lundi 9 février 2015

Humanité avec Robert Guédiguian


« Mes cahiers de lycéen étaient couverts de citations glanées au fil de mes lectures. Mais s'il en est une qui a déterminé ma vie, c'est celle-ci :


"Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ?
Et si je ne suis que pour moi, que suis-je ?
Et si ce n'est pas maintenant, quand ?"
(Avot 1.14). 

Hillel l'Ancien
(v. 70 av. J.-C.- v. 10 apr. J.-C.) 

Elle signifie qu'il faudrait, à chaque instant, unir le geste individuel au geste collectif; agir sans perdre de vue que tout ce que je fais, je le fais pour moi mais aussi pour les autres. Le jour où je l'ai découvert, ce précepte est devenu ma règle de vie. Je dirais même : mon traumatisme ! Car il met une pression énorme et ôte toute insouciance. Cependant, considéré avec plus de légèreté, il indique que chacun doit faire comme il peut, avec ce qu’il est, donc avec modestie. J’y entends un appel pour l'engagement et contre l’égoïsme. 
À une époque où l'on se noie chaque jour davantage “dans les eaux glacées du calcul égoïste", comme disait Marx, le monde, je crois, a besoin de se souvenir que, seul, on n'est rien et que, dans chacun de nos pas, c'est l’humanité tout entière qui avance. »

Robert Guédiguian


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je connais une phrase similaire tirée de l'Ancien Testament :
"Si je ne m'occupe pas de moi, qui le fera ?
Si je ne m'occupe que de moi, qui suis-je ? "
Il y manquait, l'ici et maintenant !
Merci Acouphène.
Francine C.