C'est Eux ? nous dit Abd Al Malik...
vendredi 10 octobre 2025
jeudi 9 octobre 2025
Poème de Lao tseu
mercredi 8 octobre 2025
Eclaircie poétique
Haïkus de la clarté, Pierre Dhainaut dans Progrès d'une éclaircie, Faï fioc, 2015.
mardi 7 octobre 2025
Potentiel d'harmonie
« Je pense que l’empathie est vraiment importante, et je pense que ce n’est que lorsque notre cerveau intelligent et notre cœur humain travaillent ensemble en harmonie que nous pouvons réaliser notre plein potentiel. »
Jane Goodall
lundi 6 octobre 2025
Une part vivante !
"L'ère du détachement hautain, de toute forme de distanciation et de cynisme est close. Nous savons désormais (ou alors il serait temps que le message de la physique quantique après plus d'un siècle nous parvienne !) que nous sommes chacun part vivante de cet univers, cellule d'un seul corps, et que chacune de ces cellules porte l'entière information de la vie. Une responsabilité immense et émouvante à la fois nous incombe, à chacun. Chacun de nous est l'univers en miniature !
Certains croient encore pouvoir se protéger, se mettre à l'abri, se sauver seuls ! Pure aberration. Lorsque je m'autodétruis, c'est la création que je détruis et que j'insulte. Lorsque j'honore ce monde et en prends soin, je le sauve ! Ce que savent depuis le début des temps les poètes et les mystiques, ce sont les scientifiques aujourd'hui qui nous le confirment.
Aussi la vocation de l'homme d'aujourd'hui est-elle cette conscience agrandie. Attention, néanmoins, de ne pas entrer dans le découragement devant l'immensité de la tâche : je n'ai charge que de la petite part du monde qui m'est confiée - et pas de tout à la fois bien sûr ! Et si je fais vivre et rayonner cette enclave, il y a contagion ! De plus, ce n'est pas la réussite qui importe le plus, mais la générosité de la tentative, la persévérance, l'ouverture du cœur. "
Christiane Singer - "Montre-toi vivant: en dialogue avec Christiane Singer"
Christiane Singer et Léonard Appel / Peinture: Pablo Picasso 1881-1973
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dimanche 5 octobre 2025
Révélation
« Émerveillée par la beauté qui m'entourait, j'ai dû entrer dans un état de conscience accrue. Il est difficile, voire impossible, de décrire avec des mots le moment de vérité qui m'a soudainement envahie. Même les mystiques sont incapables de décrire leurs brefs éclairs d'extase spirituelle. En essayant ensuite de me remémorer cette expérience, il m'a semblé que le moi était totalement absent : moi, les chimpanzés, la terre, les arbres et l'air semblaient fusionner, ne faire qu'un avec la puissance spirituelle de la vie elle-même. L'air était rempli d'une symphonie ailée, le chant du soir des oiseaux. J'ai entendu de nouvelles fréquences dans leur musique et aussi dans le chant des insectes – des notes si aiguës et si douces que j'en ai été émerveillée. Je n'avais jamais été aussi intensément consciente de la forme, de la couleur de chaque feuille, des motifs variés des nervures qui rendaient chacune d'elles unique. Les odeurs étaient également claires, facilement identifiables : fruits fermentés et trop mûrs, terre détrempée, écorce froide et humide, odeur humide des poils des chimpanzés, et oui, des miens aussi. Et le parfum aromatique des jeunes feuilles écrasées était presque irrésistible.
Cet après-midi-là, c'était comme si une main invisible avait tiré un rideau et, pendant un bref instant, j'avais vu à travers une telle fenêtre. En un éclair de « vision extérieure », j'avais connu l'intemporalité et une extase tranquille, j'avais perçu une vérité dont la science traditionnelle n'est qu'une infime partie. Et j'ai su que cette révélation m'accompagnerait pour le reste de ma vie, imparfaitement mémorisée, mais toujours présente en moi. Une source de force sur laquelle je pourrais puiser lorsque la vie me semblerait dure, cruelle ou désespérée. »
Jane Goodall vient de nous quitter à 91 ans, sa lumière continue de briller. 💚
(Image : avec l'aimable autorisation du Jane Goodall Institute)
source FB et donc incertaine
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samedi 4 octobre 2025
Riche rencontre.
"La rencontre est le but et le sens d'une vie humaine. Elle permet qu'on ne la traverse pas en somnambule. Quand mes yeux se fermeront, ils le feront sur une immense bibliothèque constituée par des visages qui m'auront ému, troublé, éclairé. Un visage est éclairant quand un être est bienveillant et qu'il est tourné vers autre chose que lui-même. Le soin qu'il prend de l'autre, l'illumine, le rend vivant. Il capte une lumière et la renvoie. C'est quelque chose de rare. La richesse de cette vie est faite surtout de visages et de quelques paroles."
vendredi 3 octobre 2025
"Les deux ensemble !"
Avant de « faire », se mettre à « l’écoute de l’infaisable »
!
Lorsque la personne occidentale décide de s'engager dans la
pratique du Yoga, du TaïchiChuan ou dans une discipline artistique, artisanale
ou martiale qui a ses racines au Japon, il s'attend à devoir "faire"
un exercice. D'où ma surprise lorsque j'entends le vieux sage de la Forêt Noire
me dire que sur la Voie qu'il propose, il ne s'agit pas tout de suite de
s'appliquer à "faire" quelque chose, un exercice inventé par l'homme.
Avant de faire, il importe tout d'abord de se mettre à
l'écoute afin de laisser advenir "l'infaisable".
Se mettre à l'écoute de l'infaisable ?
Il est important de distinguer deux forces. Il y a la force
qu'on développe et qu'on "fait" et l'autre qu'on ne peut absolument
pas faire. Ainsi, on ne peut pas faire battre son cœur, il y a là une force que
nous devons admettre. De même, Il est important pour la personne occidentale de
distinguer deux niveaux d'actions. Ainsi, je ne peux pas "faire"
cette action vitale qu'est la respiration, il y a là une action infaisable que
je me dois tout simplement d'admettre.
Ce qui n'est pas de l'ordre du "faire" et que nous
avons à laisser advenir, révèle ce qu'il y a d'universellement humain en
l'homme. C'est un premier pas important sur le chemin que de reconnaître cette
part de nous-mêmes qui nous dépasse.
Ceci dit, il faut se rendre compte que le caractère de la
réalité qui transcende ce que l’être humain peut faire, dépend de notre vision
du réel et pas d'une cause extérieure. D'où l'absolue nécessité lorsqu'on se
met en chemin de distinguer deux approches du réel.
Graf Dürckheim distingue ce qu'il appelle l'esprit
occidental et l'esprit oriental. L'esprit occidental PENSE le réel comme étant
un ensemble d'objets. L'esprit oriental VOIT le réel comme étant un ensemble de
processus.
Il voit là deux usages de ce qu'on appelle la conscience :
la conscience DE et la conscience SANS de. « Se mettre à l'écoute implique une
approche du réel autre que celle de notre conscience ordinaire : la conscience
DE. La mise à l'écoute implique l'usage de la conscience SANS de. C'est
vraiment important lorsqu'on va pratiquer un exercice. En effet, l'usage de la conscience
DE me conduit à -penser- que "j'ai un corps" ; l'usage de la
conscience SANS de me conduit à -voir- que" corps je suis" ».
Je ne comprends pas ! Le corps qu'on "a" // le
corps qu'on "est" ? La conscience DE // la conscience SANS de ?
Mieux que les mots par lesquels nous cherchons à comprendre,
une image peut bien souvent nous permettre de voir ... ce qui n'est pas à
comprendre.
Regardez ce cylindre !
La lumière qui le rend visible projette sa forme sur deux écrans différents ; ce qui nous amène à envisager qu'un cylindre est circulaire ou qu'il est rectangulaire.
L'image ci-dessus semble démontrer qu'un cylindre dispose
des mêmes propriétés qu'un rectangle ou qu'un cercle. Cette incompatibilité
résulte non pas de la chose en soi mais de notre manière de la conceptualiser,
de notre manière d'en être conscient.
En physique classique, des années durant, des scientifiques
ont affirmé que la lumière est un phénomène ondulatoire alors que d'autres
scientifiques affirmaient que la lumière est un phénomène corpusculaire.
Jusqu'au jour où en physique quantique, ces deux phénomènes
sont considérés comme coexistants. En fonction du contexte expérimental, un
électron peut donc se présenter soit sous forme de particule, soit sous forme
d'onde.
Mais enfin ! La lumière est-elle faite d'ondes ou de
particules ? Un maître Zen répondra : "Les deux ensemble!". Les deux
ensemble !
Cette exclamation est insupportable pour tout être humain
doué de raison. D'autant plus lorsqu'elle associe des oppositions qui nous
paraissent inéluctables : le corps (et) l'esprit ... la santé (et) la
maladie... le bien (et) le mal ... l'inspiration (et) l'expiration ... le calme
(et) l'agitation... la vie (et) la mort ...
Dès qu'il vous est possible de faire usage de la conscience
SANS de (déjà à notre disposition tout au long de la gestation) vous pouvez
maintenant "faire" zazen! C'est à dire faire... rien ! Si ce n'est
être à l'écoute (zen) de ce qui se présente lorsque vous êtes là assis
absolument immobile (za.)
Grâce à une pratique régulière et renouvelée de l'exercice,
l'expression "Les deux ensemble " est vue non seulement comme un
principe constitutif de notre existence mais comme étant la source de cet état
d'être qui manque cruellement à la personne occidentale : le CALME intérieur.
Le grand calme qui n'est pas le contraire de l'agitation (dualité) mais
l'absence de toute agitation (symptomatique de notre vraie nature).
Jacques Castermane
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jeudi 2 octobre 2025
Des signes...
Dans son nouvel ouvrage, Anne-Dauphine Julliand raconte sa confrontation à la mort d’un troisième enfant...
Je ne cherche pas de signes d’eux. Nulle part. Ni dans le dessin des nuages, ni dans le bourdonnement d’une ampoule, ni dans les soupirs de la maison. Je ne cherche pas de signes d’eux. Mais j’en vois. Comme ceux que Gaspard a vus après la mort de Thaïs.
« Tu verras, elle t’enverra des signes, c’est sûr. » Elles étaient trois amies venues me rendre visite, serrées sur le canapé. Je leur avais servi un jus de fruits, j’aurais préféré un alcool fort. De ceux que je ne bois jamais d’ordinaire. Mais les jours n’avaient plus rien d’ordinaire. Ils suivaient celui de la mort de Thaïs. « Mort ». J’ose le mot, comme Gaspard le faisait alors. Lui seul capable, dans l’insouciance de son enfance. Il n’avait pas encore six ans. Il est entré dans le salon, s’est laissé embrasser par chacune, baiser mouillé de larmes, puis il nous a oubliées. Il s’est installé sur le parquet, allongé sur le ventre, les jambes repliées en l’air qui, dans leurs battements, dessinaient des ciseaux. Il a étalé ses jouets; plongé dans son monde imaginaire, il parlait tout haut. Comme si nous n’étions pas là. Mais en réalité, il entendait, il écoutait notre conversation gênée. Il guettait nos réactions pour ajuster les siennes. Comme s’il devait apprendre de nous dans la peine. Sans savoir que c’était nous qui nous inspirerions de sa manière de faire. De son instinct à se confronter à la réalité, quand nous tentions de la fuir. De la simplicité de ses larmes, de sa confiance dans nos bras, de la spontanéité de ses paroles, de sa manière de s’adresser au ciel, de son rire retrouvé.
Quand elles se sont levées pour partir, leur verre à peine touché, l’une de mes amies a posé sa main sur mon bras. « Tu verras, Thaïs t’enverra des signes, c’est sûr. » Je n’ai rien répondu. Mais cette injonction à guetter des preuves m’a agacée. Pourquoi chercher à faire parler l’Au-delà ? J’ai refermé la porte derrière elles. Gaspard a disparu dans sa chambre. Avant de revenir, un livre dans la main. Celui que nous avions lu quelques nuits plus tôt, collés l’un contre l’autre. Une belle histoire d’amitié. Il voulait que je la lise encore. Quand j’ai tourné la dernière page, il a dit en caressant son oreille, comme il le faisait quand il était ému : « Ton amie tout à l’heure, elle a dit que Thaïs t’enverra des signes. C’est des signes comme celui-là ? C’est possible d’en avoir en vrai ? » Son doigt a pointé la couverture du livre, le dessin élégant et son titre « Mon cygne argenté ». Pour lui, les signes étaient des cygnes.
Je n’ai jamais oublié les cygnes de Gaspard. Grâce à eux, et à lui, je souris intérieurement chaque fois que l’on me demande si je vois des signes de mes enfants.
Ce matin, je suis partie toute seule marcher dans la campagne autour de la maison de mes parents. Un besoin de m’éloigner, de retrouver le calme et de hurler ma peine loin de toute oreille. Sur l’étang au bout du chemin de terre, là où nous aimons nous promener en refaisant le monde, une boucle empruntée par toutes les générations de la famille, sur l’étang, cinq taches blanches contrastent avec la surface sombre. Cinq cygnes dans toute leur élégance. J’admire la grâce de leur glissement sur l’eau. Trois d’entre eux se détachent et s’approchent de la rive. Tout près. Il suffirait que j’avance de quelques pas, le bras tendu, pour effleurer leur plumage. Je ne bouge pas. Nous restons dans un face-à-face. Puis, en un seul mouvement, ballet coordonné, ils courbent le cou, inclinent bas la tête. Tous les trois. Une révérence. Un salut. Un signe.
Mes signes sont des cygnes.
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mercredi 1 octobre 2025
Esprit perturbé
Dilgo Khyentsé Rinpoché
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mardi 30 septembre 2025
Perspective
lundi 29 septembre 2025
dimanche 28 septembre 2025
Une invitation à la pratique, par Lee Lozowick.