Dès qu’il y a une attente, dès qu’il y a une volonté, que ce soit de ne pas souffrir ou d’obtenir quelque chose, il y a tension. Nous avons déjà à voir notre attente, notre volonté de faire quelque chose. Au fond de nous, nous aspirons au relâchement. Le corps ne demande que cela et c’est pour cette raison qu’il est si précieux dans la démarche. Il a le sens immédiat de ce relâchement parce qu’il le recherche instinctivement.
Dans la connaissance spirituelle, il n’y a pas un « moi » qui connaît quelque chose. C’est la totalité de notre être qui connaît. La connaissance n’est pas duelle mais découle de l’unité : la scission entre le connu et le connaisseur s’est dissoute. C’est déroutant, particulièrement en Occident, où nous sommes conditionnés par l’idée qu’il faut un connaisseur pour connaître quelque chose : « je vais en savoir plus sur moi puis j’en saurai plus sur le Soi ». Le « moi » se croit au centre et veut accéder à un savoir. D’ailleurs, le « moi » veut tout le temps quelque chose, que ce soit une méditation réussie ou l’évitement d’une situation désagréable. Mais ici, le « moi » personnel doit s’effacer, la pensée doit se taire, pour que la connaissance spirituelle puisse advenir.
"Dans la connaissance spirituelle, il n’y a pas un «moi» qui connaît quelque chose. C’est la totalité de notre être qui connaît."
Christophe Massin est médecin psychiatre et psychothérapeute. Il s’inspire dans sa pratique psychothérapeutique de l’enseignement du maître indien Swami Prajnânpad qu’il a découvert et pratiqué auprès de Arnaud Desjardins. Il a écrit entre autres : Swâmi Prajnânpad et les lyings (Table ronde, 2000) ; Réussir sans se détruire (Albin Michel, 2001) ; Souffrir ou aimer. Transformer l’émotion (Odile Jacob, 2013) ; Une vie en confiance (Odile Jacob, 2016).
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