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L’amour commence par nous. Ici, à notre propre égard. Posez ce livre. Éteignez la musique ou la télé, arrêtez-vous. Net. Stoppez tout à l’instant et, après quelques respirations profondes, demandez-vous à voix haute : « Que suis-je ? » Et observez. Soudainement vous allez vous rendre compte d’un mouvement de votre esprit qui va être de plus en plus fort ; c’est un besoin, un mouvement fondamental : celui de vous connaître. Ce mouvement est le début de l’amour. Il est là, dans cette envie de se connaître. Tout commence ici. Ensuite viendra l’envie de se réconcilier avec ce que vous êtes en vérité. Se réconcilier, c’est-à-dire comprendre : «Je suis juste ainsi ; » Puis dans cette révélation, lâcher prise, ouvrir les mains. Dans une main ouverte, tout peut se poser. Tout peut advenir.
Aimer, c’est avant tout se recevoir tels que nous sommes. C’est en ce sens que l’amour commence par nous. Ouvrir grand les yeux sur ce que nous sommes et nous chérir comme une mère pourrait chérir son unique enfant. D’un amour qui n’est ni niais, ni superficiel, ni émotionnel. Une mère est douce, parfois dure. Mais aucune de ces formes ne manque d’amour.
L’amour recentre et donne un sens profond à notre existence ; il la leste en quelque sorte. Comment pourriez-vous vous épanouir dans une maison que vous ne connaissez ni n’aimez ? Impossible si vous ne connaissez pas le moindre de ses recoins. Et puis vous n’y inviteriez pas vos proches à séjourner ; vous tenteriez d’en masquer toutes les imperfections.
Se connaître, se percevoir tel que l’on est, chaque instant changeant, et se porter une attention aimante sont indispensables à notre existence. Sans cela, tout ce qui découle de nous est approximatif, superflu et, qui plus est, trompeur. L’acte le plus extraordinaire, l’action humanitaire la plus épatante peut être un leurre si nous ne sommes pas profondément ancré dans la connaissance - l’amour - de nous-même.
Qu’a-t-on à donner si l’on ne connaît ni ne vit pas cet amour en nous ? Qui ne s’aime pas profondément ne peut aimer tout court. S’il ne ressent pas ses fragilités, ses doutes, ses peurs tout aussi bien que sa beauté, sa grandeur et son immense complétude, comment pourrait-il percevoir l’autre tel qu’il est, sans le juger ni le réduire à une image, une projection, une apparence ? C’est pour cela que la quasi-totalité de nos mouvements vers les autres est maladroite et insuffisante. C’est pour cela aussi que tous nos efforts sont reçus de façon maladroite et insuffisante.
Sans cet amour de soi, honnête et naturel, se creuse en nous un vide immense. Si ce vide s’installe en notre existence, les autres ne seront qu’un moyen de le combler, de meubler notre solitude et notre manque d’amour. Mais nous n’avons pas conscience de tout cela; nous croyons vraiment aimer. Nous croyons être altruistes et généreux, ouverts aux émotions sincères et à l’amour. Le plus souvent, nous ressemblons pourtant à des trapézistes maladroits ou peureux qui se suspendent au trapèze tout en gardant les pieds au sol. On sautille, on meut ses jambes : on croit danser... et l’on se contente de cette pâle imitation. Comme lorsque l’on affronte la question « que suis-je ? », aimer demande de se lancer dans l’inconnu, de se jeter dans le vide sans filet. Il s’agit d’ouvrir l’espace de l’expérience ; d’être capable de recevoir tout ce qui advient, sachant que tout peut advenir. De croire en soi, de se laisser grandir. De laisser l’amour s’exprimer.
Grazyna Perl
"Quand la fleur se fane, où s'en va son parfum ?"
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L’amour commence par nous. Ici, à notre propre égard. Posez ce livre. Éteignez la musique ou la télé, arrêtez-vous. Net. Stoppez tout à l’instant et, après quelques respirations profondes, demandez-vous à voix haute : « Que suis-je ? » Et observez. Soudainement vous allez vous rendre compte d’un mouvement de votre esprit qui va être de plus en plus fort ; c’est un besoin, un mouvement fondamental : celui de vous connaître. Ce mouvement est le début de l’amour. Il est là, dans cette envie de se connaître. Tout commence ici. Ensuite viendra l’envie de se réconcilier avec ce que vous êtes en vérité. Se réconcilier, c’est-à-dire comprendre : «Je suis juste ainsi ; » Puis dans cette révélation, lâcher prise, ouvrir les mains. Dans une main ouverte, tout peut se poser. Tout peut advenir.
Aimer, c’est avant tout se recevoir tels que nous sommes. C’est en ce sens que l’amour commence par nous. Ouvrir grand les yeux sur ce que nous sommes et nous chérir comme une mère pourrait chérir son unique enfant. D’un amour qui n’est ni niais, ni superficiel, ni émotionnel. Une mère est douce, parfois dure. Mais aucune de ces formes ne manque d’amour.
L’amour recentre et donne un sens profond à notre existence ; il la leste en quelque sorte. Comment pourriez-vous vous épanouir dans une maison que vous ne connaissez ni n’aimez ? Impossible si vous ne connaissez pas le moindre de ses recoins. Et puis vous n’y inviteriez pas vos proches à séjourner ; vous tenteriez d’en masquer toutes les imperfections.
What Lies Between by Grazyna Perl |
Qu’a-t-on à donner si l’on ne connaît ni ne vit pas cet amour en nous ? Qui ne s’aime pas profondément ne peut aimer tout court. S’il ne ressent pas ses fragilités, ses doutes, ses peurs tout aussi bien que sa beauté, sa grandeur et son immense complétude, comment pourrait-il percevoir l’autre tel qu’il est, sans le juger ni le réduire à une image, une projection, une apparence ? C’est pour cela que la quasi-totalité de nos mouvements vers les autres est maladroite et insuffisante. C’est pour cela aussi que tous nos efforts sont reçus de façon maladroite et insuffisante.
Sans cet amour de soi, honnête et naturel, se creuse en nous un vide immense. Si ce vide s’installe en notre existence, les autres ne seront qu’un moyen de le combler, de meubler notre solitude et notre manque d’amour. Mais nous n’avons pas conscience de tout cela; nous croyons vraiment aimer. Nous croyons être altruistes et généreux, ouverts aux émotions sincères et à l’amour. Le plus souvent, nous ressemblons pourtant à des trapézistes maladroits ou peureux qui se suspendent au trapèze tout en gardant les pieds au sol. On sautille, on meut ses jambes : on croit danser... et l’on se contente de cette pâle imitation. Comme lorsque l’on affronte la question « que suis-je ? », aimer demande de se lancer dans l’inconnu, de se jeter dans le vide sans filet. Il s’agit d’ouvrir l’espace de l’expérience ; d’être capable de recevoir tout ce qui advient, sachant que tout peut advenir. De croire en soi, de se laisser grandir. De laisser l’amour s’exprimer.
Grazyna Perl
"Quand la fleur se fane, où s'en va son parfum ?"
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1 commentaire:
Et quand on souffle sur la flamme d’une bougie que reste-t-il ?
Le même non lieu où s’en est allé le parfum de la fleur?
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