dimanche 3 novembre 2019

La différence en somme...


"Il faut toute une vie pour approcher l'univers et la culture de l'autre. Et encore ! On ne comprend jamais tout à fait. De toute façon, l'urgence est d'aller très lentement" (...)
Et si l'essentiel d'une vie consistait à accueillir l'ébranlement, la secousse, le dérangement causé par l'autre ?

Sans l'étranger, le mythe socioculturel dans lequel j'évolue m'apparaîtrait monnaie courante et la seule monnaie. L'autre me révèle mon mythe et je lui révèle le sien. Le monde s'agrandit.
" Si tu penses comme moi tu es mon frère. Si tu ne penses pas comme moi, tu es deux fois mon frère car tu m'ouvres un autre monde", ainsi parlait Hampaté Bâ.

L'invitation n'est pas de mélanger les différences dans une soupe immonde - one way of life -, ni d'abandonner nos visions et nos loyautés mais de les faire se frotter les unes aux autres comme silex pour qu'en jaillissent les étincelles qui éclairent la nuit du monde.

En hébreu, le mot " malade", ( mahala) signifie "tourner en rond". Le malade est celui qui tourne en rond, qui s'est rendu prisonnier de lui-même, qui s'est mis en enfermement.
L'autre, cet intrus, cet empêcheur de tourner en rond, opère une brèche dans les fortifications conscientes ou inconscientes que j'ai dressé autour de moi. Il me libère du piège qui s'était refermé sur moi "

Extraits du livre " N'oublie pas les chevaux écumants du passé"
Christiane Singer


samedi 2 novembre 2019

Quand la méditation devient un médicament...

Quand la méditation devient un médicament,
le mot méditation manque son objet !


     Quand l’exercice appelé méditation devient un médicament (La méditation de pleine conscience réduit la pression artérielle !), un remède (Méditez pour vaincre l’insomnie !), un traitement (La méditation de pleine conscience réduit votre taux de mauvais cholestérol !), un moyen pour atteindre un but (La méditation de pleine conscience augmente la cohérence de vos ondes cérébrales), une échappatoire (La méditation de pleine conscience réduit le stress engendré par la pression exercée dans votre entreprise), un accommodement (La méditation de pleine conscience permet de vous accepter tel que vous êtes), un soin de beauté (La méditation de pleine conscience réduit votre production de sueur !), une panacée (Méditer trois minutes chaque matin et …. rien que du bonheur toute la journée !), un idéal (La méditation de pleine conscience crée une relation plus profonde avec Dieu – si vous êtes croyant – !) … le mot méditation manque son objet.
     C’est pourquoi je ne l’utilise plus, bien que pratiquant, depuis un demi-siècle, la méditation de pleine attention appelée ZAZEN.
     Zazen ! « Un exercice indissociablement corporel et spirituel » écrit André Comte-Sponville dans son dictionnaire philosophique. [1]
     Zazen ! De quoi s’agit-il ? Simplement s’asseoir et, dans l’absolue immobilité, sentir que en ce moment je inspire … que en ce moment je expire. Sentir ce vouloir de l’être (de l’acte d’être) pour lequel — moi — je ne suis pour rien.
     Zazen, c’est donner la priorité aux sensations à travers lesquelles se présente le réel plutôt qu’aux pensées qui nous enferment dans des représentations du réel.
     Zazen, pratique méditative sans objet et sans autre objectif que l’éveil de l’homme à sa vraie nature d’être humain. « C’est jouer la respiration contre mental ; c’est jouer le corps (le corps qu’on ‘’est ‘’) contre l’ego» [1]. Et, lorsqu’il m’arrive de laisser le souffle aller et venir, de lui-même, sans intervenir … tout en moi se calme !
Ce chemin de guérison est la Voie du corps.
     Zazen ! Un exercice indissociablement corporel et spirituel.
Spirituel ? Rien là de mystérieux, de religieux. « Le kanji zen signifie : calme » (Hirano Roshi).
    Le grand calme ! Symptôme de notre état de santé fondamental. Une qualité d’être qui en suscite d’autres : le silence intérieur, la sérénité, la confiance. Aujourd’hui encore le prêtre termine son office en disant aux adeptes de sa tradition « Allez en paix ! ».
Question : Y vont-ils ? Si non, comment y aller ?

    La méditation de pleine conscience a un but louable : guérir LE moi qui souffre. Ce faisant cet exercice entre dans le cadre des thérapies pragmatiques, symptomatiques.
L’exercice appelé zazen, s’il a un but, est de guérir DU moi, qui est la cause première du mal-être de l’être humain. Il s’agit d’une médecine étiologique; la cause étant l’identification à l’ego (Moi je suis moi et je veux rester moi).
Ce chemin de dés-égo-centration, on ne peut l’apprendre qu’à la condition de le prendre.
Jacques Castermane
[1] André Comte-Sponville, Dictionnaire philosophique, PUF, pages 620 et 1073.
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vendredi 1 novembre 2019

Emerveillement !


« Se fondre dans l’immensité du ciel, se perdre dans le dédale d’une écorce, disparaître dans l’intimité d’une fleur comme Alice qui passe de l’autre côté du miroir et se retrouve au pays des merveilles. Savourer la fraîcheur de l’instant présent sans s’égarer dans les mille et un ailleurs de la distraction… »

« L’émerveillement nous élève en invitant dans notre paysage intérieur des états mentaux sereins, vastes et ouverts qui engendrent un sentiment d’adéquation avec le monde… »
L’émerveillement nous fait sortir de nous-mêmes ; il immensifie l’esprit et dilate le cœur. Il nous emplit de la vaste et émouvante interdépendance des êtres et de la nature. L’émerveillement engendre le respect envers la nature sauvage, le respect mène au désir de protéger notre environnement et ce désir mène à l’action. 



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jeudi 31 octobre 2019

Des étiquettes de pensées...



Le mental vient à exister quand vous projetez votre petit moi sur les autres. Voyez les autres comme ils sont. La différence entre voir et penser est énorme. On pense avec le mental tandis qu’on voit avec la faculté de perception. Le mental est le moyen à travers lequel le petit moi est projeté sur tout le reste. Au lieu de voir l’objet comme il est, le « je » se projette dessus et l’objet est comme supprimé par la pensée. Cessez de penser, car penser déforme votre vision et vous empêche de voir les choses comme elles sont. Au lieu de voir le réel sous sa vraie forme, nous voyons ce que nous voulons voir et nous sommes déçus parce que la réalité n’est pas conforme à nos idées. 
En pensant, nous la jugeons et lui collons des étiquettes : « c’est bon, ou mauvais », « c’est faux ou c’est juste ».



Svâmi Prajnanpad
Le but de la vie : Un été plein de sagesse

mercredi 30 octobre 2019

Se prendre en main...


« CELUI QUI TRAVAILLE AVEC SES MAINS EST UN OUVRIER MANUEL. CELUI QUI TRAVAILLE AVEC SES MAINS ET SA TÊTE EST UN ARTISAN. CELUI QUI TRAVAILLE AVEC SES MAINS, SA TÊTE ET SON CŒUR EST UN ARTISTE. »
Saint François d’Assise



Bernard Bouheret :

"Le monde ne bougera pas sans nous et nous devons devenir ce que nous voudrions que le monde soit comme le disait si bien le Mahatma Gandhi en son temps. Pour nous, les mains du Shiatsu peuvent retisser un bout de monde, redonner une pulsation de bienveillance dans un univers tourné vers la performance.
Je finirai mon propos par un texte Taoïste qui donnera le juste ton.
« Si vous voulez réveiller l’humanité dans sa totalité alors réveillez-vous entièrement. Si vous voulez éloigner du monde la souffrance, alors éliminez tout ce qui est sombre et négatif en vous. En vérité le plus grand cadeau que vous puissiez donner au monde est votre propre transformation. »
Hua Hu ching"


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mardi 29 octobre 2019

Se prendre en main


« Moi, mon moteur, c’est les possibles. On me dit souvent que je suis pleine d’enthousiasme. Eh oui, c’est vrai, parce que j’ai toujours les yeux rivés sur ce qu’il est possible de faire dans une vie, dans une communauté. Cela dit, il faut être prudent avec les possibles. Ce n’est pas parce que c’est possible que ça t’est dû. Et si un projet ne fonctionne pas, il ne faut surtout pas se décourager. Il y a plein d’autres possibles ailleurs ! »

« Quand il m’arrive quelque chose de merveilleux, je regarde vers le haut et je dis merci. Je suis pleine de reconnaissance. Quand ça va mal, je regarde ce qu’il y a devant moi. J’essaie des choses, j’occupe mon esprit, j’agis plutôt que de laisser l’angoisse prendre le dessus. Et c’est comme un cercle vertueux, on dirait. Se prendre en main, ça génère de nouveaux possibles. De nouveaux possibles, ça permet de se prendre en main… »

Fernande Ouellet
Source : Lapresse.ca

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lundi 28 octobre 2019

Faire connaissance avec Karlfried G. Dürckheim


Voici le début et la fin du film sur Karlfried G. Dürckheim – Le geste à la parole 


Karlfried G. Dürckheim a 91 ans quand le réalisateur Patrice Chagnard lui consacre ce documentaire. Il mourra quelques mois plus tard, le 28 décembre 1988.





Pour voir la vidéo en entier

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samedi 26 octobre 2019

La présence éveillée

Limpidité, clarté, transparence, c'est la présence éveillée, quelque soit le nom qu'on lui donne. Elle est toujours là quoiqu'il arrive, qu'on la remarque ou non. Toujours présente, qu'il y ait peu de pensées, beaucoup de pensées. Cette présence ouverte, cette présence illimitée est toujours là.

Et on pourrait dire qu'à mesure, soit que les pensées se décantent, soit qu'on devient plus habile, expérimenté, familier, on a la capacité de voir en permanence cette faculté lumineuse de l'esprit qui est derrière toute cette agitation mentale, qui apparaît plus clairement quand les pensées se calment momentanément, comme après un orage quand le ciel se dégage, on remarque d'autant plus le ciel immaculée de l'espace.

À mesure où on apprend à reconnaître cela, à se reposer dans cela, à laisser les pensées survenir et se défaire sans effort; comme un oiseau qui passe dans le ciel sans laisser de traces. On laisse les pensées reposer dans leur état naturel, comme une feuille qui tombe et qui se pose.

Cette présence éveillée est toujours là. Pour le contemplatif, c'est une expérience extrêmement riche en potentiel.

En effet, si les travers de l'esprit humain qui se mélangent parfois à la lumière, et qui parfois se réifient sous la forme de haine, d'obsessions, d'intolérance, si cela faisait vraiment partie de manière solide, intrinsèque de ce qu'Alexandre Jollien appelle le "fond du fond", c'est-à-dire cette présence éveillée qui est toujours présente, à ce moment là ce serait totalement sans espoir d'essayer peu à peu de laisser ces toxines mentales s'évanouir du flot notre conscience.



Mais si effectivement, comme tout le reste, ce ne sont que des constructions qui résultent de facteurs, de conditions, et de causes multiples, qui sont impermanentes et fluctuantes par nature, alors, dans ce cas là, on comprend que tout cela est le résultat d'un nombre incalculables de constructions mentales, mais qu'aucune d'entre elles n'est intrinsèque à cette présence éveillée, qui est la réalité ultime du contemplatif, pas plus que la plante médicinale ou un poison dans l'eau ne font partie intrinsèquement de l'eau, qui n'est pas modifié par là.

Alors on se relie à cela ; c'est une manière de retrouver la réalité de l'expérience pure. Cette présence éveillée permet de donner de la valeur à chaque instant qui passe.

Matthieu Ricard, conférence donnée à Bruxelles dans le cadre des rencontres « Émergences » 2019.

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vendredi 25 octobre 2019

La clef des champs


J'ai trouvé, l'an dernier, dans une brocante, une statue de saint Pierre en granite rose tenant, dans ses mains épaisses de pêcheur, la clé immense du Paradis. Tout avait attiré mon attention dans cette statue semble-t-il bretonne. La chevelure, la barbe et la longue tunique de saint Pierre qui ondoyaient au vent de mer. Ses deux yeux grands ouverts et sa tête légèrement penchée de côté qui invitaient à la méditation comme à un échange de paroles. Cette immense clé qui faisait la moitié de sa hauteur d'homme. Et puis, surtout, cette alliance et cet alliage de chair et de pierre.

L'accès à l'infini 

Au début de l'automne, j'ai surpris le grain de cette statue de granite rose prendre la lumière rasante du soleil de fin d'après-midi. Un moment bref, mais magique. Un mont Thabor. Depuis, saint Pierre et sa clé m'accompagnent. C'est face à cette statue que j'aime m'asseoir pour prendre mes temps de repos et me ressourcer. Elle creuse en moi une interrogation sur le mystère de la chair et de ce roc de pierre sur lequel nous pouvons fonder notre vie, et plus encore sur le mystère de la lumière et de la clé du Paradis. Cette clé serait-elle une clé des champs qui donne accès à l'infini et à la liberté ? La vie spirituelle est faite en effet d'instants de grande ouverture à soi, à la vie, à l'univers, à Dieu, suivis de renfermements tout aussi précieux. Comme les fleurs, nous nous ouvrons à nos heures, et nous nous refermons. Nous ouvrons la porte du Ciel, nous en franchissons le seuil, nous entrons dans l'écoute, dans le silence, dans la prière, nous y demeurons en amour, puis nous reprenons le cours de notre vie. Nous accostons sur des îles, pour nous laisser reprendre par le vent de mer du quotidien qui souffle là où il veut. À nous de garder la clé de ces instants et de laisser vivre en nous ces îles bienheureuses. Je crois que ma clé du Paradis à moi, c'est précisément la lumière. Peut-être parce que je suis une fleur d'ombre, que je suis née dans un nid de poussière, dans un grenier familial envahi de toiles d'araignées et de vieux meubles, où il m'a fallu faire la lumière. Les chats m'ont appris à voir dans la nuit, à ouvrir et dilater mes pupilles pour percevoir la moindre source de lumière et distinguer les ombres dans l'ombre. Les arbres m'ont appris à me nourrir et à me gorger de lumière, à en faire surtout une nourriture et un souffle de vie pour moi et pour tous. Guidée par la lumière, je me suis convertie à la vie.

L'enveloppe obscure 

Si nos chemins sont faits de jours de lumière, de jours sombres, voire ténébreux, et de jours de clair-obscur, notre erreur est de vivre peut-être trop souvent en enfants lune. La peau sensible, nous nous cachons du soleil, et du « soleil véritable », pour ne sortir qu'à la nuit tombée. Nous nous détournons de la lumière de la vie, nous éclairant seulement à des artifices humains. N'osant vivre la pleine lumière, nous créons notre propre nuit et nos aveuglements. Pourtant il suffit d'un regard d'amour et d'une lumière posée sur soi pour percer cette enveloppe obscure qui parfois nous recouvre et nous cache.
Alors pourquoi ne pas nous offrir les uns aux autres cette clé des champs vers l'infini et la liberté, qu'est la lumière ? Si, demain, la nuit tombe sur la Terre et sur l'humanité, notre nuit sera illuminée par les hommes et les femmes habités par la lumière. Ces personnes lumineuses passent inaperçues en plein jour mais, quand se fait l'obscurité, leur lumière se révèle aux regards. En vierges sages, elles s'illuminent et elles éclairent. Aussi n'hésitons pas à laisser notre chair prendre la lumière, comme la statue de saint Pierre le soleil d'automne. La lumière nourrit, et elle enseigne. Elle délivre, et elle « amorise ».
Charlotte Jousseaume
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jeudi 24 octobre 2019

Pour ne pas se prendre la tête

Circulation crânienne
Crochetez les doigts et placez les mains sur le crâne, puis effectuez une série de frictions grattées en mini aller-retours sur toute la surface du crâne. Effectuez cette manœuvre durant une minute.
Ma leçon d'automassage, Hélène Campan (éd. Eyrolles)
Insomnies

L'institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) préconise d’effectuer trente minutes d’activité physique par jour, et de s’exposer au moins une heure à la lumière naturelle quotidiennement, afin de faciliter le sommeil. Autre bon usage : éteindre les écrans au moins une heure avant d’aller se coucher. Si cela ne suffit pas, quelques techniques d’automassage pourront vous aider à plonger dans les bras de Morphée.
Le pilier céleste proche de l’étang du vent
Cette manœuvre stimule Feng Chi qui signifie "l’étang du vent" et Tian Zhu "le pilier céleste", respectivement 20ème point du méridien d’énergie de la vésicule biliaire et 10ème point de celui de la vessie.
Basculez votre tête en avant de quelques millimètres pour plus d’aisance dans la réalisation de cette manœuvre. Puis placez vos doigts à la base de la nuque, en espaçant vos index et vos majeurs très légèrement, et effectuez une pression longue d’une quinzaine de secondes. Relâchez la pression et recommencez cette digipression à plusieurs reprises.
N’hésitez pas à effectuer cette manœuvre plusieurs fois dans la soirée, afin de lutter contre les insomnies, puis une dernière fois au moment du coucher afin de relâcher la pression et d’évacuer les soucis quotidiens.
Pilier céleste proche de l'étang du vent - Ma leçon d'automassage, Hélène Campan 
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mardi 22 octobre 2019

Remerciements


Je me suis autorisé à demander un nouvel ordinateur...
J'ai perdu de nombreux documents mais vos témoignages les remplacent précieusement !
Merci pour vos messages !
Que la vibration et le feu continuent !