Plusieurs raisons m'ont amenée ici, à Gunsbach : le désir d'une paroisse à taille humaine, le travail en équipe avec les autres paroisses protestantes de la vallée, la mémoire d'Albert Schweitzer, qui hante ce village où il a vécu. Mais je suis aussi venue pour avoir plus de temps pour peindre. Ouvrir la Bible, méditer les textes par le biais de la peinture, seule ou avec d'autres.
Longtemps, les démarches artistiques et pastorales m'ont semblé irréconciliables. Aujourd'hui, je réalise combien la parole que je profère au culte. dans les enterrements, les mariages, fait appel à la créativité.
À la façon d'un peintre, pour mes prêches, j'ouvre grands mes yeux et mes oreilles pour capter les impressions, les images, les laisser résonner en moi avant de les ressortir en mots.
En mots le plus juste possible, en mots qui parlent de la vie et disent ce faisant quelque chose de Dieu. Rendre visible l'invisible, audible l'inaudible : c'est la fonction de l'art : c'est aussi la tâche vers laquelle, comme pasteure, je ne cesse de tendre.
Alexandra Breukink
Source : revue La Vie
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