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mardi 26 mai 2015

Les conseils de Marie-Edith Laval pour une vie « orientée »

1. Émerveillez-vous
Les sens en éveil, laissez place à la fraîcheur de la perception. Brisez la banalité de l'habitude, du déjà-vu en percevant le monde avec des sens neufs, en faisant du banal un motif d'éblouissement envers toute chose et chacun : je ne vois pas un arbre, mais un geste de la vie. « Tout ce qui est visible est un invisible élevé dans un état de mystère », a dit le poète Novalis. Derrière l'émerveillement se trouve la splendeur de l'essentiel.

2. Soyez plein de gratitude
Remerciez, la célébration dans le cœur et la louange sur les lèvres. Louer le ciel, c'est porter un autre regard sur la vie, une nouvelle façon d'être au monde. Rien n'est dû, tout est pur don, la vie se donne. Vivez pleinement et ne vous contentez pas d'exister.

3. Cultivez la pleine présence
Soyez attentif, en pleine conscience, à la tâche en cours. Ne désertez pas le présent par des ressassements stériles ou des anticipations anxieuses, mais demeurez dans l'Être là, dans la simplicité et la fraîcheur de l'instant présent. Pour cela, libérez-vous de vos attentes et veillez à ne pas faire de vos visions d'avenir une condition de votre bonheur. Est-ce que je prends la décision de vivre ma vie ici et maintenant ou est-ce que je vais continuer à penser et rêver mon existence ?.


4. Enthousiasmez-vous
À chaque réveil, enthousiasmez-vous de participer à ce nouveau jour : voyez le miracle à l'oeuvre en tout, en tous, en chaque instant, en prenant conscience du fait vertigineux d'exister. Chaque nouvelle aurore est comme une aventure, parée de neuf.

5. Méditez... priez
Régulièrement, mettez-vous à l'écoute de votre « petite voix ». L'expérience spirituelle est à l'image d'un feu qui risque de s'éteindre si on ne l'alimente pas, alors maintenez et cultivez la flamme du divin quotidiennement (prière, méditation, art dans une dimension sacrée). Chaque matin, durant 20 minutes, je pratique la méditation en assise silencieuse, dans l'ouverture et l'immobilité. Je m'offre ainsi un temps d'accueil à la grande présence qui m'habite et oeuvre en secret.





lundi 25 mai 2015

Pèlerinage avec Marie-Edith Laval (2)


21 août 2013. Dernier jour à Shikoku. Le soleil éclatant perce un ciel azur. À quelques mètres de moi, s'élève, majestueux, le temple numéro 1, celui-là même dans lequel j'ai pénétré il y a tout juste 52 jours. Entre-temps, mes pieds ont arpenté 1 200 km sur l'île nippone, à la rencontre de ses 88 temples bouddhistes. Tel un mandala, ce chemin circulaire est symbole d'infini, de perfection, d'absolu, de divin. Serait-ce parfois en tournant en rond que l'on avancerait le plus ? Ce 21 août 2013, c'est à la fois une autre personne qui clôture cette boucle, et la même, profondément elle-même, tutoyant la dimension sacrée de son Être. Rentrée à Paris, je suis habitée par une force sereine, une paix puissante. Non sans émotion, j'insère ma clé dans la porte de mon appartement. Cette clé, je l'avais égarée, tel un acte manqué, le premier jour de mon voyage, puis retrouvée à sa toute fin, en pénétrant sur le territoire du « Nirvana ». À travers elle, la vie semble me chuchoter : « Voilà la clé de ta transformation, substantielle. Le paradis, c'est ici et maintenant ! Ce paradis n'est pas dans une destination lointaine, mais, tout simplement, dans le pas que tu fais en ce moment, où que tu sois. Il n'est pas dans les mirages illusoires mais dans l'ordinaire de ton existence. »



En marchant plein ouest, vers Compostelle, l'été 2012, j'avais eu l'impression que l'ancien mourait en moi, avec ce désagréable sentiment d'avoir du mal à retrouver le nord à mon retour. En m'engageant plein est, au pays du Soleil-Levant, c'est comme si une nouvelle aurore avait pointé en mon for intérieur. Le principe bouddhique de l'« impermanence » nous apprend d'ailleurs que nous ne cessons de mourir pour renaître à nouveau. Je suis en perpétuelle évolution, en éternel devenir. Rien n'est jamais figé.

Cette aventure a été comme un réveil pour l'ensommeillée que j'étais, une invitation à rentrer dans la danse de la vie, qui est là et partout. Jour après jour, il m'est apparu de manière limpide que la réponse à cette soif se trouvait là où s'était formée la question : à l'intérieur de moi. « Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? » dit Angelus Silesius, mystique allemand du XVIIe siècle. M'ouvrant peu à peu au mystère de l'infini au creux de mon Être, j'ai cheminé vers une source, que je pourrais nommer noyau divin, lumière, Être, Dieu.

Ce voyage a suscité en moi l'envie de retourner à l'Église, avec une nouvelle qualité de présence, plus d'intériorité. Quelle révélation lorsque j'appris que la méditation était déjà présente chez les Pères du désert ! J'ai découvert aussi l'hésychasme, pratique spirituelle dans la tradition chrétienne orientale, la « quies », le repos en Dieu, cher à saint Bruno et aux Chartreux... Puisque ma propre tradition détient de vrais trésors pourquoi irais-je chercher ailleurs ? Depuis, Dieu a pris un autre visage : j'ai rencontré un Jésus proche et touchant de par son humanité, un Dieu accessible, une figure du Christ incarnée.



Un livre et une conférence 
Pour un premier ouvrage, c'est une réussite. Avec talent, Marie-Édith Laval partage au fil de ces 300 pages son chemin initiatique en terre nippone, sous la forme d'un journal de bord. Jour après jour, le lecteur est emporté par cette escapade où le concret côtoie le spirituel, où l'horizontalité semble ne faire qu'un avec la verticalité. 
L'auteure donnera une conférence sur le pèlerinage de Shikoku, le 28 mai au Forum 104 (104 rue de Vaugirard, Paris VIe), de 20 h à 22 h 15. Dès 19 h, elle se tiendra disponible pour échanger sur son expérience. 
Comme une feuille de thé à Shikoku. Sur les chemins sacrés du Japon, de Marie-Édith Laval. 
Le Passeur Éditeur, 19,50 EUR.

'source : La Vie)

dimanche 24 mai 2015

Pèlerinage avec Marie-Edith Laval (1)

En 2013, cette jeune femme a effectué le pèlerinage de Shikoku, surnommé le « Compostelle japonais ». Une aventure initiatique en terre nippone et bouddhiste qui l'a révélée à elle-même et à son christianisme.

Tel un pont, l'approche du bouddhisme durant 50 jours de pèlerinage dans l'île de Shikoku (Japon) m'a fait revenir à ma source chrétienne, enrichie d'un autre regard. Depuis quelque temps, déjà, je m'étais éloignée du catholicisme, dans lequel je ne me retrouvais plus, que ce soit dans les dogmes ou la liturgie. Je percevais cette religion comme déconnectée du quotidien et n'étais aucunement attirée par un conformisme moutonnier. Ma quête était celle d'une expérience personnelle et libre, enracinée au plus profond de mon moi véritable. Grâce au bouddhisme, j'ai redécouvert avec une autre grille de lecture la profondeur du message chrétien. Cette longue marche m'a aussi confirmé qu'au-delà des chemins empruntés par chaque religion le sommet, l'Un, est le même, qu'il se trouve sur la cime d'une montagne ou bien dans les profondeurs de la grotte intérieure, de la source en nous où s'abreuve toute vie. Chemins qui, parfois même, s'épousent en cours de route : j'ai profondément ressenti, lors des cultes, qu'une même aspiration pour la transcendance nous aimantait les uns aux autres.

L'idée d'un pèlerinage à Shikoku sur les pas de Kukai, un moine bouddhiste Shingon, a germé à l'été 2012, alors que je me trouvais sur les chemins de Compostelle. C'est un marcheur japonais, croisé sur la route, qui m'invita à le découvrir. Rentrée à Paris, cette idée m'apparut comme une évidence, malgré mon ignorance du bouddhisme et du Japon. Évidence face à la sensation d'oppression qui m'étreignait dans ce quotidien parisien et dont l'étroitesse étouffait mes aspirations profondes. Ma soif inassouvie cherchait continuellement à s'abreuver dans l'ailleurs, l'autrement. Depuis quelques années déjà, seuls les voyages m'offraient de goûter l'instant présent et de me sentir pleinement vivante.

Un an après, me voilà en chemin, à la rencontre des 88 temples bouddhistes. Tout au long de cette première partie du pèlerinage, nommée « Éveil », mon regard neuf me permet peu à peu de voir l'« extra » dans l'ordinaire. Puis vient l'« Ascèse », deuxième étape, dont le dénivelé me coûte physiquement. Chaque phase du pèlerinage - les deux suivantes étant appelées l'« Illumination » puis le « Nirvana » - correspond à un cheminement personnel. La topographie de l'île fait ainsi écho à la géographie intérieure du pèlerin, à ses vallonnements intimes. Sous un soleil de plomb, longeant la côte Pacifique, je vis l'Ascèse comme une étape de désencombrement : je me décharge de tout ce qui n'est pas moi, de mes conditionnements et identifications en tout genre, pour aller davantage vers mon Être profond.

Ma rencontre avec Tsui-dje, pèlerine enracinée dans la culture animiste shinto, me touche infiniment. Je suis émerveillée par son attitude de respect, d'humilité, de déférence face à la nature. Les mains jointes, le buste penché, cette jeune femme va jusqu'à remercier le rocher qui l'a accueillie, le temps d'une halte. Cette notion du sacré, je la perçois aussi dans les rapports humains : s'incliner devant l'autre pour le saluer me fait prendre conscience que nous avons, chacun, une part sacrée, unique, nous reliant les uns aux autres. Je découvre à Shikoku une recherche d'harmonie comme trait d'union avec le divin : une simple cérémonie du thé élève vers une autre dimension, où souffle l'Esprit. J'apprendrai d'ailleurs que, d'après Kukai, toute personne peut atteindre l'Illumination au cours de sa vie terrestre en intégrant les actes du quotidien, même les plus banals, comme moyen d'édification. Quel enseignement !

...

mercredi 2 janvier 2013

Opinion d'un pèlerin par Arnaud Desjardins



"J'ai fini par voir, auprès de certains sages - maîtres hindous, tibétains  et même musulmans - qu'il y a une sagesse et une voie qui mène à cette sagesse."


"Mais ce qui peut vraiment satisfaire ce besoin, ce pressentiment qu'il existe en nous une perfection, c'est cela qui était déjà connu autrefois dans les différents enseignements et les différentes traditions et, qui a, au contraire, été perdu aujourd'hui. Donc tout homme a bien en lui une impression confuse du but final bien que je dise qu'il ne puisse absolument pas se le représenter; il y aspire parce que tout homme refuse cette condition limitée soumise à la souffrance, au doute et essaie maladroitement, de s'en échapper. Et en même temps ce but final est au départ très loin parce que très proche... Il existe déjà si vous voulez, mais nous en sommes séparés par toutes sortes d'émotions, de conceptions, d'idées, de certitudes, de peur, de désir, d'avidités, qui sont stockés en nous ou dans notre inconscient; et on a l'impression que c'est inépuisable, comme les fameuses écuries d'Augias. Et pourtant c'est possible de percer à travers tout ça, de se dépouiller, de se dénuder et d'atteindre cette vérité unique, universelle et éternelle au plus profond de nous."

Arnaud Desjardins

mardi 17 juillet 2012

L'apocalypse avec Paule Amblard (1)

Paule Amblard nous propose le périple de l'apocalypse en cinq épisodes... 
pour un monde nouveau, un dévoilement en compagnie de (Saint) Jean.


Premier épisode : Le livre de notre destin


Introduction : Jean prisonnier sur l’île de Patmos reçoit des visions. Ce message du Ciel il va l’adresser à ses amis, ces petits enfants comme il les appelle, les communautés chrétiennes de l’époque et au-delà à tout chrétien, à tout homme. Ce qu’il raconte dans sa situation d’exil, donc de souffrance, est un chemin d’espoir. Chemin intemporel, puisqu’il révèle le cœur de l’homme dans sa vastitude, sa dimension spirituelle. Ainsi ce texte n’a pas d’époque. Il parle de nous et vient nous trouver dans nos difficultés de vie où nous sommes souvent exilés de nous-mêmes.


1. Le vieil homme : Le grand lecteur nous conduit. Nous sommes dans la nuit mais guidés sous la lumière du ciel et comme l’indiquent les papillons : signe de résurrection, nous sommes destinés à renaître.


2. Le Christ au glaive : Jean tombe "comme mort devant le Christ", lui qui est "le premier et le dernier, le Vivant". Explication de la symbolique du glaive, des chandeliers, des arbres sous l’autel, du visage et pieds rouges du Christ. Le chemin de l’Apocalypse nous conduit vers celui qui est la lumière du monde et qui révèle le vivant en nous, notre lumière.


3. Les larmes de Jean : Le livre qui contient le destin de l’homme est scellé et "nul dans l’univers n’est capable d’ouvrir le livre". Jean pleure. Après être tombé "comme mort" aux pieds du Christ, il y a ses pleurs. Ces larmes sont aussi une prise de conscience de notre condition, de notre pauvreté, de notre manque. Sans elle il n’y a pas de chemin vers autre chose. L’Apocalypse nous oblige à quitter nos conforts, nos certitudes de nous-mêmes et du monde pour "aller vers". Comme Abraham, il faut se quitter et se mettre en route. Le chemin vers le renouveau commence par une souffrance, celle de notre incapacité spirituelle. C’est au cœur de nos difficultés que le travail commence. Alors nous aussi, on a envie de suivre Jean et le vieil homme qui l’entraîne par un pan de manteau. Le vieil homme est un des 24 vieillards. Explication du vieil homme. Il entraîne Jean vers celui qui est capable d’ouvrir le livre : l’Agneau. Le Christ ouvre le chemin de vie à nous qui sommes "comme morts".



vendredi 13 juillet 2012

La marche avec Jean-Yves Leloup (4)

Marcher, c'est prendre l'air... 
Il y a le touriste, le randonneur et le pèlerin... 
Marchons dans les pas de Jean-Yves Leloup.


Dernière partie (10 min.)

L’assise et la marche sont deux postures complémentaires face à la vie. Méditer, pour ne pas se laisser disperser, mais rester au contraire en connexion avec soi-même. Marcher, pour ne pas rester prisonniers des liens qui nous entravent, mais être toujours relié au mouvement de la vie. Jean-Yves Leloup n’a jamais interrompu cette recherche intérieure, faite de méditations inspirées des traditions chrétiennes et orientales, et de marches, des sommets du mont Kailach aux dunes du désert. Puisant à la source de la mystique et des grands textes sacrés, il nous livre ici un véritable éloge du voyage intérieur, rythmé par de longues quêtes et de riches haltes méditatives. « Assieds-toi et marche !», deux paroles à tenir ensemble pour se rapprocher de soi-même, s’ouvrir et atteindre la présence, au cœur de l’Être.




Source audio : RSR 2011