samedi 22 novembre 2025
Acte vital
vendredi 21 novembre 2025
Apaisement de la souffrance
L'apaisement de la souffrance avec le moine-enseignant Zen Jean Nyojo Rat
Dans la vie quotidienne, le zen Sōtō insiste sur le geste juste, fait avec tout son être, sans attente ni calcul: balayer, cuisiner, jardiner, marcher… car chaque action est une occasion de pratiquer la présence. Chaque geste est déjà l’éveil.
Le zen n’est pas une doctrine compliquée, ni une philosophie abstraite. C’est une voie d’expérience directe qui nous invite à voir la réalité telle qu’elle est, sans fard, sans illusion.
Son fondement repose sur les Quatre Nobles Vérités, enseignement simple et profond qui éclaire le chemin de la liberté intérieure.
1. La vie est souffrance. Souffrance ne veut pas dire seulement douleur, mais aussi insatisfaction, instabilité, impermanence.
Tout change, tout passe : nos joies, nos relations, notre santé, nos projets. Reconnaître cela, c’est ouvrir les yeux sur la condition humaine.
2. La cause de la souffrance est l’attachement. Nous voulons retenir ce qui disparaît, repousser ce qui dérange, contrôler ce qui échappe.
De cette tension naissent frustration et mal-être. L’attachement, nourri par le désir et l’ignorance, nous empêche de goûter la vie telle qu’elle est.
3. La fin de la souffrance est possible. Lorsque nous cessons de nous accrocher, lorsque nous accueillons l’impermanence au lieu de la combattre, nous découvrons une paix profonde.
Ce relâchement, ce lâcher-prise, ouvre l’expérience du nirvana : une liberté intérieure déjà présente au cœur de l’instant.
4. Le chemin vers la libération est la pratique.
Le Noble Octuple Sentier n’est pas une théorie, mais une manière de vivre : agir avec justesse, parler avec bienveillance, cultiver l’attention et la clarté, développer la sagesse et la compassion.
Dans le zen, cela se pratique par zazen, la méditation assise, et par une vigilance simple dans chacun de nos gestes quotidiens.
---------------
jeudi 20 novembre 2025
Conflit intérieur
J'ai souvent remarqué dans les groupes de travail que les personnes qui se disputaient pendant toute une semaine finissait par se prendre dans les bras lorsqu'il voyait qu'ils avaient la même blessure de fond...
Quand je vis en couple, j'ai habituellement toujours les mêmes conflits que mon ou ma partenaire. Cela ne vous paraît pas évident ? La femme ne boit pas et son mari boit : ils ont le même conflit. Pourtant, vu de l'extérieur, je n'ai pas cette impression. Je prends souvent cet exemple parce qu'il apparaît en effet plus évident que c'est la personne qui consomme qui a quelque chose à régler. Mais en fait, ils ont tous les deux le même conflit. La femme qui se fait battre et l'homme qui bat sa femme, ils ont tous les deux le même conflit. Et ainsi de suite.
mercredi 19 novembre 2025
Moment sans jugement
Le moment présent est si fugace !
Aucune mathématique ne peut le mesurer.
Et pourtant, c'est en lui que réside l'univers tout entier.
mardi 18 novembre 2025
La pensée de la semaine par Matthieu Ricard
Si tu penses que le monde entier se dresse en ennemi, imagine, toi le vannier, que tu te trouves devant des tonnes d'osier. Pour faire des paniers, il te faudra tresser correctement cet osier. De même, face à toutes ces difficultés, tu dois vanner parfaitement un panier intérieur suffisamment grand pour contenir tous les aléas de l'existence sans qu'ils te submergent. Bref, il est essentiel que tu t'occupes de ton esprit avec discernement.
JIGME KHYENTSE RINPOCHE (b. 1964)
Transcrit par l'auteur d'après un conseil donné oralement.
lundi 17 novembre 2025
Cultiver un jardin d’amis
Choisissez trois personnes proches que vous chérissez et que vous ne voyez pas régulièrement. Dédiez-leur trois plantes ou fleurs en pot différentes, une pour chacune.
Il peut s’agir de plantes que vous avez déjà chez vous ou dans votre jardin. Mais vous pourriez aussi choisir d’aller en acheter spécialement pour cette pratique ou, pourquoi pas, de faire trois graines.
Renseignez-vous sur les besoins de chaque plante pour qu’elle grandisse et s’épanouisse au mieux. Prenez-en soin chaque jour comme vous le feriez avec votre ami s’il habitait chez vous ; prenez soin de cette relation.
Si vous le souhaitez, vous pouvez même prendre des photos des plantes à certains moments clés et les envoyer à vos amis. Vous pouvez également tenir un petit journal dans lequel vous écrivez les différentes étapes et notez la gratitude que vous éprouvez envers vos amis.
dimanche 16 novembre 2025
Prêts ?
Que va-t-il se produire ?
Le mental personnel va se rebeller.
Il ne veut pas que vous suiviez la moindre de ces indications.
Par conséquent, le mental va produire de nombreuses distorsions au sujet de choses disparues depuis bien longtemps et vous les présenter à nouveau
comme si elles étaient d'une importance vitale
et que vous deviez vous pencher à nouveau sur elles.
Et je vais vous dire : "Oubliez ça.
Ne prêtez attention qu'à la quiétude et au silence de l’Être.
Soyez maintenant."
Il n'y a pas beaucoup de choses que vous deviez savoir
pour découvrir et demeurer dans la complétude de votre liberté intrinsèque.
Vous n'avez pas besoin de vous accrocher à vos cahiers.
Soyez seulement très présents.
La liberté n'est pas quelque chose qui exige une technique.
Les techniques interviennent parce que nous adoptons
des comportements et des concepts tellement complexes.
La Vérité est très simple, mais celui qui recherche la Vérité est complexe.
Il y aura des moments où vous aurez l'impression de vouloir vous enfuir,
mais ce ne sera pas parce que vous voulez réellement vous échapper - c'est votre mental qui veut échapper à la mise en évidence de son irréalité.
Tout cela est très simple en fait.
Si vous êtes confiants et que vous persistez à suivre les indications, vous vous libérerez des pièges et des distractions.
Je suis venu parce que je sens que vous êtes prêts à ça."
samedi 15 novembre 2025
Le rêveur fervent
LE RÊVEUR FERVENT
vendredi 14 novembre 2025
Êtres de nature
Sylvain Wells. Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu. - Extrait de la Voix de l'arbre de Bernard Werber
******************
jeudi 13 novembre 2025
La voix des autres
mercredi 12 novembre 2025
L'action pour changer
... Autre exemple encore. Dans les débuts du Bost (1975), un jeune homme de vingt-cinq ans n'ayant pas poursuivi d'études poussées mais légitimement ambitieux et très compétent en matière d'asanas et pranayama décide d'ouvrir un cours de yoga. Malgré son jeune âge et sa timidité, il téléphone à soixante-dix médecins de sa ville pour leur faire part de son projet, s'appuyant intérieurement sur la formule : « Un refus n'a jamais tué personne. » Pour les convictions du mental un refus sera insupportable mais la voix de la vérité affirme le contraire. Quarante médecins l'éconduisent avec plus ou moins de condescendance ou même d'ironie, trente acceptent de le recevoir, s'intéressent notamment à la relaxation et n'écartent pas l'éventualité de lui adresser des patients. L'un d'eux lui conseille vivement de donner une grande conférence d'information sur le yoga. Pour cela il doit être capable de prendre la parole en public, ce à quoi il se sent particulièrement inapte. Il décide néanmoins d'organiser cette conférence. Il écrit et réécrit celle-ci, l'enregistre sur cassette, étudie ses défauts, l'enregistre encore, s'exerce devant la glace... et place dans les magasins complaisants des affiches annonçant les lieux et date de la conférence en question à laquelle assisteront deux cents personnes. Pourquoi lui, pourquoi pas vous ? « Aide-toi, le Ciel t'aidera. » La fortune sourit aux audacieux. « Be bold », disait Swâmiji.
Si vous ne faites pas le premier pas, vous pouvez « exprimer » mille ans en thérapie, il ne se passera rien. La puissance des habitudes est tellement grande que vous serez très déçus au bout de quelque temps : « Finalement, je ne sens pas que je me transforme vraiment, que mon existence change. » Le travail sur l'inconscient peut vous aider à émerger d'un monde d'illusions, à prendre conscience que vous vous mentez à vous-mêmes, que vous réprimez vos vrais désirs, que vous faites semblant de ne pas vouloir ce dont vous avez en fait tellement envie ou qu'au contraire vous vous battez en surface pour quelque chose que vous refusez de toutes vos forces dans la profondeur. Vous commencez alors à comprendre la stupidité de ces agissements qui ne sont pas appropriés et vont même à l'encontre de vos intérêts. De là peut naître la conviction de la nécessité d'un changement d'attitude et d'un comportement actif pour bousculer vos automatismes, votre routine intérieure. Et ce travail, c'est à chacun de l'accomplir en se prenant en main. Votre existence change si votre être change. Mais si vous changez un petit quelque chose dans votre existence, cela vous aide à changer votre être. Les deux sont vrais et se renforcent mutuellement et ce qui vous était presque impossible vous devient aisé, en fonction de ce qu'une lucidité nouvelle vous fait reconnaître comme juste.
Arnaud Desjardins - La voie et ses pièges
-------------
mardi 11 novembre 2025
Rappel intérieur
« Dans ce monde qui se dessèche,
si nous ne voulons pas mourir de soif,
lundi 10 novembre 2025
A la source de notre humanité
« Lorsque ce qui nous distingue de l’animal s’impose absolument, cela devient aussi ce qui nous sépare de Dieu. » (K.G. Durckheim - Le maitre intérieur)
Autre livre, autre propos : « Si l’homme est bien destiné à
devenir un être pensant, cela se faisant, il oublie d’où il vient ». Ces propos
ne peuvent qu’interroger sur le sens que nous donnons à notre existence, notre
intelligence, notre humanité ?
L’être humain a deux approches du réel à sa disposition :
une approche par la pensée et une approche par la sensation. Deux approches
qui, chez l’homme adulte, au lieu de se compléter, s’opposent ou ne font plus
qu’une, la pensée rationnelle étouffant de plus en plus la conscience
sensitive.
Nous commençons notre existence dans une relation sensorielle au monde.
Depuis les premières impressions dans le ventre de la maman
jusqu’aux années de la petite enfance, nous baignons dans une conscience en
contact direct avec le réel : pas de noms pour nommer ce que nous sentons,
voyons, entendons, faisons … pas de comparaisons, pas d’oppositions entre ceci
ou cela.
J’ai été récemment surpris par la qualité des oui et des non
de ma petite-fille âgée de 18 mois ; pas des « oui mais … » pour faire plaisir,
pour suivre des convenances, ni des « non » de rejet définitif ou de réaction.
Rien que des réponses sans aucune rigidité ni à-priori, claires et unifiées de
tout son être ; réponses qui, dans l’instant, n’opposent rien à rien et peuvent
évoluer au gré des circonstances.
Cette approche directe et sensorielle du réel ne passe pas
encore par le filtre de la pensée analytique ou discursive. Elle est propre à
l’homme comme à l’animal, car nous sommes tous à l’origine des « êtres doués de
vie », étymologie du mot animal.
L’être humain, lorsqu’il quitte ces premières années
d’existence, est ensuite amené à développer une autre approche du réel : c’est
le développement de la pensée et de l’intelligence conceptuelle. Une évolution
tout à fait naturelle et justifiée pour s’insérer dans la société des humains
et maitriser au mieux son existence.
Mais, cette approche du réel finissant par « s’imposer
absolument », c'est-à-dire partout et tout le temps, nous nous coupons de nos
racines, du lien qui fait de nous des êtres vivants, universellement vivants.
Retrouver ce lien est la raison d’être du zen.
Ce que nous accumulons, fixons, vivons avec notre conscience
conceptuelle nous coupe du geste d’être, du sentiment d’appartenance « à la
Grande Vie ».
C’est alors « que nous nous séparons de Dieu », ou, pour le
dire autrement, de l’Essence insaisissable de notre humanité.
La Voie nous éveille au fait que l’aspiration légitime à une
existence assurée et maitrisée, si nous n’y prenons garde, finit par s’opposer
à la vérité que « Tout ce qui est vivant ne vit que par le devenir » et qu’ainsi,
« protégé par la carapace d’un moi qui le tient prisonnier, l’Homme se ferme à
l’élan vital transformateur de son être essentiel.» K.G.Durckheim
Notre véritable essence ne peut se dévoiler que si nous renonçons à tout vivre par le prisme de la pensée, et que nous nous ré-ouvrons à une relation directe et sensorielle avec le réel. C’est un réapprentissage de l’expérience d’être, la simple joie d’être, pouvant nous illuminer à la faveur d’un moment particulier, nous faire sentir passagèrement cette réalité : « Qu’il est bon de se sentir vivre ! »
Le zen est un retour aux sources de l’intelligence naturelle
dont l’homme est issu et fait encore partie, quel que soit son degré
d’évolution intellectuelle, son compte en banque ou sa fonction dans le monde.
Quel paradoxe ! Pour nous rapprocher à nouveau de notre
complétude humaine, nous devons nous défaire de ce que nous avons appris à
mettre en avant pour nous distinguer de l’animal : la raison conceptuelle.
Un exemple : nous partageons avec le monde animal une même
faculté d’attention : voir, goûter, entendre, sentir … sans analyse de ce qui
est vu, goûté, entendu, senti. Nous avons perdu cette qualité originelle de
présence, et des expressions telles que « pleine attention ! », « vigilance ! »
sont souvent mal comprises sur la Voie, synonymes d’un travail sur soi
volontaire et autoritaire : « - Je dois sans arrêt faire attention ! » Mais
attention à quoi ?
A ce que la conscience rationnelle ne prenne pas tout
l’espace et libère la pleine sensorialité, la pleine attention naturelle propre
au corps vivant.
Cet état de présence à soi et au monde, ouvert et perméable,
est notre état naturel d’attention, qui réapparait lorsqu’il n’est pas mis en
veilleuse par la prédominance de la pensée : nous pouvons alors être surpris de
re-sentir, re-voir, ré-entendre vraiment ce que nous pensions connaitre parce
que nous le nommions ou le classifions.
Cela demande de reprendre au sérieux le monde sensoriel
pré-mental, de prendre au sérieux le rappel de « tout faire un tout petit peu
plus lentement ».
Ainsi, dans la pleine attention au geste vital, source de
toute action, laissons-nous surprendre et transformer par ces moments plus
habités qui nous touchent et nous arrêtent dans notre frénésie quotidienne
d’efficacité et d’accumulation.
Les expressions de notre vraie nature, les « touchers de
l’être », interrogent sans cesse et très concrètement notre humanité par notre
manière d’être au monde.
Joël PAUL
-----------




%20seen%20from%20Namo%20Buddha,%20Nepal,%2022%20feb.%202024..jpg)








