Voici ce que dit Graf Dürckheim quant au sens des exercices qu'il a pratiqué durant son séjour au Japon (1938-1947).
« J'ai moi-même pratiqué pendant de longues années le tir à l'arc (Kyudo) et la méditation de pleine attention appelée zazen. Je pense avoir saisi le sens de tels exercices. Les Japonais utilisent l'acquisition d'une maîtrise technique extérieure comme moyen de maturation de l'homme intérieur. Quel que soit l'art pratiqué, au départ il y a toujours l'apprentissage d'une technique. Au fur et à mesure de votre entraînement, le maître des exercices vous invite à faire bien ce que vous avez appris, à maîtriser ce que vous faites bien, pour ensuite maîtriser parfaitement ce que vous maîtrisez. Et, lorsque j'ai quitté le Japon, mon maître de tir à l'arc m'a dit — vous reste maintenant à parfaire ce que vous maîtrisez parfaitement — !
C'est en pratiquant, inlassablement le même exercice, que j'ai compris le sens de la répétition de toujours la même chose. Plus la technique est maîtrisée, plus le pratiquant arrive à lâcher-prise du moi ambitieux, du moi volontariste, du moi enfermé dans le désir de réussir ou la crainte d'échouer. Alors viendra peut-être le moment où la technique purifiée des réactions mentales et affectives qui révèlent la présence de l'ego, fera place à une réalité plus profonde que les maîtres du zen appellent —la vraie nature de l'être humain—, que j'appelle —son être essentiel—. Expérience intérieure, vécu intérieur souvent bouleversant dans le sens où votre action est réalisée dans la liberté de l'être.
Moment au cours duquel s'éveille ou se réveille cette qualité d'être qui manque cruellement à l'homme contemporain: le calme intérieur».
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