L’espace de conscience est « un », il est vaste, mais constamment nous le fragmentons avec notre activité mentale habituelle.
Le travail méditatif revient à recoller rapidement les fragments, comme on reconstituerait très vite, avec une main magique, un puzzle tout entier, puis ensuite à essayer de rester le plus longtemps possible dans cette sensation complète.
On se sent comme un nourrisson enveloppé dans les bras de sa mère après la tétée. Cette image est importante, car on sait maintenant que chez le nourrisson les expériences de stimulation parasympathique sont intenses. Son système sympathique n’est pas encore mûr pour pouvoir contrebalancer la stimulation parasympathique. Se sentir enveloppé comme un nourrisson dans les bras de sa mère sera donc une très bonne méditation pour parvenir à cette conscience sphérique.
Ce retour au fonctionnement global revient dans des expressions populaires de façon surprenante : par exemple, on dit : « reprendre du poil de la bête », c’est-à-dire que lorsqu’on reprend du courage ainsi que les choses en main on revient à une sensation d’enveloppement unifié, comme la bête qui se mettrait à sentir ses poils sur toute la surface du corps en même temps. Notre perception de l’extérieur est souvent comme celle qu’on a quand on s’est planté une écharde dans le doigt. L’attention est attirée vers ce qui est nouveau, et se fixe dessus comme notre anxiété sur une écharde qui vient de se ficher dans un doigt.
Il s'agit donc de faire un travail de détachement. C'est un labeur de tous les instants; et ceci nous amène à offrir, en conclusion, cette maxime lapidaire du zen à méditer au fil des années :
D'instant en instant, ouvrir la main de l'esprit !
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Extrait de "Lâchez toute dépendance !" de Michèle Cocchi et Jacques Vigne :
Editions Accarias L'originel,
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