"Le bain de silence toujours nous mène au bain de lumière. On y entre comme le rayon à travers le fin branchage. Sans changer de langue mais en quittant la route pour un autre pays qui se perd de contrées encore mal tracées. Et c'est toujours le matin, les yeux nous menant plus loin que les pas, nous sommes au dedans comme nous sommes au dehors, le fil d'invisible dont est brodée la fine dentelle du visible. Grâce, grâce de tout connaître et ne rien tenir.
Ni intelligence ni sentiment, c'est l'amour qui pense, et la pensée elle-même devient un seul acte d'amour, son effusion, son émanation, son rayonnement comme un écoulement continu qui fait de la contemplation l'expression la plus pure de notre unité.
Il faut tant de silences pour rejoindre le silence. Tant d'abandon pour recueillir une poignée de présence - pas plus grosse qu'un cœur d'oiseau - incommensurable sous le front enfin lisse et tranquille."
Philippe Mac Leod - Variations sur le silence
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