Qu’en est-il des mémoires des vies antérieures ?
Eric Baret -- Nous sommes surtout affectés par la mémoire de cette vie-ci. Mais le futur qui nous affecte encore davantage que la mémoire,. Le problème, c’est le futur. Libéré du futur, le passé n’existe plus ; il n’y a plus de direction, plus rien derrière vous. Tant qu’il y a une direction, il y a un passé. Chercher à se libérer du passé est un manque de pédagogie. Il est plus approprié de se libérer du futur. Sans futur, vous n’avez nulle part où aller. Quand vous cherchez profondément, vous constatez que le but de votre recherche ne peut pas être un résultat, ni le résultat de quoi que ce soit. Vous ne pouvez pas aller « vers », mais uniquement vous ouvrir à la non-voie. Libéré de tout système de vouloir arriver à quelque chose vous êtes dégagé de toute activité. Alors, vous tournez la tête, vous n’avez pas de passé. Ces moments d’ouverture englobent nos vies antérieures qui sont ici et maintenant ; elles n’ont jamais été dans le passé. Les vies antérieures ou futures sont dans l’instant. Vous quittez l’élément psychologique car c’est la psychologie qui pense en termes de passé et de futur. L’expérience est uniquement dans l’instant. Laisser le passé à ce qu’il est, et voir vraiment ce que vous êtes. La recherche visant à se libérer du passé est sans fin. Le passé a toujours des antécédents ; on peut toujours aller plus loin. L’horizontalité est sans fin. Dans la sensibilisation corporelle, on est chaque jour de plus en plus attentif, on ressent de plus en plus, on voit de plus en plus ; c’est sans fin. Quand le corps va nous quitter, il n’aura jamais exploité la totalité de son potentiel, ce n’est pas possible. Cette recherche est une perte d’énergie. Il n’y a rien à devenir. Dans le non-devenir, jusqu’à un certain point, la sensibilité s’éveille à ce qui est fonctionnel. Mais vouloir devenir sensible est encore un devenir, une intention, une sensibilité orientée qui exclut. Soyez quelques instants, dans la journée, sans futur. Voyez ce qui se passe, voyez comment votre corps réagit. Cela a un impact colossal corporellement et psychiquement.
Eric Baret - le sacre du dragon vert pour la joie de ne rien être
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3 commentaires:
Très très intéressant. Merci beaucoup pour cet article.
Avec plaisir Marlo !
Mon yoga : la pratique du violon. Que ce soit improvisation ou interprétation, chaque note compte, chaque son vient du précédent et conduit vers une fin, seul ce qui est là est à faire, rien à penser.
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