Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, je suis.
Évangile selon saint Jean chapitre 8, verset 28
Nous ne pouvons pas être en dehors de notre corps, c’est pourquoi nous croyons à la résurrection des corps, dès maintenant et par-delà la mort. Il s’agit d’accueillir dès maintenant l’éternité dans notre temps. Apprendre à vivre chaque instant comme l’avènement même de l’éternité : une plénitude de la présence. Dès à présent, soyons présents aux présents.
Le corps glorieux n’est pas celui — narcissique — que nous vante la publicité des salles de sport, mais bien celui qui déjà s’annonce humblement dans notre existence, dans la traversée des petits bonheurs et des grandes douleurs, marquée par l’amour et la trahison, la prière et le doute, la guerre et le repos, la générosité et le pardon.
Le corps glorieux n’est pas celui d’une plastique idéalisée, mais celui qui s’annonce dans sa vérité la plus authentique, qui porte les stigmates de ses labeurs solitaires pour sa vie et les cicatrices de ses combats pour la vie des autres ; semblable au corps du Christ ressuscité qui honore les plaies de sa Passion. Dans l’attente de son accomplissement total, le corps glorieux se laisse déjà découvrir sur cette terre : malgré l’embonpoint, qu’il claudique ou qu’il soit amputé, un corps habité, vivant, libre, rayonne d’une vie qui vient d’ailleurs. Déjà, notre corps glorieux nous est à portée de corps. Du corps inconnu au corps habité, du corps méprisé au corps exposé, du corps celé au corps parlé, du corps honteux au corps glorieux, nous sommes en chemin pour arriver à : je suis. Notre corps est le lieu de notre résurrection.
Frère Jean-Pierre Brice Olivier
source: carême dans la ville
2 commentaires:
Cet article est venu résonner en moi avec des mot levés ce jour.
Je les pose donc ici en retour, en gratitude.
Si cela ne correspond pas à l'espace d'un "commentaire" je laisse à l'auteur de ce site toute liberté pour supprimer le message et le remercie de la vivance apportée à mon pas.
Aux branches de l'amitié
"Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, je suis." Évangile selon saint Jean chapitre 8, verset 28
L'expression " élevé le Fils de l'homme" renvoie en moi à deux mouvements coordonnés. C'est à la fois prendre soin, nourrir, pour voir grandir le Fils en l'homme et porter plus haut que soi.
Cela commence chaque matin en un vécu ordinaire où Diès, le Jour, nous prend dans ses bras.
Dans les premières heures de chaque journée, flotte en moi des bribes de la veille reposée dans les bras de la nuit et je ne sais plus très bien où je suis .
C'est un trouble empli de brume et de marécages mentaux où mon corps semble plongé entre deux eaux sans autre issue qu'une sorte de flottaison, de dérive jusqu'à un morceau de terre ferme.
Impossible de savoir où se trouve et comment va se manifester ce havre salvateur où je vais reprendre pied, il me faut habiter le courant d'une vie qui semble se perdre pour que le refuge me trouve.
Alors je me raccroche aux branches de l'amitié.
C'est un geste instinctif qui saisit vivement ce qui flotte avec moi dans le lit du courant, ce qui va, ce qui vient et jamais ne se perd en chemin telle une douce brise qui me donne la main.
C'est une certitude de ne jamais être abandonné en étant tout abandon,
C'est l'évidence de ne jamais être perdu en étant au milieu de nulle part,
C'est l'assurance de ne jamais être défait en étant totalement désarmé.
Ce qui la donne est une flamme nourrie du bois aimant de la présence,
Un feu intérieur où les braises ne sont jamais éteintes sous la cendre des jours,
L'âtre vivant de la Rencontre.
Je ne saurai dire si cela répond à l'injonction du Prophète car c'est une Parole qui me dépasse et que je ne saurais commenter.
Mais il y a cette Joie vive qui toujours répare les accrocs et laisse le ciel de ce Jour si calme et bleu qu'il en devient limpide , semant jusqu'à la nuit sous mes pas des graines de paix.
Lise
Merci beaucoup Lise !!!
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