Ta souffrance
est une maîtresse
exclusive
qui ne se laisse pas quitter
ni négliger
sans coup férir
fais tu mine de l’oublier
qu’elle produit ses dossiers
convoque ses affidés
elle te tient
tu lui es attaché
soumis en vérité
elle se rit
de tes velléités
d’émancipation
de tes résolutions
de liberté
voilà bien longtemps
qu’elle a pris ses quartiers
prétendre l’en déloger
est osé
pas moins que présomptueux
elle en a vu défiler
des versions de toi
plus ou moins assurées
mais au final toutes
si peu armées
face à sa position
de reine
héréditaire
campée sur son bon droit
si sure d’elle
de ses lois
lui échapper
est malaisé
rare
inespéré
il y faut de l’innocence
de la pureté
et de la générosité
si par quelque grâce
tu viens à te sevrer
de sa passion triste
et féroce
tu n’en es pas pour autant
léger
comme plume au vent
il te reste la souffrance
plus la tienne, non
juste celle
du monde entier
Gilles Farcet
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1 commentaire:
Oui...et pourtant s'être exercée de si longue années avec mon ''inconfort '' intime peut me donner parfois le courage d'aller dans le terrain vierge - pour moi- de la souffrance de l'autre...Et de lui tendre une aide qui peut s'avérer bienveillante...( ou non, susurre le mental en catimini!)
Et la souffrance du monde entier est un peu moins égotique que la mienne qui s'enlise parfois !
Bon Week Eend à tous et toutes.
Nicole de St Zacharie
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