Toutes les religions, y compris l'Islam, ont vu un sens du sacré dans la relation homme femme, dans le couple et dans le mariage. La question du couple prend toute sa dimension si on l'insère dans une perspective plus vaste. Est-ce qu'on considère que l'existence humaine d'un homme ou d'une femme a un sens précis qui est une transformation intérieure ?
Les uns diront qu'il s'agit de se rapprocher de Dieu, pour d'autres ce sera trouver le plus profond de notre vraie nature. Cela donne forcément une approche différente de toutes les activités et bien entendu du couple. Il s'agit alors d'une voie, d'un yoga !
Un yoga du couple, de la relation amoureuse complète, intègre les difficultés, car il y en a toujours, ne serait-ce que le dynamisme de l'inconscient qui projette de vieilles peurs ou des espérances déçues sur l'autre - tout cela est très connu aujourd'hui. Mais il est évident que fondamentalement ce sens sacré du mariage s'est effondré dans la société actuelle. D'où le nombre de séparations, de divorces que l'on constate de nos jours.
Si l'on admet qu'il existe une pratique spirituelle permettant de purifier ses émotions et de se transformer, la vie de moine est précieuse mais la vie de couple est elle aussi précieuse à cet égard. Et celui qui a renoncé au monde - swami dans un ashram ou moine dans un monastère, bouddhiste ou chrétien - et qui se consacre à la méditation, à des exercices d'ascèse toute la journée, n'est pas supérieur dans ce domaine.
Nous-mêmes pouvons faire de notre existence dans le siècle une voie à part entière. C'est un grand chemin de connaissance de soi, si on cherche à se comprendre vraiment, un grand chemin aussi d'ouverture en tentant de comprendre l'autre.
Evidemment, il y a deux approches possibles, l'une prônant la fidélité et l'autre une très grande liberté. Certains peuvent se dire : « Pourquoi, en tant qu'homme, devrais-je me contenter d'une seule femme, alors qu'il existe tant de femmes avec des natures, des tempéraments, des qualités diverses » - avec en prime beaucoup d'aventures qui représentent une variété, une diversité.
C'est une question qu'on peut se poser. Pourquoi ne manger qu'un seul plat, toujours le même ? Or dans le couple consacré, il y a en principe un engagement de fidélité.
J'avais donc posé cette question à celui qui a été mon maître spirituel en Inde, Sri Swâmi Prajnânpad, et il m'avait répondu :
« Si vous avez des relations avec beaucoup de femmes, vous connaîtrez les femmes, mais vous ne connaîtrez pas la femme. Et si vous voulez savoir vraiment ce que c'est qu'une femme, il faut approfondir, approfondir, approfondir la relation avec une seule femme.
Et cela m'avait paru évident. J'avais compris ce qu'il voulait dire...
Propos de Arnaud Desjardins recueillis en janvier 2011 par Jean-Claude Duret
Source : revue Reflets n°7
Le DVD est en vente sur le site www.editas.fr
D’après Swami Prajnanpad, les critères pour réussir son couple comme voie spirituelle :
« Le sentiment de ne plus être seul(e) », d’être deux compagnons qui partagent leurs existences, leurs différences, leurs goûts communs, leur amitié, leur complicité.
« L’aisance, le bien-être » : pas de drames, pas de tragédie, certains couples : dès qu’on est ensemble, tout se dénoue, tout s’arrange, tout se passe bien. Et il y a comme une malédiction sur d’autres couples : tout est grinçant, ça ne marche jamais, dès qu’ils tentent quelque chose, ça rate; ils ne se comprennent pas, c’est le malentendu tout le temps.
« Deux natures qui ne soient pas trop différentes » : complémentaires oui, mais pas trop différentes.
« Une confiance, une foi complète en l’autre ». Elle ne peut pas me faire de mal, il ne peut pas me faire de mal. Comme un petit enfant qui a une confiance absolue en sa mère. Je ne dis pas que vous devez avoir une attitude infantile vis-à-vis de votre époux ou de votre épouse; mais vous pouvez retrouver un coeur d’enfant confiant. Et après tout, le Christ a bien dit : « Si vous ne redevenez pareils à de petits enfants, vous n’entrerez pas au Royaume des Cieux ». Puissiez-vous ressentir une complète confiance qui n’éprouve aucune nécessité de se méfier, d’avoir peur ou de se protéger.
Enfin, « une intense impulsion à vouloir rendre l’autre heureux »: trouver son bonheur dans le bonheur de l’autre. Si cette impulsion est réciproque, si chacun trouve son bonheur dans le bonheur de l’autre, les deux sont évidemment comblés.
Extrait du livre d’Arnaud Desjardins – Pour une vie réussie, un amour réussi - La table ronde
2 commentaires:
Oui,j'expérimente cela avec mon épouse vietnamienne.Merci de ces précieux rappels.
L'amour est compréhension.
Il faut noter qu'il y a des exceptions : Lozowick avait 5 femmes ! ;-)
Philippe.
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