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dimanche 28 juillet 2024

Au cœur de l'ombre

  Quand nos ombres se lâchent et s'embrassent…


rosier Sainte Thérèse

Le soleil
Ne sait rien de l'ombre.
E. Guillevic
(Du domaine, p.108, Poésie/Gallimard)

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vendredi 25 octobre 2019

La clef des champs


J'ai trouvé, l'an dernier, dans une brocante, une statue de saint Pierre en granite rose tenant, dans ses mains épaisses de pêcheur, la clé immense du Paradis. Tout avait attiré mon attention dans cette statue semble-t-il bretonne. La chevelure, la barbe et la longue tunique de saint Pierre qui ondoyaient au vent de mer. Ses deux yeux grands ouverts et sa tête légèrement penchée de côté qui invitaient à la méditation comme à un échange de paroles. Cette immense clé qui faisait la moitié de sa hauteur d'homme. Et puis, surtout, cette alliance et cet alliage de chair et de pierre.

L'accès à l'infini 

Au début de l'automne, j'ai surpris le grain de cette statue de granite rose prendre la lumière rasante du soleil de fin d'après-midi. Un moment bref, mais magique. Un mont Thabor. Depuis, saint Pierre et sa clé m'accompagnent. C'est face à cette statue que j'aime m'asseoir pour prendre mes temps de repos et me ressourcer. Elle creuse en moi une interrogation sur le mystère de la chair et de ce roc de pierre sur lequel nous pouvons fonder notre vie, et plus encore sur le mystère de la lumière et de la clé du Paradis. Cette clé serait-elle une clé des champs qui donne accès à l'infini et à la liberté ? La vie spirituelle est faite en effet d'instants de grande ouverture à soi, à la vie, à l'univers, à Dieu, suivis de renfermements tout aussi précieux. Comme les fleurs, nous nous ouvrons à nos heures, et nous nous refermons. Nous ouvrons la porte du Ciel, nous en franchissons le seuil, nous entrons dans l'écoute, dans le silence, dans la prière, nous y demeurons en amour, puis nous reprenons le cours de notre vie. Nous accostons sur des îles, pour nous laisser reprendre par le vent de mer du quotidien qui souffle là où il veut. À nous de garder la clé de ces instants et de laisser vivre en nous ces îles bienheureuses. Je crois que ma clé du Paradis à moi, c'est précisément la lumière. Peut-être parce que je suis une fleur d'ombre, que je suis née dans un nid de poussière, dans un grenier familial envahi de toiles d'araignées et de vieux meubles, où il m'a fallu faire la lumière. Les chats m'ont appris à voir dans la nuit, à ouvrir et dilater mes pupilles pour percevoir la moindre source de lumière et distinguer les ombres dans l'ombre. Les arbres m'ont appris à me nourrir et à me gorger de lumière, à en faire surtout une nourriture et un souffle de vie pour moi et pour tous. Guidée par la lumière, je me suis convertie à la vie.

L'enveloppe obscure 

Si nos chemins sont faits de jours de lumière, de jours sombres, voire ténébreux, et de jours de clair-obscur, notre erreur est de vivre peut-être trop souvent en enfants lune. La peau sensible, nous nous cachons du soleil, et du « soleil véritable », pour ne sortir qu'à la nuit tombée. Nous nous détournons de la lumière de la vie, nous éclairant seulement à des artifices humains. N'osant vivre la pleine lumière, nous créons notre propre nuit et nos aveuglements. Pourtant il suffit d'un regard d'amour et d'une lumière posée sur soi pour percer cette enveloppe obscure qui parfois nous recouvre et nous cache.
Alors pourquoi ne pas nous offrir les uns aux autres cette clé des champs vers l'infini et la liberté, qu'est la lumière ? Si, demain, la nuit tombe sur la Terre et sur l'humanité, notre nuit sera illuminée par les hommes et les femmes habités par la lumière. Ces personnes lumineuses passent inaperçues en plein jour mais, quand se fait l'obscurité, leur lumière se révèle aux regards. En vierges sages, elles s'illuminent et elles éclairent. Aussi n'hésitons pas à laisser notre chair prendre la lumière, comme la statue de saint Pierre le soleil d'automne. La lumière nourrit, et elle enseigne. Elle délivre, et elle « amorise ».
Charlotte Jousseaume
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mardi 30 avril 2019

Or intérieur...

Histoire vraie racontée par le Dr Sadeghi dans son excellent livre, Détox émotionnelle : au siècle dernier un Bouddha géant incrusté de milliers de morceaux de verre coloré devait être acheminé vers une nouvelle pagode à Bangkok, en Thaïlande. La tâche était loin d'être aisée étant donné les trois mètres de haut et les cinq tonnes de cette statue vieille de deux siècles. Après plusieurs tentatives les cordes ont lâché et la statue s'est écrasée par terre. Se précipitant pour constater l'étendue des dégâts, les ouvriers et les moines ont découvert que la statue était sérieusement endommagée, mais seulement en surface : à travers les fissures luisait de l'or, celui de la vraie statue ! Sa couverture de plâtre et de verre avait été ajoutée au XVIIIe siècle pour en dissimuler sa valeur et ainsi la protéger des envahisseurs birmans. Le secret avait été si bien gardé qu'il était tombé dans l'oubli. À l'époque du déménagement du Bouddha, personne au temple ne connaissait sa valeur. Il a fallu un accident pour révéler combien cette statue était précieuse. » 


Cette histoire, symboliquement, peut se rapporter à nous-mêmes. Il faut parfois traverser un accident, maladie, dépression, problèmes divers, deuil… pour se rendre compte que nous sommes passés à côté de quelque chose dans nos vies. Mais on oublie souvent que le problème lui-même n'est jamais aussi important que notre façon de l'envisager. Toute épreuve, tout souci, toute expérience négative offre un choix. On peut se dire que l'on n’a pas de chance, que l'on est brisé, anéanti, mais on peut aussi choisir de dépasser le dommage en surface pour découvrir l'or qui se trouve en dessous… et dont on ignorait jusqu'alors l'existence. 

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vendredi 28 août 2015

Imploration...





photos prises près de Bondigoux, au nord de Toulouse, dans un petit carrefour perdu en campagne...