lundi 1 décembre 2025

Petits exercices d'écoute d’autrui


Pour s’entraîner à écouter l’autre quand il nous parle :

1- Tout d’abord, effectuer une bonne respiration, en prêtant une grande attention, pendant quelques secondes, au souffle qui entre et qui sort des poumons. On élimine ainsi les pensées parasites et toutes réponses préconçues. On se met dans une disposition d’ouverture pour recevoir la parole de l’autre sans aucun préjugé, et pour entendre ce qu’il dit et non pas ce que l’on se dit à son sujet. Il se produit alors une véritable RENCONTRE.

2- Se mettre à sa place pour comprendre son point de vue sans lui imposer le nôtre. Pour cela, il est bon de reformuler ses propos avec nos mots et lui demander si l’on est bien fidèle à ses dires.

3- Notre intuition a sa logique que la raison ne connaît pas. Il est donc très utile de la laisser parler et surtout de l’écouter. Si on lui laisse libre cours, elle ne manquera pas de se manifester.

Françoise Réveillet - Petites pensées pour voyager léger

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dimanche 30 novembre 2025

Vivre l'Avent

 


Un ami confie avoir trouvé chez lui des punaises de lit et nous voilà taraudé par l’impression qu’elles se cachent partout : dans les trains, notre matelas, les salles de cinéma. La moindre micro tache brune nous fait bondir, suspicieux… au point même d’être pris par des démangeaisons ! Pourtant, ces insectes n’envahissent pas le monde : c’est seulement notre attention qui s’affole.

De la même manière, si quelqu’un s’adresse à nous en employant un mot inattendu, jusqu’alors inconnu, il se grave dans notre esprit, on se surprend à l’entendre partout et, pour finir, à l’utiliser soi-même… Les algorithmes des réseaux sociaux amplifient ce phénomène : il suffit de s’arrêter quelques secondes sur une image de canapé, pour que la toile tout entière nous inonde de publicités pour des fauteuils semblant plus confortables les uns que les autres. Il semble alors que le monde s’est transformé en gigantesque entreprise de sofas !

Le syndrome Baader-Meinhof

Ce phénomène, les psychologues l’appellent le syndrome Baader-Meinhof, ou l’illusion de fréquence. Il désigne cette impression que tout à coup, un mot, une idée ou une chose deviennent omniprésents, simplement parce que notre cerveau a décidé d’y prêter attention. Avant, nous ne voyions rien ; maintenant, nous ne voyons plus que cela. Qu’est ce qui a changé ? En réalité, rien. Seulement notre attention sélective qui s’est activée. Le regard s’est ouvert.

Ce phénomène m’évoque quelque chose de la vie intérieure. Nous ne voyons pas le monde tel qu’il est, mais tel que notre attention le filtre. Ce qui devient signifiant pour nous se met à éclairer tout le reste. Lorsqu’une expérience, une émotion ou une rencontre nous marque, elle ouvre en nous une sensibilité nouvelle.

Et soudainement, nous repérons mille signes que nous n’aurions jamais vus auparavant. Le monde semble se mettre à parler autrement. Les événements trouvent un nouveau sens. Nous nous ouvrons à une nouvelle lecture de la vie. La peur nous a marqués ? Tout devient menaçant. Nous cultivons la gratitude ? Tout devient occasion de bénédictions. Nous découvrons que nous sommes aimés ? Tous les êtres deviennent des candidats à notre amour.

Quand une Parole de Dieu ou un appel intérieur deviennent notre « trésor », notre regard se met à en percevoir les signes partout. Dieu ne « parle » pourtant pas plus qu’avant, mais nous devenons capables d’écouter, jusqu’à nous dire : « il y a là, dans ce qui advient, quelque chose de lui pour moi ». Mystère de la foi : notre cœur s’accorde à sa fréquence.

Se réjouir des étoiles qui s’allument

L’Avent qui débute ces jours-ci nous place dans cette dynamique du syndrome Baader-Meinhof ! Le Christ vient, certes – mais, il ne vient pas plus qu’avant puisqu’il est déjà là.

Vivre l’Avent, ne consiste pas à chercher frénétiquement à en faire plus, mais plutôt à vivre dans le désir de tout voir autrement. Il s’agit tout simplement de laisser l’Esprit de Dieu éveiller nos regards, comme on ajuste la focale d’un appareil photo pour que l’image devienne nette. Alors le monde devient tout autre, transparent à la divine présence : les événements se découvrent tels des passages de Dieu dans notre histoire. C’est ce qu’a vécu Marie, la mère de Jésus : elle a un jour entendu dans l’histoire du peuple d’Israël un passage de Dieu. Et tout est devenu pour elle passage de Dieu dans sa propre existence.

Ainsi, il est temps en cet Avent de ne plus se laisser tromper par des punaises fantasmatiques, mais plutôt de se réjouir des étoiles qui s’allument. De découvrir cette épidémie de présence de ce Dieu que l’on croyait rare et qui pourtant se niche déjà dans le secret du quotidien.

Raphaël Buyse


Source : La Vie magazine
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samedi 29 novembre 2025

La ferveur des rivières

 Je vous partage un extrait que j'adore :

"J'apprends à brûler à aimer
parmi toutes ces faces
dérobées en glissant
de la nuit au matin
parmi toutes ces formes
semer éclabousser
rendre grâce
jouer avec le feu"



Nous avons le plaisir de vous annoncer la sortie du livre :
"La ferveur des rivières" de Sabine Dewulf
( d'après le encres de Florence Saint-Roch.)
… Ce livre est le reflet d’une entente, au sens premier du terme. Oui, j’ai aimé me pencher sur Le sceau du secret en écoutant les Nouvelles du pays de Florence afin de m’immerger dans la marée du souffle qui me manquait. J’ai creusé les sillons de ma peau pour mieux entendre sa ritournelle, qui me semblait répondre à mes obsessions, mes leitmotivs. J’ai laissé murmurer sur ma page ses visages de l’ombre et la ronde universelle qui tournoie dans ses encres. J’ai tenté d’entrer en résonance avec la vibration de sa leçon de choses, De natura rerum, nature insaisissable, circulation vivante.
Sabine Dewulf

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vendredi 28 novembre 2025

Remontants naturels



Bon, vous n'êtes pas obligé-e d’avoir une petite baisse de moral en hiver, il y a des tas de personnes qui aiment bien, au contraire, les soirées bien au chaud dans ses chaussons et les dimanches au coin du feu. Ce sont des cheimophiles (cheimos hiver en grec).
Et les autres ? Voici 3 petits conseils pour se remonter le moral…
1. La Gratitude : faites une liste de toutes les personnes qui vous ont fait du bien dans votre vie, récemment ou il y a longtemps (amis, enseignants, proches, inconnus…). Faites revivre ces souvenirs. Ressentez-les dans votre corps.
2. La Nature : couvrez-vous bien, et partez faire une balade dans la forêt d’hiver. Reniflez les odeurs, écoutez le bruit de vos pas. Et rappelez-vous : elle n’est pas morte, elle n’est pas triste, elle dort, et le printemps va la ressusciter. Pareil pour vous !
3. L’Altruisme. Pensez aux personnes que vous connaissez qui traversent des problèmes ou qui sont seules et tristes. Et faites leur un petit signe : une carte postale souriante, un SMS chaleureux, voire un coup de téléphone ou une visite.

Christophe André

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jeudi 27 novembre 2025

Source des mots


 "La fonction réelle des mots est d'agir comme indicateurs du silence d'où ils surgissent. Les mots sont des fenêtres du vide vers le vide. Ils sont le cadre, le seuil. Un mot est comme un oiseau qui, traversant le seuil, devient visible un instant, et nous pouvons apercevoir ses superbes plumes. Si nous le suivons alors qu'il disparaît, il nous conduit au vide, au silence."

- Jean Klein, "Qui suis je? La quête sacrée"

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mercredi 26 novembre 2025

Douceur fragile


Il arrive qu'une neige tombe
qui ne soit pas du silence,
pas encore,
ce n'est pas non plus une parole,
simplement une inquiétude
infime de l'air,
elle recouvre ce qui dormait,
se tenait dans la pauvreté,
et c'est une douceur fragile,
presque inconnue,
venue guérir
une autre précarité
déjà ancienne, qui se tait.
Jean-Christophe Ribeyre
- Poèmes de l'entre-émerveillement, Peintures : Anne Slacik, Éditions L'Ail des ours

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mardi 25 novembre 2025

Conseils pour petits et grands problèmes

 


Voici quelques extraits d'un texte très dense et précis de Jiddu Krishnamurti :
C'est cela qu'il faut faire : accepter intelligemment "ce qui est". (...)
L'intensité de l'attention donne la force de voir clairement : vous verrez, cela viendra. Il faut agir. (...)
Bien peu se rendent compte de leurs changements intérieurs, de leurs échecs, de leurs conflits. (...)
Ne refoulez pas vos pensées, vos sentiments ; laissez-les se manifester, qu'ils soient doux ou violents, en en ayant conscience.
Vers quoi vont vos désirs, si vous en avez ? Il fait bon vivre dans le monde, et pourtant nous faisons notre possible pour le fuir par la dévotion ou la prière, par nos amours ou par nos peurs. Nous ne savons pas ce que nous sommes, faute d'aller profondément en nous-mêmes et d'y découvrir "ce qui est". Nous vivons à la surface, occupés par de petites choses. Un rien suffit à nous réjouir ou à nous attrister. Nous passons ainsi nos journées : petits esprits occupés de petits problèmes. Nous n'aimons pas, ou si nous aimons c'est toujours dans la peur, la frustration, la peine ou la nostalgie.
Je me disais combien il est important d'être innocent et simple. On ne peut éviter les expériences de la vie, car c'est de cela qu'elle est faite. Mais l'esprit ne doit pas en accumuler le poids. Il doit effacer les expériences au fur et à mesure, éponger les jours et rester intact, léger. Sans cela, l'esprit ne pourra jamais être frais, dispos, souple. Le problème n'est toutefois pas de savoir comment garder cette souplesse, car chercher le "comment", c'est chercher une méthode, or une méthode ne peut jamais donner l'innocence : elle rend méthodique et non pas pur, créateur.

Pupul Jayakar, Krishnamurti, une vie
p. 266 à 269
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lundi 24 novembre 2025

Le manque, l'absence et la mémoire


Quand on vit dans l'impression qu'il nous manque quelque chose, c'est qu'on est prisonnier de la croyance en l'absence. On est familier de certaines choses, de certains êtres, ou de certains scénarios de vie, et maintenant, s'ils ne sont pas là, il y a un sentiment de vide, un sentiment de solitude et d'inconfort. Cela veut dire que l'absence n'est pas complètement vécue. Elle est polluée par des mémoires.

Vous arrivez dans une pièce, quelqu'un a enlevé le tableau qu'il y avait sur le mur. Vous ne regardez pas le mur, vous regardez l'absence du tableau, qui est une mémoire. Vous allez rester un moment avec ce sentiment qu'il y a un manque, avant de pouvoir vous rendre compte que, finalement, il ne manque rien. Si vous retirez la mémoire de ce qui manque, du tableau, rien ne manque à cet instant.

Donc, le manque n'est qu'une idée, une idée construite par un jeu de projections mentales. La projection est la fonction du mental. Et on lui attribue une seconde fonction : la surimposition, la surimposition d'une mémoire, qui se surimpose à la perception immédiate. Projection et surimposition, c'est ainsi que le mental est décrit dans les enseignements anciens de l'Inde. 

La surimposition, on peut s'en libérer en revenant constamment à la vision directe, à l'instantanéité du regard, à l'instantanéité de la vision, sans donner prise aux mémoires qui peuvent revenir. Même si elles reviennent, elles vont détourner l'attention, mais vous pouvez vous rendre compte que ce n'est qu'une mémoire. Laissez cela de côté, et réintégrez la vision directe qui, elle, n'est pas problématique. C'est comme cela qu'on se libère de la surimposition.

Et la projection, dès lors que vous avez reconnu qu'une projection n'est qu'une projection, qu'une image mentale n'est qu'une image mentale, et non la réalité, le mental tout entier perd son pouvoir, quand vous vous rendez compte qu'une pensée n'est jamais la réalité.

La pensée de moi-même n'est pas moi-même.

La pensée de l'autre n'est pas l'autre.

La pensée du monde n'est pas le monde.

La pensée de Dieu n'est pas Dieu non plus.

Vous prenez alors conscience des limites de la pensée.

Ce sont des constructions mentales, qui ont leur utilité sur un certain plan, mais il s'agit de ne pas prendre la statue du Bouddha pour le Bouddha.

~ Jean-Marc Mantel

Dialogues du 18 octobre 2025 (extrait d'une vidéo)

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dimanche 23 novembre 2025

À un jeune poète


N’est-il pas futile, voire indécent, de vouloir parer un monde désenchanté de poésie ? Notre chroniqueuse invite au contraire à s’y entêter, afin que jaillissent la beauté et l’amour.

 J’ai reçu il y a quelques jours une lettre d’un de mes filleuls. Il confiait à ma lecture, avec la pudeur un peu rugueuse d’un jeune homme de 17 ans, un ensemble de poèmes dont il était l’auteur.

Et avec son texte, tous les doutes qui le saisissaient à l’égard du geste même d’écrire, dans ce qu’il a d’urgent et d’incommode. Pour qui ?, m’interrogeait-il. Pourquoi ? Prétention ? Indécence ? Futilité ? Que pouvait-il penser de ce qu’il avait commis là ? Mon grand, avec une confiance qui me fait fondre le cœur, tu poses là des questions essentielles.

Prendre soin d’aujourd’hui

Alors c’est vrai, certains jours – presque tous – il peut paraître futile de s’obstiner à écrire de la poésie tandis que les enfants meurent et que les forêts brûlent, que les discours de haine fleurissent et que chaque horreur, chaque atteinte au vivant est de la responsabilité de l’humain – ni la guerre ni la catastrophe climatique ne devant rien à la « nature » si ce n’est à notre nature humaine parfois désespérante. Mais justement : ne désespérons pas.

Entêtons-nous à faire pousser des fleurs, à chanter des chansons aux enfants, à écrire des poèmes d’amour. Si nous pouvons espérer que « demain prendra soin de lui-même » (Matthieu 6, 34), n’oublions pas de prendre soin d’aujourd’hui, de chaque minute, de chaque souffle. C’est cela avant tout que nous faisons avec nos pauvres mots ; sinon la laideur, la violence et la mort ont déjà gagné. C’est à la fois dérisoire et indispensable, comme une maigre flamme dans le noir. Car ce n’est pas l’écriture, ce n’est pas la poésie qui est indécente : c’est tout ce qui la cerne, la menace ou se rit d’elle.

On nous fait croire qu’il existe désormais des machines qui font ça très bien, à moindre effort, à moindre coût – si ce n’est celui, prohibitif, de leur impact environnemental. La belle affaire ! La belle escroquerie ! La page la plus réussie conçue par une IA ne vaudra jamais deux vers un peu tremblants, un peu maladroits, sortis de la plume (ou du clavier) d’un jeune homme de 17 ans qui tente d’approcher quelque chose du mystère du monde.

D’ailleurs, tremblants ou maladroits, tes vers ne le seront peut-être pas : ils seront peut-être ivres d’angoisse et de lumière, stupéfiants, étincelants. Ils auront, qui sait ? cette puissance de faire battre des cœurs, de mettre des gens debout, de ressusciter les morts. « D’où la tiendrais-je / cette parole étonnée / si elle ne jaillissait / de l’imprononçable secret / qui chaque matin / défie les luttes nocturnes / par les audaces de ce cri / dansé par-dessus les jardins. / C’est aujourd’hui même résurrection ! / Traversons », engage ainsi Christiane Keller dans Creuse en moi ton silence (Atelier des noyers, 2021).

« Au commencement était le verbe »

Parce que les mots sont notre souffle et notre sang. Le langage, poétique ou autre, n’est pas une production. Il n’est pas le but : il est un moyen qui nous est donné. Il est la main qui saisit le réel, l’ausculte, le caresse, l’apprivoise, le façonne. « Au commencement était le Verbe » (Jean 1, 1). Ne cesse pas d’écrire, mon grand : saisis par la pensée ce qui te meut, ce qui dans le vif de tes jours te convoque ou t’effraie. Écrire, sentir, penser, c’est déjà agir ; déléguer la chose à des machines serait confier à des cœurs en plastique le soin de battre dans notre poitrine.

« À quoi ça sert ? » m’interpelles-tu, tout en reconnaissant que tu ne peux te passer de cette étrange habitude. À rien, j’en conviens. Sourire, chanter, rêver, lire, courir… : tout acte vrai est fondamentalement improductif et gratuit. Jouer avec un enfant, faire un gâteau, faire l’amour, marcher dans la forêt. Regarder la mer. Regarder les étoiles. Regarder les gens. Les aimer en dépit de tout. La poésie est une déclaration d’amour.

Anne Le Maître

Autrice et aquarelliste, géographe de formation, Anne Le Maître vit en Bourgogne. Elle enseigne aux jeunes et aux adultes. Elle a publié Un si grand désir de silence (Cerf), qui a reçu le prix littéraire de la Liberté intérieure 2023, le Jardin nu (Bayard) et Faire refuge en un monde incertain (Cerf).

Source La Vie

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vendredi 21 novembre 2025

Apaisement de la souffrance

 L'apaisement de la souffrance avec le moine-enseignant Zen Jean Nyojo Rat


Dans la vie quotidienne, le zen Sōtō insiste sur le geste juste, fait avec tout son être, sans attente ni calcul: balayer, cuisiner, jardiner, marcher… car chaque action est une occasion de pratiquer la présence. Chaque geste est déjà l’éveil.

Le zen n’est pas une doctrine compliquée, ni une philosophie abstraite. C’est une voie d’expérience directe qui nous invite à voir la réalité telle qu’elle est, sans fard, sans illusion. 

Son fondement repose sur les Quatre Nobles Vérités, enseignement simple et profond qui éclaire le chemin de la liberté intérieure.

1. La vie est souffrance. Souffrance ne veut pas dire seulement douleur, mais aussi insatisfaction, instabilité, impermanence. 

Tout change, tout passe : nos joies, nos relations, notre santé, nos projets. Reconnaître cela, c’est ouvrir les yeux sur la condition humaine.

2. La cause de la souffrance est l’attachement. Nous voulons retenir ce qui disparaît, repousser ce qui dérange, contrôler ce qui échappe. 

De cette tension naissent frustration et mal-être. L’attachement, nourri par le désir et l’ignorance, nous empêche de goûter la vie telle qu’elle est.

3. La fin de la souffrance est possible. Lorsque nous cessons de nous accrocher, lorsque nous accueillons l’impermanence au lieu de la combattre, nous découvrons une paix profonde. 

Ce relâchement, ce lâcher-prise, ouvre l’expérience du nirvana : une liberté intérieure déjà présente au cœur de l’instant.

4. Le chemin vers la libération est la pratique. 

Le Noble Octuple Sentier n’est pas une théorie, mais une manière de vivre : agir avec justesse, parler avec bienveillance, cultiver l’attention et la clarté, développer la sagesse et la compassion. 

Dans le zen, cela se pratique par zazen, la méditation assise, et par une vigilance simple dans chacun de nos gestes quotidiens.

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jeudi 20 novembre 2025

Conflit intérieur

J'ai souvent remarqué dans les groupes de travail que les personnes qui se disputaient pendant toute une semaine finissait par se prendre dans les bras lorsqu'il voyait qu'ils avaient la même blessure de fond...


Quand je vis en couple, j'ai habituellement toujours les mêmes conflits que mon ou ma partenaire. Cela ne vous paraît pas évident ? La femme ne boit pas et son mari boit : ils ont le même conflit. Pourtant, vu de l'extérieur, je n'ai pas cette impression. Je prends souvent cet exemple parce qu'il apparaît en effet plus évident que c'est la personne qui consomme qui a quelque chose à régler. Mais en fait, ils ont tous les deux le même conflit. La femme qui se fait battre et l'homme qui bat sa femme, ils ont tous les deux le même conflit. Et ainsi de suite.
Il faut regarder plus profondément dans ce que l'un et l'autre n'ont pas accepté entre 0 et 12 ans. Et attention à ne pas pointer l'autre du doigt. Souvent, je ne veux pas voir que j'ai le même conflit : "C'est la faute de l'autre, c'est l'autre le coupable"...
"Comment cela j'ai le même conflit ? C'est mon mari qui est infidèle ! Moi je suis fidèle, je ne couche avec personne !"
Lui couche peut-être avec quelqu'un d'autre, mais toi, est-ce que tu es fidèle à ta voix intérieure, aux messages que tu reçois intuitivement ? Si tu entends que tu as à faire ceci et cela, es-tu fidèle à ton écoute ?
Il n'est pas possible d'avoir un mari infidèle et d'être une femme fidèle... à elle-même. Ou inversement. Simplement, il se trouve que l'infidélité ne s'applique pas à la même forme, mais c'est toujours une question d'infidélité. Et avant d'accuser l'autre, je dois aller voir en moi ce qui se passe. Pourquoi je m'attire une telle personne dans ma vie ? Supposons que je quitte mon conjoint parce qu'il est infidèle, je vais me retrouver avec un autre conjoint qui fait quoi ? La même chose ! Parce que je n'aurai pas résolu mon propre conflit.
~ Jacques Martel
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mercredi 19 novembre 2025

Moment sans jugement

 Le moment présent est si fugace !

Aucune mathématique ne peut le mesurer.

Et pourtant, c'est en lui que réside l'univers tout entier.


Tous les phénomènes ne sont que le reflet des mêmes agrégats dans l’esprit.
Il n’existe ni bon ni mauvais phénomène.
La mauvaise herbe ne l’est que pour nous ; pour le scarabée, elle est un paradis.
Juger les phénomènes est l’une des sources des trois poisons.

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Mazen Fu Sho, moine bouddhiste Zen
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