« Pour les Anciens, le but de la vie était d’accéder à la sagesse. La notion du bonheur n’a été considérée qu’au XVIIIe siècle, avec Diderot ou Kant par exemple, mais sitôt exclue du champ philosophique car jugée trop singulière, subjective : le bonheur ne peut être pensé de manière universelle. On doit à Bergson d’avoir montré qu’il est lié à notre élan vital : la joie indique que la vie en nous a gagné du terrain, remporté la victoire. Notre société consumériste propose de faux bonheurs, associés à la richesse, à la possession, au plaisir. Or ils ne suffisent pas à rendre heureux. Seule la joie peut durer. Elle suppose de ne pas désirer l’impossible, d’éviter de se lamenter, de se réjouir d’être en vie, même sous la pluie… “Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté”, considérait Alain. Être optimiste demande de l’intelligence et du courage. Que choisissons-nous d’entretenir : le manque ou le plein ? »
Éric-Emmanuel Schmitt, agrégé de philosophie, auteur de la série les Contes de la Chouette (dernier paru : l’Ours qui voulait être heureux, Hachette enfants).
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2 commentaires:
super papier de notre cher emmmanuel Smicht
merci et bon année à vous
Belle année Frankie !!!
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