Elle a été initiée au travail sur soi et à la méditation par des sages tibétains et hindous, qu’elle est allée très tôt rencontrer en Asie. Mais c’est une voie singulière, entre Advaita Vedânta et psychanalyse, qui lui a permis d’accéder à sa vérité.
Parvenir à l’unification intérieure, faire l'expérience de la non-dualité. Ces promesses de l’enseignement des grands maîtres bouddhistes tibétains et hindouistes que j’ai rencontrés à la maturité, j’en avais senti les prémisses dans mon enfance. C’était à Alger, un soir, alors que petite fille de 10 ans traversant un chagrin, j'attendais avec impatience le retour de mon père à la fin de sa journée de travail. « Il me prendra dans ses bras, me consolera », pensais-je. Quand ce moment tant attendu arriva enfin, je me jetai vers lui. De grosses larmes tombées de mes joues ont alors mouillé son bras. « Va te moucher », me dit-il sèchement. Moi qui croyais son amour pour moi inconditionnel, je vécus sa réaction comme un rejet définitif.
Je courus dans ma chambre, désespérée, une seule idée en tête : mourir. J’imaginai alors un scénario suicidaire : je me mettrais toute la nuit à la fenêtre, j’attraperais une grave maladie, c’en serait fini pour moi... Je fis ainsi. Déshabillée, je m’exposai de longues heures à la fraîcheur de la nuit. Mais peu à peu, cette situation douloureuse se transforma en source d’apaisement. Le ressac de la mer, la douceur de l’air, le ciel étoilé... Tout à coup, je n’étais plus seule, ni rejetée. Il me semblait être dans un cocon protecteur. Et mon père n’était plus hostile, puisque tout ce qui m’entourait, me ressourçait. Comme je l’ai écrit dans mon dernier livre : « La nuit m’avait transportée là où il n’y a plus de contraires, ce n’était pas la mort, mais la disparition de toute division, des moindres refus, des tristesses et des manques. Et seul demeurait ce que je ne savais encore nommer : la gratitude d’avoir reçu. Je dirais aujourd’hui : la plénitude. »
La plénitude, je l’ai ardemment recherchée. Dans une première partie de ma vie, d’abord, alors que j'étais peintre. Dès mes dessins d’enfants, puis mes œuvres d’artiste reconnue - sous le nom de Denise Chesnay - j’avais constaté que, lorsque je peignais, le fait de fixer l’extérieur (un paysage, un visage...) tout en restant connectée à mon intériorité suspendait l'activité mentale habituelle du type « j’aime/je n’aime pas », le jugement. Et l’expérience esthétique pouvait alors me toucher en profondeur. J’avais compris qu’en m’intériorisant, je pouvais atteindre des états extrêmement régénérants et libérateurs. Ce fut donc pour moi une étape essentielle de ma quête de vérité. Mais les rivalités entre peintres, la nécessité de se vendre, me plongèrent dans une grande désillusion...
C’est au moment où ma passion pour l’art déclinait que je fus introduite dans les groupes de Georges Gurdjieff, initié des soufis et auteur du célèbre Rencontres avec des hommes remarquables. Les exercices de « rappel de soi » qu’on y enseignait pour développer l’attention à l’autre tout en restant centré finirent de me convaincre que la quête de l’unité intérieure était le sens de ma vie. Je rencontrai là un autre chercheur spirituel, celui qui allait devenir mon époux, Arnaud Desjardins. Nous avons su dès le début de notre relation que nous ne voulions pas seulement former un couple affectif et sexuel, mais vivre en commun une évolution intérieure...
(source : La Vie)
Parvenir à l’unification intérieure, faire l'expérience de la non-dualité. Ces promesses de l’enseignement des grands maîtres bouddhistes tibétains et hindouistes que j’ai rencontrés à la maturité, j’en avais senti les prémisses dans mon enfance. C’était à Alger, un soir, alors que petite fille de 10 ans traversant un chagrin, j'attendais avec impatience le retour de mon père à la fin de sa journée de travail. « Il me prendra dans ses bras, me consolera », pensais-je. Quand ce moment tant attendu arriva enfin, je me jetai vers lui. De grosses larmes tombées de mes joues ont alors mouillé son bras. « Va te moucher », me dit-il sèchement. Moi qui croyais son amour pour moi inconditionnel, je vécus sa réaction comme un rejet définitif.
Je courus dans ma chambre, désespérée, une seule idée en tête : mourir. J’imaginai alors un scénario suicidaire : je me mettrais toute la nuit à la fenêtre, j’attraperais une grave maladie, c’en serait fini pour moi... Je fis ainsi. Déshabillée, je m’exposai de longues heures à la fraîcheur de la nuit. Mais peu à peu, cette situation douloureuse se transforma en source d’apaisement. Le ressac de la mer, la douceur de l’air, le ciel étoilé... Tout à coup, je n’étais plus seule, ni rejetée. Il me semblait être dans un cocon protecteur. Et mon père n’était plus hostile, puisque tout ce qui m’entourait, me ressourçait. Comme je l’ai écrit dans mon dernier livre : « La nuit m’avait transportée là où il n’y a plus de contraires, ce n’était pas la mort, mais la disparition de toute division, des moindres refus, des tristesses et des manques. Et seul demeurait ce que je ne savais encore nommer : la gratitude d’avoir reçu. Je dirais aujourd’hui : la plénitude. »
La plénitude, je l’ai ardemment recherchée. Dans une première partie de ma vie, d’abord, alors que j'étais peintre. Dès mes dessins d’enfants, puis mes œuvres d’artiste reconnue - sous le nom de Denise Chesnay - j’avais constaté que, lorsque je peignais, le fait de fixer l’extérieur (un paysage, un visage...) tout en restant connectée à mon intériorité suspendait l'activité mentale habituelle du type « j’aime/je n’aime pas », le jugement. Et l’expérience esthétique pouvait alors me toucher en profondeur. J’avais compris qu’en m’intériorisant, je pouvais atteindre des états extrêmement régénérants et libérateurs. Ce fut donc pour moi une étape essentielle de ma quête de vérité. Mais les rivalités entre peintres, la nécessité de se vendre, me plongèrent dans une grande désillusion...
C’est au moment où ma passion pour l’art déclinait que je fus introduite dans les groupes de Georges Gurdjieff, initié des soufis et auteur du célèbre Rencontres avec des hommes remarquables. Les exercices de « rappel de soi » qu’on y enseignait pour développer l’attention à l’autre tout en restant centré finirent de me convaincre que la quête de l’unité intérieure était le sens de ma vie. Je rencontrai là un autre chercheur spirituel, celui qui allait devenir mon époux, Arnaud Desjardins. Nous avons su dès le début de notre relation que nous ne voulions pas seulement former un couple affectif et sexuel, mais vivre en commun une évolution intérieure...
(source : La Vie)
C'est pourquoi ce qui demeure
Des jours qui me sont destinés,
Je le considère avec gravité et gratitude
Mais sans inquiétude, comme un cadeau
Que je dois respecter.
Il m'offre la possibilité
D'aller jusqu'au bout de mon chemin d'évolution
(Contre vents et années)
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