« Vous savez que depuis longtemps je nous considère tous sans exception comme des gens qui ayant vécu un naufrage ont échoué sur une île déserte mais ne le savent pas encore. Les personnes qui sont ici le savent. Les autres, ceux qui vivent encore une vie ordinaire, croient toujours qu’un paquebot va arriver pour les sauver demain et que tout va recommencer comme avant. Ceux qui sont ici savent que rien ne sera plus comme avant. Je suis si contente d’être ici. »
Katherine Mansfield (1888-1923 ) , lettre écrite depuis le Prieuré d’Avon où elle vécut ses derniers mois et mourut dans la proximité de Monsieur Gurdjieff
Oui,
nous vivons en ce moment une situation « de crise ». Et les situations «
de crise », crise individuelle , collective ou une combinaison des deux
comme à l’heure actuelle, ne font elles pas que mettre en pleine
lumière ce qui de toutes façons est toujours là, à savoir que la vie
elle même est par nature une crise ? De la naissance à la mort, cette
existence humaine est une crise. Une crise avec des accalmies, des
moments plus tranquilles où il ne se passe en apparence pas grand chose,
des « vagues », des « pics »,des retombées , des actions et réactions …
Qualifier notre existence de « crise » n’équivaut pas à en dresser un tableau exclusivement noir. Il y a des moments heureux, des joies , du moins pour beaucoup d’entre nous. Que cette existence soit intrinsèquement une crise n’exclue pas la dimension d’émerveillement, la beauté, la création, l’amour, bien au contraire ..
Et la naissance est une crise, l’enfance est une crise, la puberté est une crise, l’entrée dans l’âge adulte et le « monde du travail » est une crise, se mettre en couple est une crise, se séparer une crise, devenir parent une crise … la quarantaine est une crise, la cinquantaine, etc etc, la vieillesse est une crise, la mort une ultime crise … L’histoire, individuelle et collective est une crise. Avec à chaque étape la nécessité impérieuse et vitale de l’adaptation, oui l’adaptation qui est bien le mot clé.
Les grands mystiques, les artistes essentiels , les personnes qui travaillent vraiment sur elles mêmes comme on dit (à ne pas confondre avec les adeptes de la « feel good méditation » et autres béquilles gentillettes même s’il n’y aucun « mal »à tout ça) … toutes ces personnes ne sont elles pas celles et ceux qui, par un mystérieux processus interne, ont pris la mesure de la situation, compris que de toutes façons et quoi qu’il arrive l’existence est une crise ? Ces personnes ne sont elles pas celles qui assument le réel et sa nature de crise permanente - avec encore une fois des vagues, pics, retombées, plages de calme apparent …
Ce que d’aucuns appellent traditionnellement « la pratique de la voie » ne serait elle pas ni plus ni moins de la gestion consciente de crise ?
******
Qualifier notre existence de « crise » n’équivaut pas à en dresser un tableau exclusivement noir. Il y a des moments heureux, des joies , du moins pour beaucoup d’entre nous. Que cette existence soit intrinsèquement une crise n’exclue pas la dimension d’émerveillement, la beauté, la création, l’amour, bien au contraire ..
Et la naissance est une crise, l’enfance est une crise, la puberté est une crise, l’entrée dans l’âge adulte et le « monde du travail » est une crise, se mettre en couple est une crise, se séparer une crise, devenir parent une crise … la quarantaine est une crise, la cinquantaine, etc etc, la vieillesse est une crise, la mort une ultime crise … L’histoire, individuelle et collective est une crise. Avec à chaque étape la nécessité impérieuse et vitale de l’adaptation, oui l’adaptation qui est bien le mot clé.
Les grands mystiques, les artistes essentiels , les personnes qui travaillent vraiment sur elles mêmes comme on dit (à ne pas confondre avec les adeptes de la « feel good méditation » et autres béquilles gentillettes même s’il n’y aucun « mal »à tout ça) … toutes ces personnes ne sont elles pas celles et ceux qui, par un mystérieux processus interne, ont pris la mesure de la situation, compris que de toutes façons et quoi qu’il arrive l’existence est une crise ? Ces personnes ne sont elles pas celles qui assument le réel et sa nature de crise permanente - avec encore une fois des vagues, pics, retombées, plages de calme apparent …
Ce que d’aucuns appellent traditionnellement « la pratique de la voie » ne serait elle pas ni plus ni moins de la gestion consciente de crise ?
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4 commentaires:
Merci...............
Nicole de St Zacharie....super confinée dans une Résidence séniors
Amitiés ( c'est chouette de me sentir en lien avec Gilles, avec toi, Acouphène,) cela me permet de dire à mon '' ego'' réticent, de ne pas faire la mauviette et de faire mon maximum de mon minimum en souriant au personnel et en téléphonant aux Résidents du lieu ! ! ...et en étant O.K.avec mes fluctuations intérieures mais en leur mettant quand même un cadre ! Non, mais! ! !
Amitié
Merci, c'est très bien dit. En phase avec beaucoup de dépendants anonymes qui sont, à leur façon, sur la voie.
Jean
Je pars au travail en foyer de Vie pour personnes handicapées. Je pars emplie de tous ces mots, ressourcée, comme souvent quand je viens de parcourir ce blog.Un livre de Christiane Singer reste toujours dans mon sac, comme un rappel permanent que l.on peut faire bon usage des "crises". Et je vais, encore un jour de plus, essayer de faire que ce lieu reste un lieu de Vie malgré tout, avec tout ce que cela implique.... Merci pour ces partages.
Céline.
Merci Nicole, Jean et Céline pour vos commentaires. Je sens que cela crée un lien entre nous à travers nos différentes existences.
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