Un appel à être vivant en ce temps de l'Avent :
Tout d'abord, cette très belle homélie du premier dimanche de l'Avent de Monseigneur Martin
Et un texte pour l'acccompagner :
Gerrit Van Honthorst, L'adoration des bergers, 1622 |
"Entrer en Avent, c’est accepter de n’être plus ce petit soldat qui court sur son rempart intérieur pour colmater chaque brèche des murailles.Entrer en Avent, c’est consentir à entrer dans le vrai mouvement de la vie spirituelle : celui d’être là, pour accueillir la vie qui vient, Dieu lui-même. Et ne pas vouloir être le maître de ce mouvement-là.Entrer en Avent, c’est se savoir profondément travaillé à l’intime de soi, mystérieusement attiré par un appel à naître et à renaître.Entrer en Avent, c’est n’être ni rassasié ni repus, mais se mettre à l’écoute de ce qui murmure – ou crie – au fond de soi et appelle à se dire.Entrer en Avent, c’est Le regarder venir et s’approcher, avoir le visage, le cœur et l’être tournés vers cette rencontre, la découvrant comme la rencontre la plus importante de son existence.Entrer en Avent, c’est demeurer à cette place-là, et ne pas s’y dérober au nom de fausses urgences et de gratifiantes sollicitations.Entrer en Avent, c’est rassembler ce qu’il faut au seuil de l’hiver, pour les grandes traversées intérieures qui de Noël à Pâques, conduisent aux vrais passages.Entrer en Avent, c’est accepter de tâtonner parfois dans l’obscurité, et de marcher vers l’étoile sans se tromper de lumière dans la nuit froide et clinquante de décembre.Entrer en Avent, c’est refuser d’avoir une « âme habituée », ne se décourager ni de soi, ni des autres, ni de Dieu, se réjouir d’être en route et découvrir qu’on n’y est pas seul.Entrer en Avent, c’est laisser ce qui encombre et alourdit la vie et le cœur, pour ne garder que l’essentiel, les vrais trésors, demain, à offrir au Roi.Entrer en Avent, c’est ne pas se désoler de savoir si peu et si mal aimer, mais se réjouir profondément d’être sans cesse rattrapé par un amour étonnamment capable de faire battre de manière plus juste et vraie le cœur de sa vie.Entrer en Avent, c’est faire aujourd’hui ce que l’on peut, savoir que le reste ne nous appartient pas, et que l’essentiel nous sera donné."
P. François Boëdec, sj (1)
(2)François Boëdec est l'actuel Provincial des Jésuites pour l'Europe de l'Ouest francophone.++++++++++++++++
2 commentaires:
Merci Eric, pour ce texte et cette adoration des bergers, tous deux si porteurs de sens et de vie;
à la Résidence où je vis, j'ai fait ''ma'' petite crèche provençale dans la salle de restauration...et j'espère, (dans sa ''neutralité traditionnelle'' )qu'elle nous chauffera le coeur dans cette période si remuante pour de vieilles personnes...Et si symbolique aussi...
Bises Nic. de St Zach.
Oui la crèche pour réchauffer nos cœurs. Gardons le lien avec le cœur au cœur de la nuit.
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