dimanche 4 octobre 2015

Louis et Zélie et...Sainte Thérèse de Lisieux


Nous fêtions le 1er octobre la petite Thérèse de Lisieux. Et le 18, ses parents seront canonisés. En quoi ces trois personnes sont-elles des modèles pour nous ?

Une famille qui connut l'ordinaire...
Thérèse Martin n'est pas née dans une famille ordinaire : elle et ses quatre soeurs deviendront religieuses ! Pourtant, son quotidien rejoint le nôtre : ses deux parents travaillaient ; Zélie, sa mère, qui ne put plus allaiter à partir de la quatrième enfant, dut confier sa progéniture à une nourrice. Bavarde, vive et enjouée, Zélie avait beaucoup d'humour. Sachant qu'elle allait mourir, elle a gardé sa confiance en Dieu pour l'avenir de sa famille.



... et des tribulations

Les Martin n'ont guère été épargnés : quatre premiers enfants décédèrent, et Zélie mourut d'un cancer du sein à l'âge de 46 ans, alors que Thérèse n'avait que 4 ans et demi. Vers 64 ans, Louis commença à ressentir l'artériosclérose dont il souffrira pendant sept ans, puis la maladie d'Alzheimer. Hallucinations, crises d'angoisse, il est interné à Caen. « Il ne faut pas demander ma guérison, mais seulement la volonté de Dieu », écrit-il à ses filles.


La mission de Thérèse À 14 ans,

Thérèse voulut devenir religieuse, mais était bien trop jeune. Au lieu de se résigner, elle décida son père... à l'emmener à Rome pour obtenir l'autorisation du pape ! Pourquoi l'Église nomma patronne des missions une carmélite, décédée à 24 ans ? Parce qu'elle portait le monde entier dans son coeur : le criminel Pranzini, un missionnaire pour qui elle marchait dans sa minuscule cellule, etc. Elle a ainsi tracé une « petite voie » vers le Ciel, qui consiste à vivre l'ordinaire de façon... extraordinaire.


Une pluie de roses

Et ce n'est pas fini ! Thérèse a promis de faire « tomber une pluie de roses » après sa mort. Bientôt, ses parents seront aussi invoqués : Louis et Zélie Martin seront canonisés ensemble le 18 octobre. Une première pour un couple !

J'offre cet article à des personnes qui ont besoin de roses de Vie...

samedi 3 octobre 2015

L'appel de Pierre Rabhi : un appel à créer son oasis


Extrait de la lettre de Pierre Rabhi

... Face à ce monde en délitement qui m’apparait tel un grand désert social, je me réjouis de voir que des oasis de vie se multiplient de toutes parts, répondant au besoin émergeant de répondre par nous-mêmes à nos nécessités vitales, de nous relier à nos semblables et à la nature, de retrouver le sens de la vie, la joie d’être en vie. Ainsi, tandis que la politique continue à faire de l’acharnement thérapeutique sur un système moribond, des milliers de créatifs s’affairent à construire les alternatives sur lesquelles le futur pourra s’appuyer. Que ce soit en termes d’agriculture vivrière, de sobriété énergétique, d’éco-construction, de mutualisation et d’échange de biens et de services, de convivialité et d’entraide, d’éducation alternative, ces lieux de vie ou de transmission expérimentent de nouvelles manières d’être et d’agir afin de retrouver une coopération avec la vie. 

Comme nous l’avons mis en évidence dans notre livre avec Jean-Marie Pelt, Le Monde a-t-il un sens ?, la coopération et l’associativité sont deux lois fondamentales du vivant. Aucun élément naturel ne roule pour lui-même. Tous les éléments constitutifs de la nature entrent dans le cycle du donner et du recevoir. Avoir cru pouvoir s’extraire de cette logique du vivant fut une dangereuse illusion. Chercher des moyens de construire un vivre-ensemble harmonieux et respectueux de la terre à laquelle nous devons la vie est la seule voie possible pour demain...

En plein désert, l’oasis est cet ilôt de vie que l’homme a su faire fleurir de ses mains en recréant une synergie au sein des différents maillons de l’écosystème – végétal, animal, humains – et des différents éléments indispensables au vivant : terre, eau, chaleur, ombre…


L’oasis m’apparait ainsi comme un lieu d’équilibre, entre l’épanouissement de chacun et l’harmonie du groupe, la valorisation des ressources naturelles et le respect de leurs limites, la prise en compte des enfants comme des aînés, la recherche d’autonomie et l’ouverture sur le monde, les valeurs qui nous portent et les actes qu’elles induisent. ...


Ainsi, en vingt ans, le phénomène oasis n’a fait que s’amplifier comme une réponse au déclin du système actuel. La multiplication des alternatives de ce type est magnifique et je rêve maintenant qu’elles soient fédérées, valorisées et révélées comme une véritable énergie politique, au sens noble du terme, force de proposition et de démonstration d’une nouvelle organisation du vivre-ensemble basé sur le respect de l’humain et de la nature...

Finalement, ces oasis n’incarnent-elles pas un retour au sacré ? Un mode d’existence qui exalte la beauté de la vie et nous replace dans notre véritable vocation qui n’est pas de produire et consommer sans fin, mais d’admirer, aimer et prendre soin. 

 Pierre Rabhi


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vendredi 2 octobre 2015

Regard de feu...


Ce feu ne te brûlera pas, il brûlera seulement ce que tu n'es pas.

~ Mooji 

This fire will not burn you, it will burn only what you are not.
 ~ Mooji



jeudi 1 octobre 2015

Reconnaissance du ventre (3)


Emotions et bactéries...
Où est la frontière entre le soi et le non soi ?




mercredi 30 septembre 2015

Reconnaissance du ventre (2)


Découvrons l'écosystème le plus dense de la planète. 
 Qui est moi ?
mon microbiote ?






mardi 29 septembre 2015

Reconnaissance du ventre (1)


De la très belle émission sur notre deuxième cerveau, je vous ai sélectionné les meilleurs fragments en trois volets : 





lundi 28 septembre 2015

Survivre pour témoigner avec Pierre Rolinet

Déporté en 1943, ce résistant franc-comtois protestant en est sorti marqué par l'expérience de la mort mais aussi de la solidarité et de la foi vécues dans le camp. Il sera aux Etats généraux du christianisme, à Strasbourg, le 3 octobre.

En arrivant devant la grande porte du camp de concentration de Natzweiler-Struthof, en Alsace, l'odeur du four crématoire qui crachait sa fumée de cadavres m'a pris à la gorge. Dans cette atmosphère lourde, j'ai vu des hommes qui marchaient. J'en ai reconnu certains, résistants comme moi, croisés à la prison de Besançon. Leur visage avait changé, leur corps semblait brisé, ils ne ressemblaient déjà plus à des hommes. Une question m'a assailli : comment transforme-t-on des êtres humains ainsi en si peu de temps ? À 93 ans, ce souvenir de ma déportation est toujours inscrit en moi.

J'étais jeune quand je me suis engagé dans la résistance. À 20 ans, en 1942, après avoir grandi dans une famille protestante d'Allenjoie, en Franche-Comté, j'ai découvert la résistance lors d'un camp d'été de l'Union chrétienne des jeunes gens (UCJG). C'est le pasteur qui nous en a parlé et cela a fait écho à ma vision de la foi : une espérance active. Je ne suis pas du genre à me mettre à genou dans le recueillement et à demander à Dieu de résoudre mes problèmes. La prière, à mes yeux, doit s'accompagner d'une mise en pratique, sinon elle est vide.

Dessinateur industriel à l'usine de Peugeot, j'étais bon pour le service du travail obligatoire (STO). Grâce au responsable de la résistance de Montbéliard, un pasteur lui aussi, j'ai changé de nom et suis devenu surveillant dans un établissement scolaire protestant à Glay, à 18 km de chez moi. Avec un professeur et quelques jeunes de l'internat, nous avons organisé un groupe. Mais la Wehrmacht nous a contrôlés alors que nous transportions des armes.

« La loi allemande est claire : vous serez fusillés. » Le verdict est tombé le 24 décembre 1943. Cette condamnation ne m'a pas surpris ni même attristé : j'ai accepté la possibilité de cette mort-là quand j'ai choisi de résister. En attendant le jour fatidique dans notre cellule, je sortais parfois ma petite Bible tolérée par la sentinelle, et nous fredonnions des cantiques avec mes camarades, persuadés de la fin de notre combat.

Je n'ai jamais pensé que c'était une autre sorte de « mort » qui m'attendait. Et pourtant... nous n'avons finalement pas fait face au fusil, ensemble, en chantant la Marseillaise, comme nous le pensions. Nous avons été envoyés en camp de concentration. « Vous rentrez par la porte, vous sortirez par la cheminée », ont dit les SS à notre arrivée. Deux N ont été peints en rouge sur les vêtements qu'on nous a donnés à l'entrée du camp de Natzweiler-Struthof : nous sommes devenus « Nacht und Nebel », destinés à mourir dans la « nuit et le brouillard ». Tout nous a été enlevé. Jusqu'à notre nom. Nous étions engloutis dans les 12 heures de travail par jour, sous les morsures de la faim : celle-ci brise les hommes. L'objectif des SS était de se débarrasser de nous.

C'est un effort énorme que de résister à cela : chaque geste doit être pensé pour éviter la réprimande. Le danger est partout, garder une santé psychologique est un combat constant. J'ai prié... jusqu'à ce que j'en oublie les mots. On vivait avec les morts : un matin, je me suis réveillé, et mon voisin était décédé. On mourait de faiblesse, d'avoir été battu... Puis, je suis tombé malade, atteint de la diphtérie à peine deux mois après être arrivé. Nous avons été 15 à entrer dans le Revier, une baraque où la plupart des malades agonisaient. Je suis un des rares à en être sorti vivant.

Je n'ai jamais cessé de croire en Dieu, je n'ai jamais perdu espoir. Et quand je me suis cru mort, c'est l'acte de solidarité de mes camarades qui m'a sauvé et m'a transformé à jamais. Car en sortant de ma maladie, avec 25 kg en moins, je ne tenais pas debout seul. Face à la déshumanisation du camp, nous avions quand même réussi à mettre en place un système d'entraide. Chaque prisonnier prélevait sur sa ration de pain une petite partie, de la taille d'un ongle, pour aider ceux qui traversaient une « mauvaise période ». Avant d'être malade, j'en avais récolté pour les autres. Mais recevoir cette solidarité, tenir dans mes mains trois fois ma ration normale de pain... peu de mots peuvent traduire ce sentiment. Si je suis encore sur terre, c'est parce que les copains se sont privés pour moi.

La force que cette période m'a donnée ne m'a plus quitté. Dans les camps, il n'y avait plus de classes sociales : nous avons vécu une fraternité qui dépasse toutes les frontières que l'on retrouve dans la société. Parfois, avec quelques protestants, nous nous cachions pour une petite prière, ultime défiance à l'interdiction de se regrouper.

Au Revier, j'ai été auprès d'un général mourant pendant une semaine. Il était catholique et ne connaissait pas le protestantisme ! Nous avons discuté des différences entre nos religions et de leurs points communs jusqu'à son dernier souffle. C'est à Dachau, en 1944, que j'ai ressenti ce lien indestructible entre des hommes qui vivaient l'expérience de la résistance jusque dans leur chair. Avec 18 autres personnes de mon baraquement, le jour de notre libération, en mai 1945, nous nous sommes promis de nous revoir. Chaque année, nous nous retrouvons chez l'un ou chez l'autre. J'ai fait le tour de la France comme ça !

Cette amitié a été d'autant plus importante que rentrer n'a pas été facile. Pendant 20 ans, je n'ai pas parlé de ma déportation. J'ai pu l'exprimer à Jacqueline - qui est devenue mon épouse en 1946 -, car elle savait que j'en avais besoin pour me « désintoxiquer » des camps, pour me libérer. Mais l'émotion m'assaillait quand les collègues de chez Peugeot, où j'ai fait toute ma carrière jusqu'à devenir cadre, me posaient des questions. Depuis que je suis à la retraite, je rencontre régulièrement des élèves dans les écoles. Dans les camps, on disait souvent qu'il fallait survivre pour raconter. J'essaie de transmettre aux enfants la foi que la déportation n'a pas brisée en moi.

Les étapes de sa vie
1922 Naissance à Allenjoie (Doubs).
Été 1942 S'engage dans la résistance avec l'Organisation civile et militaire (OCM).
Mars 1943 Devient Pierre Georges.
Novembre 1943 Arrêté et emprisonné à Montbéliard puis à Besançon.
24 décembre 1943 Condamné à mort.
13 avril 1944 Déporté à Natzweiler-Struthof, en Alsace.
Septembre 1944 Transféré à Dachau, en Allemagne.
27 mai 1945 Rentre à Allenjoie, chez ses parents.
3 août 1946 Épouse Jacqueline, avec qui il aura trois enfants.
Depuis 2007 Président de l'Amicale nationale de Natzweiler-Struthof.
2015 Élevé au grade de commandeur dans l'Ordre de la Légion d'honneur.


dimanche 27 septembre 2015

Nelson Mandela, en marche vers le soleil...



Le nouveau monde ne sera pas construit par ceux qui restent à l'écart les bras croisés, mais par ceux qui sont dans l'arène, les vêtements réduits en haillons par la tempête et le corps mutilé par les événements. L'honneur appartient à ceux qui jamais ne s'éloignent de la vérité, même dans l'obscurité et la difficulté, ceux qui essayent toujours et qui ne se laissent pas décourager par les insultes, l'humiliation ou même la défaite.



Je suis fondamentalement optimiste. Je ne saurais dire si c'est dans ma nature ou si je l'ai cultivé. Une partie de ce qui fait un optimiste, c'est de garder la tête tournée vers le soleil en mettant un pied devant l'autre.




samedi 26 septembre 2015

Ici le problème... avec Eric Baret



"Si quelque chose me dérange, c'est que j'ai inversé les choses, le problème n'est pas là bas, le problème est ici. 

Personne ne peut me déranger, il n'y a que moi qui puisse me déranger. Je suis l'auteur de mon propre dérangement. Quand quelque chose semble se présenter comme extérieur, c'est une pensée. Comment aurait-on une sensation extérieure ? Ce qui est profond c'est le ressenti. Le ressenti est non duel. La pensée est toujours duelle.

Vous n'attendez plus rien de ce qui se passe, parce que vous avez compris profondément que ce que vous cherchez n'est pas dans ce qui se passe. Ce que vous cherchez est ce que vous êtes. Vous ne pouvez pas le trouver avec une voiture, un mari, un enfant, un corps, une religion, donc vous n'utilisez plus la beauté de la vie pour vous trouver.

Tant qu'il y a la moindre attente, vous êtes toujours déçu, amer. Lorsque vous ne voulez rien, cette douleur-là n'est plus possible.
Je suis avec ce qui arrive dans l'instant. La douleur, le deuil, la naissance, l'argent, la pauvreté - je veux ce qui est là, maintenant.
Tant qu'il y a une attente, il y a une peur. Tant qu'il y a une peur, on ne peut pas fonctionner.
Dans les prétendues voies spirituelles, il y a une espèce de fantasme de perfectionnement, le fantasme de s'épurer, de comprendre, de s'améliorer, de se changer.. il n'y a rien à atteindre dans la vie.
Ce qui arrive est ici, jamais là bas. Tant que l'on croit le problème hors de soi, on est en train de se raconter une histoire, on ne peut pas écouter. Je ne peux pas sentir et penser à la fois.
Cela se fait tout seul. Tôt ou tard, on se rend compte que l'environnement est parfait, que c'est nous qui avons un problème.

Tant que j'ai la fantaisie de prétendre que le monde existe et qu'il me fait souffrir, aucune maturation n'est possible. Je ne connais que ma projection du monde et je ne peux rien connaître d'autre. Je dois avoir l'humilité de reconnaître que c'est ma propre souffrance qui m'est révélée par la situation."

Eric Baret




vendredi 25 septembre 2015

Christophe André : "La joie est contagieuse"

Christophe André, médecin-psychiatre, a longtemps considéré la joie comme une forme d'imprudence...avant de changer d'avis. Voici son témoignage...

« Je suis un introverti tranquille : la joie m’est étrangère. Je ne sais que la recevoir, pas la créer en moi. Je ne sais cultiver que le bonheur, une joie plus calme, plus discrète, plus intériorisée.

 Longtemps, je me suis méfié de la joie, qui me semblait une forme d’imprudence : imprudence dans la vision (la joie est associée à la confiance envers le futur, si incertain), imprudence dans le comportement (la joie est associée à l’enthousiasme, cette envie de se lancer dans l’action et la vie). 

C’est une de mes filles qui a changé mon regard sur la joie. Elle incarne, bien souvent, la joie de vivre spontanée : dès le matin, elle est heureuse de se trouver dans cette journée, sur cette Terre. Même si ce qui l’attend n’est pas forcément réjouissant, même s’il pleut, même si elle va affronter des cours, des examens difficiles, elle se dope à l’enthousiasme, plaisante, cherche les occasions de sourire ou de rire. Autrefois, je la trouvais naïve et fragile, j’avais peur qu’elle ne soit déçue, puis blessée, à cause de cette joie délibérée. Je la trouve aujourd’hui sage, et plus solide que je ne le craignais, grâce à cette force d’agir et de se consoler que nous offre la joie. Grâce à elle, la joie m’inspire donc davantage de respect. Par rapport au bonheur, j’en vois mieux les avantages : elle est plus contagieuse, plus susceptible de nous pousser vers l’action.

J’en perçois toujours les inconvénients : elle est plus dérangeante, offensante parfois pour ceux qui souffrent et sont dans la douleur ; car elle n’est pas discrète et secrète comme le bonheur, elle est une énergie qui déborde et bouscule. Mais n’est-ce pas exactement ce dont nous avons besoin pour vivre ? »


(source : La Vie)


mercredi 23 septembre 2015