dimanche 21 octobre 2007

"N'ayez pas peur" avec Arnaud Desjardins

Sentir la peur qui est là, profondèment ancrée. Franchir la peur, trembler et la laisser passer avant la prochaine marée...
Nous souffrons de cette dualité, si bien décrite dans les Upanishads : s’il y a deux, il y a peur ; s’il y a deux, deux sont tôt ou tard séparés ; s’il y a deux, l’un des deux peut devenir mon ennemi – ou si l’autre est mon ami, il peut disparaître et me laisser seul ; s’il y a deux, il n’y a pas de sécurité et de paix immuable. Et, parce que l’ego en souffre, il essaie follement de supprimer cette dualité en essayant de prétendre : l’autre vague, c’est moi ! Non. L’autre vague, c’est l’autre vague – et, en tant que vagues, nous sommes absolument séparés et différents. Je dis que la reconnaissance de cette dualité est sacrée. Alors, vous découvrirez la non-dualité en tant qu’océan. Mais aucun ego ne peut ramener à lui un autre ego, jamais. Pas plus mon enfant que le grand amour de ma vie – ou quoi que ce soit que je dise « aimer ».

L’action d’un être partiel, vivant dans la peur de sa propre profondeur et rencontrant un autre être partiel, est forcément une action imparfaite. L’action d’un être total, libre de toute peur, et rencontrant partout un autre lui-même, ne peut être qu’une action différente. Vous ne pouvez peut-être pas encore comprendre vraiment ce qu’est cette action puisque vous n’en avez pas l’expérience, mais vous pouvez au moins sentir que l’action du sage ne répond plus aux mêmes lois que les réactions habituelles.

Ici, l’enseignement traditionnel est rejoint par les observations des psychologues et des pédiatres qui ont bien vu que la naissance était séparation de la mère, qu’au départ l’enfant reste encore très lié à sa mère et que, peu à peu, il doit accepter cette séparation. Il doit accepter de se sentir coupé du reste de l’univers qui est avant tout représenté pour lui par la mère mais aussi par tout ce qu’il découvre à travers ses cinq sens et les impressions qui le frappent. C’est cette séparation même qui n’a jamais été vraiment acceptée. Je ne veux pas reprendre des données de la psychologie que vous pourriez trouver dans des livres spécialisés, et de toute façon, je parle dans la perspective d’un enseignement traditionnel, mais l’enfant a peur, peur d’être laissé seul, peur de ne plus être aimé, peur qu’on ne s’occupe plus de lui. Il veut dépasser, annihiler, cette séparation, il veut retrouver la sécurité du non-deux.

Autour d’une donnée fondamentale comme la peur, la peur de souffrir, on voit s’organiser toutes les formes de souffrance possibles.

Il y a là une très grande vérité : chaque peur, chaque terreur même, que nous portons en nous, si elle est vue sans aucune crainte et entièrement assumée, au lieu d’être un obstacle devient une force nouvelle ; l’énergie qui était investie à la fois dans la peur et dans le besoin de nier celle-ci devient enfin disponible. Ce qui était une faiblesse se transforme en force.

Si vous prenez peur, vous êtes dévoré. Si vous osez affronter le dragon, ou bien ce dragon se dissipe – il a disparu, lui qui se montrait comme tellement terrifiant – ou bien il se couche à vos pieds et se met à votre service. Parfois c’est sur le dos du plus terrifiant des dragons que le chevalier arrive au but. Parfois aussi, le chevalier est sur son cheval. Ce symbole du cheval est très clair : c’est l’unité entre la nature véritablement humaine et la nature animale ; symbole qui a trouvé sa plénitude dans le Centaure, complètement homme et complètement cheval en même temps. Vous êtes le chevalier. Dans certains thèmes orientaux, le sage dénudé, en haillons, pauvre, arrive chevauchant un tigre, l’animal le plus noble et le plus impressionnant de toute l’Asie.

Extrait du Tome II de "A la recherche du Soi" de Arnaud Desjardins.


6 commentaires:

Anonyme a dit…

Génial ! Incroyable aussi, je m'aperçois éberluée que je n'avais... jamais... vu les Shadocks ! SI ! C'est vrai !
Merci Monsieur !
(et toujours... je me réjouis d'avoir à nouveau une connection, pour pouvoir revenir longuement sur ton site et tout écouter tranquillement !)

fishfish a dit…

alors pompons pompons pompons et merci des extraits d'Arnaud qui nous aident à pomper plus profondément

Anonyme a dit…

Et les hommes pompaient ,pompaient...
Merci Acouphene.

Tama Marie a dit…

J'adore les shadok mais je préfère les gibis

chatichaton a dit…

Je trouve rigolo cette famillle de monstres : la peur, l'effroi, la panique, la tereur ...

Anonyme a dit…

Comic Dharmanimation cosmic

dimitri