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dimanche 1 juin 2025

La vie s'invente


 "Oui il est grand temps de révéler à nos enfants – de nous révéler à nous-mêmes – l'autre versant du monde !

Celui où jour après jour s'invente la vie – les mille gestes d'amour, de compassion, de tendresse – les multiples mains qui bénissent, caressent, plantent, sèment, rêvent, se joignent pour prier – jour après jour – sans se lasser.

Car le monde doit de tenir debout, à cette conspiration de l'amour, à cette clandestinité de la tendresse et de la louange."

Christine Singer 1943-2007

peinture: Amrita Sher-Gil 1913-1941 - tribal women 1938

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mercredi 29 novembre 2023

La tendresse

 


"On ne mesure sans doute pas assez la force de la tendresse qui se communique de peau à peau, ďâme à âme, de cœur à cœur.

Si nous pouvions seulement être là, ralentir notre rythme, nous mettre à l'écoute, ouvrir nos antennes les plus fines pour percevoir les attentes, les besoins les plus subtils, mettre dans nos mains toute l'attention et le respect dont nous sommes capables et garder confiance dans la danse de la vie !"

Marie de Hennezel


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vendredi 8 septembre 2023

Bonté en soi

 "Lorsque nous parvenons à nous ouvrir à nous-mêmes, que nous cessons de nous punir ou de nous condamner, nous pouvons toucher notre bonté primordiale. 

Cette tendresse à notre égard passera par l’apprentissage de la détente et de l’abandon. Elle va nous permettre de poser un regard honnête sur nos problèmes et nos possibilités, ce qui sera le point de départ pour nous aider nous-mêmes et pour aider les autres. 

C’est parce que nous possédons en nous cette bonté primordiale que nous pouvons nous apprécier et aimer la vie. C’est parce que nous bénéficions d’un esprit et d’un corps qui sont précieux que nous pouvons entrer en relation avec le monde et le comprendre. 

Bien que notre vie soit précieuse, elle est cependant éphémère et personne ne peut dire combien de temps elle va durer. Tant que nous sommes en vie, nous avons tout intérêt à en faire bon usage ; et avant d’en faire bon usage, pourquoi ne pas l’apprécier ?

Cependant il y a un problème. Tant que nous continuons à entretenir nos habitudes anciennes et que nous ne prenons pas la ferme décision d’arrêter de courir dans tous les sens, nous n’aurons aucune possibilité d’apprécier notre vie. 

Nous sommes tellement absorbés dans l’activité à poursuivre nos désirs, que nous ne parvenons pas à trouver un peu d’espace pour reprendre contact avec notre cœur. Si nous persistons à prendre nos désirs pour la réalité, ceci ne nous mènera pas à la paix intérieure mais plutôt au désastre. 

D’ailleurs soyons honnêtes et jetons un regard sur ce qu’a été notre vie jusqu’ici ! Pour la majorité d’entre-nous, sincèrement ce n’est pas folichon ! 

Qu’avons-nous fait réellement de bien pour nous-mêmes et pour autrui ?"

- Karma Seunam Dordjé -

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dimanche 12 janvier 2020

Libérez la force de la tendresse


Marie de Hennezel nous fait part de sa réflexion sur cet élan émotionnel, cette éclosion du cœur que l'aventure de vieillir permet de déployer.


CET ARTICLE EST RÉSERVÉ AUX ABONNÉS
Et si, en ce début d'année, la tendresse était notre nouveau potentiel ? Une émotion à libérer en chacun au fur et à mesure qu'on avance en âge ? C'est la conviction qui est au cœur du livre Et si vieillir libérait la tendresse, écrit à deux voix par la psychologue clinicienne Marie de Hennezel et le psychiatre et psychanalyste Philippe Gutton. La première apporte son expérience d'accompagnement du vieillissement et les nombreux témoignages sur le vécu intime de couples âgés qu'elle a recueillis dans le cadre de séminaires et de groupes de parole. Le second pose le regard conceptuel de l'universitaire sur cet élan émotionnel que Freud a identifié mais que la psychanalyse a ensuite négligé. À l'arrivée, un même regard sur un potentiel d'amour que l'avancée en âge rendrait possible. Et qui touche à tous les plans de la vie. Marie de Hennezel s'en explique.
Pourquoi avoir choisi ce thème ?
La tendresse est au cœur de toute vie et de tout être et nous porte de la naissance à la mort. Mais cet élan émotionnel, s'il est très présent dès le début de l'existence, notamment quand on est enfant et vulnérable, est ensuite mis de côté. Comme si les règles de la société, la place du pouvoir et des contraintes sur la vie adulte rendaient la tendresse incompatible avec la pulsion d'emprise sur le monde qui souvent nous guide. Même la psychanalyse ne lui laisse aucune place à côté de la sexualité et des pulsions. Une ignorance qui, pour mon coauteur, Philippe Gutton, psychanalyste, a contribué à associer la tendresse à une forme de faiblesse, de mièvrerie. 
Pourtant, vous affirmez qu'en vieillissant, nous pouvons retrouver ce sentiment comme un potentiel...

Oui, lorsque nous passons de l'emprise à la déprise, que nous retrouvons une forme de vulnérabilité par rapport au monde, la tendresse peut se faufiler, reprendre sa place et même devenir une force. Car nous libérons en nous une émotion nouvelle. J'ai rencontré bien des hommes qui avaient occupé des postes de pouvoir et découvraient leur potentiel de tendresse, une fois à la retraite avec leurs petits-enfants. « Devant eux, je fonds », me disait l'un d'entre eux. C'est aussi le moment où changent la sexualité et le désir. Les transformations physiques peuvent nous faire évoluer vers plus de tendresse et de sensualité et ce n'est pas un pis-aller ! Le deuil du corps jeune ouvre la voie vers un autre éros. C'est une capacité ignorée, un élan du cœur et du corps qui vient tout seul, si on lui laisse la place. Il peut nous faire désirer, aimer et vivre autrement. Il ne faut pas avoir honte d'un regard tendre... 
Sommes-nous tous aptes à explorer cette émotion nouvelle ? 
Je continue à le constater, les personnes qui acceptent mal de vieillir, de perdre du pouvoir sur les autres, sur la société, et qui veulent garder le contrôle, se ferment à ce potentiel. On observe alors un repli sur soi, voire une forme d'agressivité et de violence. Pour franchir cette porte, il faut accepter le changement, un certain lâcher-prise. Je ne dis pas que c'est facile. Il faut sans doute passer par une prise de conscience, découvrir une forme d'intériorité.
C'est donc un travail à mener en soi et avec soi ?
C'est un chemin qui se fait progressivement et où l'on apprend à tenir ensemble la force et la tendresse. Le voyage vers l'intériorité est une conséquence d'une évolution psychique vers moins de contrôle, un deuil à faire de certaines postures de nous-mêmes. Il faut accepter de laisser partir l'homme extérieur pour mieux accueillir l'homme intérieur. Vieillir est toujours présenté sous forme de perte, de diminution, jamais en positif. Or, si l'on rapetisse sous la toise, on peut grandir sur un autre plan. Se découvrir, par exemple, plus libres, plus disponibles. Le temps est comme dilaté. Une femme me disait qu'en vieillissant et après avoir lâché des obligations professionnelles et son stress quotidien, elle s'était découverte bien plus gaie ! 
Les femmes sont-elles plus accueillantes à la tendresse ? 
La tendresse n'est pas l'apanage des femmes. Ce n'est pas une question de sexe, plutôt de tempérament. On ne peut pas catégoriser. Je vois de plus en plus de jeunes hommes qui sont dans une vraie tendresse, par exemple avec leur bébé qu'ils câlinent tout autant que leur compagne. C'est aussi le résultat d'une évolution de la société, d'un retour aux valeurs dites douces. 
Que voulez-vous dire ? 
Nous nous sommes construits sur l'illusion du progrès constant, vers une société toujours plus performante et dominante. Mais nous devenons de plus en plus conscients qu'il faut chercher d'autres voies d'innovation moins prédatrices de la nature et de la Terre notamment. On peut faire un parallèle avec l'évolution de l'être qui avance en âge et qui doit s'ouvrir à d'autres valeurs. Même les neurosciences l'attestent aujourd'hui : les valeurs de douceur et d'empathie font du bien à l'homme et à la société. La tendresse est un facteur de longévité heureuse. Ce ne sont pas les rapports de pouvoir qui protègent du vieillissement, mais les interactions positives, le plaisir de la rencontre qui agit sur nos gênes. 
Comment cultiver la tendresse et développer cette émotion bienfaisante ? 
Il n'y a pas à « cultiver » la tendresse, il faut plutôt lui ouvrir la porte pour la laisser venir. Comment ? En étant attentif à tout ce qui réveille cette émotion . La main de mon compagnon, la vulnérabilité d'un bébé, la beauté fragile ouvrent à la tendresse et dilatent le temps. C'est à chacun d'être présent à cette émotion en lui. Ma mère avait reçu un livre de photos familiales pour ses 90 ans et, à la fin de sa vie, le feuilleter tous les jours était devenu son rituel de tendresse.

> Comment la réveiller en soi ?

Le soir au coucher, en vous remémorant votre journée, cherchez à repérer ce qui a éveillé cette émotion en vous. Quand ai-je ressenti de la tendresse aujourd'hui ? En prenant la main de mon compagnon, en posant un regard ému sur un enfant au square, sur une personne âgée dans la rue, en découvrant de jeunes pousses vertes sur mon balcon ? La tendresse touche au désir et à la sensualité et peut naître dans l'intimité des rapports amoureux, mais aussi à tout moment de la vie, d'une parole lue ou même d'une seule belle phrase entendue à la radio ! La rencontre de la beauté à travers l'art, la lecture, la photo peut aussi éveiller en soi un élan de tendresse. C'est un autre rapport à l'existence qui se construit et auquel il importe d'être chaque jour attentif. 

> À lire 

Et si vieillir libérait la tendresse,  de Marie de Hennezel, Philippe Gutton, Old'Up. Connivence douce d'un couple comptant 60 ans de vie commune, jeunes amoureux de 70 ans... En partant de témoignages intimes sur la sensualité et la transformation du désir, le livre explore le lien entre la tendresse libérée et l'accomplissement d'une vie.

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samedi 30 mars 2019

Prière salvatrice...



J’ai découvert cette petite vierge et je l’ai trouvée jolie,
elle a un p’tit air de ma maman, comme on dit, de son vivant,
et surtout j’ai été interpelée par son nom et sa mission:
« Mère du dieu de tendresse envers tous les cœurs mauvais ».
Pauvre petite mère, que de boulot, car nous sommes tous plus ou moins mécréants, infirmes de l’amour, handicapés de la fraternité, accidentés de la sexualité, étrangers à notre propre destinée, et souvent ceux qui le sont le plus, sont ceux qui affirment le plus t’aimer.
Ô ma Babouchka, petite grand-mère supposée du monde, ce n’est pas que notre cœur soit mauvais ou que nous soyons méchants, c’est juste que notre vieux monde a inventé de belles histoires à dormir debout et que cela a marché puisque depuis des millénaires nous avançons les yeux fermés, les poings serrés.
Mais là, petite mère, nous ne savons plus quoi faire, et notre autre mère la Terre va peut-être nous lâcher, alors please, toi qui est si bien placée, change la formulation de ta mission et deviens pour nous, du fond de mon cœur et humblement, je te le demande :
« La Mère du dieu de tendresse et de sauvetage envers tous les cœurs égarés.»

Elisabeth Kuhn


peinture: Kuzma Petrov Vdokin 1878-1939
la mère du dieu de tendresse envers les cœurs mauvais 1915

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jeudi 2 mars 2017

Père absent... avec Guy Corneau

Selon le psychanalyste jungien Guy Corneau, créateur au Canada de groupes de parole pour hommes, le père qui n'assume pas toute sa fonction paternelle crée des « fils manqués ».

Comment définiriez-vous le père manquant ?
Ce n'est pas tant son absence physique qui est en cause, que son retrait psychologique de la vie de famille et de l'éducation des enfants. Il ne participe pas à leurs jeux, ne s'intéresse pas à leur scolarité et à leurs loisirs. Enfermé dans une culture du pouvoir et du silence, il vit comme à côté des siens et n'assume pas sa fonction paternelle entendue comme ce qui aide l'enfant à baliser son chemin, à mettre des mots sur ce qu'il vit, à dessiner des idéaux et à donner du sens à la vie. La présence active d'un père conduit son enfant, a fortiori si c'est un fils, à s'organiser intérieurement. À canaliser son énergie et à s'ouvrir aux autres.
C'est le rôle de la fameuse triangulation, chère à Freud ?
Oui, le père, s'il joue son rôle, c'est-à-dire s'il entre dans une relation non seulement éducative mais aussi affective avec son enfant, lui permet de sortir de la relation fusionnelle avec sa mère. Il l'aide ainsi à entrer en société. Il aide aussi la maman à rompre avec cette symbiose étouffante et à se rappeler qu'elle est aussi et même d'abord une femme désirée par son conjoint avec qui elle fait couple, avant de former un duo parental.
Beaucoup d'hommes seraient violents parce que leurs pères ont été absents ou n'ont pas posé de limites à leurs fils. Ce serait le cas des djihadistes notamment...
Prenez les frères Kouachi, les assassins de Charlie Hebdo. Ils sont allés de foyer d'accueil en foyer d'accueil et ils ont trouvé comme père de substitution un imam emprisonné, qui leur a donné les béquilles qu'ils recherchaient. On connaît la suite... Les djihadistes, et plus généralement les jeunes qui rejoignent les gangs violents, sont victimes d'un défaut de construction identitaire lié à un défaut de triangulation. Souvent, ils sortent d'enfances chaotiques où ils ont manqué de père ou de mère.
Vous préférez parler des rôles paternel et maternel en les dissociant des sexes masculin ou féminin. Pourquoi ?
Traditionnellement, les hommes étaient enfermés dans la fonction éducative. Censés être cadrants, ils devaient être autoritaires et abandonner la fonction affective aux femmes. À elles d'être proches des enfants, cajolantes, confidentes, de passer beaucoup de temps avec eux. Il faut sortir de ces stéréotypes. Force est de constater que certains hommes se débrouillent mieux avec le rôle maternel que bien des femmes. Et, réciproquement, bien des femmes incarnent mieux la loi que leurs conjoints. Pourquoi enfermer les uns dans telle case et les autres dans telle autre ? Aujourd'hui, tout est rebattu et c'est, de mon point de vue, un progrès historique, car les enfants ont tout à y gagner. On sait désormais avec certitude qu'une éducation autoritaire et cassante ne fonctionne pas bien et qu'elle produit souvent bien des dégâts psychologiques.
Quels conseils donnez-vous aux papas pour bien assumer leur mission éducative ?
D'abord, de s'occuper avec tendresse de leurs enfants le plus tôt possible et de créer ainsi un attachement bénéfique de l'enfant au papa. Ensuite, si le couple parental se sépare, les papas peuvent et doivent continuer à trouver leur place, êtres proches et soucieux des leurs. Parfois, ce sera même plus facile qu'avant la séparation. Enfin, aux hommes qui éprouvent de grandes difficultés à construire une relation juste avec leurs fils et filles, je suggère d'entreprendre une thérapie. Elle seule les aidera à dénouer des noeuds anciens, à ne pas répéter ce qu'ils ont vécu avec leurs propres pères.


jeudi 2 mai 2013

Rencontre avec Fabrice Midal (3)

Fabrice Midal : "Au travers de notre histoire, à l’écoute des témoins spirituels et de poètes, dans un débat avec l’histoire de la philosophie, je tente de retrouver un chemin qui nous permette de retrouver une authentique dignité. Cela ne peut pas se faire sans un immense travail, sans un effort profond. Il nous faut ainsi mieux discerner l’obscurité de notre monde, sa barbarie, car c’est à ce prix que la lumière peut être retrouvée. Nous avons tous à faire ce travail au plus vif de notre existence. J’aime beaucoup la phrase de Rilke : « Les dragons ne sont peut-être que des princesses qui attendent d’être reconnues. » Si nous refusons les dragons, nous ne connaîtrons jamais les princesses. Voir les dragons qui nous menacent, voilà qui demande un esprit de finesse inouï !"

Partie 3 : enseignement et sens de la vie (12 min.)

jeudi 15 décembre 2011

La tendresse de Noël avec Marie de Hennezel

Quand j’étais enfant, l’approche de Noël bruissait d’excitation. Dans le secret de notre chambre, mes sœurs et moi fabriquions, très à l’avance, les dessins, les petits mots tendres calligraphiés, les porte-serviettes brodés, les poteries et les bougeoirs. Autant de cadeaux destinés à la nombreuse famille que nous formions. On nous apprenait à « penser » notre cadeau. Nous prenions cela très au sérieux. C’était joyeux ! C’était une manière de traduire en actes la tendresse que nous avions pour nos parents. Il me semble que cette préparation du rituel de Noël perd parfois sa dimension spirituelle humaine au profit d’une excitation dépensière et pressée. Autour de moi, je vois les gens courir les magasins, comme s’il fallait s’acquitter d’une corvée. Je me dis : comment pourrions-nous inventer autre chose ? Ne plus être otages de cette orgie commerciale ? Être plus créatifs, peut-être ? Pourquoi ne pas décréter que Noël serait la fête de la tendresse ? Petit ou gros, ce qui compte, c’est que le cadeau soit pensé et fait avec tendresse ! Et si l’on n’a pas les moyens d’acheter un objet, il s’agit de donner de soi, de son sourire, de ses mots, de sa présence !


J’ai donc envie de vous parler de la tendresse. Qu’est-ce que je fais lorsque je suis tendre ? Quand je regarde, émue, le visage d’un enfant qui dort, ou que je tiens la main à la peau si fine d’une vieille personne ? Qu’est-ce que je fais ? Qu’est ce que je sens ? Un élan du cœur qui se met en mouvement vers le bas, un mouvement qui me fait me pencher. Dans cette tension douce, j’ai l’impression de me fondre dans quelque chose de plus vaste que moi. La vulnérabilité qui est en face de moi – celle du bébé qui dort, celle de la très vieille personne, confiante, abandonnée – éveille en moi une tension faite d’attirance et de retenue, comme si je savais que, par un geste trop fort ou trop rapide, je pouvais abîmer ce rayonnement que dégage la personne vulnérable quand elle s’abandonne avec confiance. Cette retenue n’est-elle pas le vrai critère de la tendresse ? Un élan du cœur qui cherche la proximité et, en même temps, avec sollicitude et respect, garde un bout de distance. Une distance d’amour !


En grec, « tendresse » se dit storgê, ce mot désignant l’amour qui ne prend pas, mais qui accueille. La racine ster désigne ce qui est solide, ce qui maintient solidement, ce qui soutient sans plier. Ainsi storgê, ce serait l’oeuvre affermissante, l’énergie d’amour qui rend solide. Nous sommes bien loin de la tendresse molle et débilitante. Ne croyez pas que la tendresse soit mièvre. Elle est une force puisqu’elle rend solide. Une force qui aide nos petits enfants à grandir et à affronter les soucis de la vie, une force qui aide nos âgés, si seuls parfois en ces périodes de fête, à puiser la joie de vivre dont ils ont besoin. Un regard tendre, un geste tendre peuvent transformer quelqu’un. Vous le savez aussi bien que moi. C’est une confirmation du « bon » de l’autre, un don de confiance. C’est en cela que la tendresse est créatrice.


Marie de Hennezel

Source : Psychologies