas de position. Il faut des rois, des criminels, des chauffeurs de taxi, des ascètes. Si vous êtes né pour faire un boulanger, c’est merveilleux. Si vous êtes né pour vous retrouver dans une grotte, c’est merveilleux. Le monde profitera de votre silence. Si vous voulez devenir un ascète pour être silencieux, alors la constante agitation mentale que vous aurez dans votre grotte polluera tout votre environnement. Être un ascète est une fonction comme une autre. C’est une fonction organique qui n’est pas supérieure à celle d’une prostituée, d’un banquier ou d’un soldat. Si vous êtes chaste, si vous êtes naturellement un ascète aussi, cette tendance s’incarne en vous à un certain moment de votre vie. C’est merveilleux.
Être un ascète est une très belle vie. Un ascète ne souffre pas. Un ascète qui souffre est un faux ascète. Un ascète, c’est très clair, vit dans la joie. Il ne s’inflige pas de mortifications. C’est un mode de vie incompris. Un ascète est uniquement dans la joie. Si on a la grâce d’avoir cette tendance, c’est magnifique. Mais vouloir devenir ascète, vouloir être dans un monastère, vouloir se retirer du monde dans le but de comprendre, c’est une forme de stupidité, une compensation. Entrez dans un monastère, regardez les moines, écoutez leurs rêves et comment ils ont fait violence à leurs désirs sexuels, à toute leur vie. C’est souvent une catastrophe. Mais si cela vient naturellement, alors c’est magnifique. Ce n’est pas un moyen. C’est l’expression d’un contentement ultime et celui-ci peut aussi bien s’exprimer chez un banquier.
Extrait d’un entretien avec Claire Varin - « La vraie vie c’est faire face à l’instant »
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