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dimanche 4 mai 2025

Le goût de la vie

 


Voilà deux mois que je n’ai pas écrit de newsletter de Reflets. J’en suis désolé. Un grave accident de santé m’en a empêché. Aujourd’hui c’est la fête du travail et je ne voudrais pas gâcher cette belle fête en vous parlant de la mort. Elle aurait pu advenir mais Dieu en a décidé autrement. J’ai juste envie de dire que le goût de la vie transcende l’existence.

Il y a le goût de la vie terrestre. C’est un très bon goût. Tellement bon qu’il me donne le goût de la vie éternelle. Finalement, les deux se fondent et ne subsiste qu’un seul goût. Quelle chance nous avons de faire l’expérience de la vie terrestre, de l’incarnation !

Je constate que le goût nous vient des épreuves traversées. Inversion de sens : les souffrances vécues nous donnent le goût de la vie alors qu’on s’imagine que bien vivre c’est échapper aux épreuves. 

Être vivant, selon ce que je viens de vivre, c’est retrouver le sourire, ou encore mieux ne pas le perdre. Cela change complètement la perception de la souffrance. Elle est vaincue. Alors la mort est vaincue, comme l’a annoncé Saint Paul. La mort a été engloutie dans la victoire. (1Cor 15, 54)

Le goût, c’est le goût de la victoire de la vie.

La fête du travail est une belle fête si on ne la réduit pas aux acquis matériels. Le travail éduque à des valeurs si nécessaires pour s’accomplir. Par exemple, la persévérance, la discipline intérieure, l’attention, la clémence. 

Quand elles sont acquises profondément, nous sommes prêts à servir la vie. Le travail n’est plus le centre, c’est une tout autre activité qui commence : se tourner vers les autres au dehors, vers l’Autre au-dedans, donne un nouveau goût à l’existence. 

Christian Rœsch

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samedi 18 mai 2024

Féérique

 La phrase à croquer :

Si vous êtes sur le flan, en mille-feuilles...
Alors, voici un conseil entre la présence religieuse et l'éclair d'éveil :
le goût du merveilleux ne vous dessert jamais !


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vendredi 9 juin 2023

Goûter la saveur de chaque instant

 Mes chers amis,


Lors de la méditation dans notre jardin à Saint Maxire, nous avons essayé de goûter la saveur de chaque instant. 

Nous avons commencé par  goûter avec nos papilles gustatives de la moutarde, du chocolat puis de l'eau. Cela nous a mis dans le concret et vous pouvez préparer les ingrédients si vous voulez faire la méditation.

Nous avons ensuite essayé de goûter chaque instant. Chaque instant a sa propre saveur, une saveur insaisissable, toujours changeante, unique, jamais semblable à un autre instant.

Ce n'est bien sûr pas sucré, salé ou amer, quoique ne dit-on pas que l'amour est comme du miel et que la colère est un peu amère...

Le fait de goûter l'instant est un moyen d'être présent à ce qui est là, d'y être vraiment attentif, de réaliser que chaque événement nous fait quelque chose et c'est ce que l'événement nous fait qui lui donne sa saveur. Un événement semblable pouvant avoir une saveur très différente suivant l'état émotionnel, l'état mental, dans lequel nous sommes.

Il y a bien sûr des saveurs que nous préférons à d'autres.

Pouvons-nous goûter la saveur de l'instant du plaisir gustatif, du plaisir sexuel, de la possession, de la fin du plaisir, de la perte, de la souffrance, du compliment, du blâme, du jugement, de l'amour et du désamour

Tous ces instant ont un goût et une saveur particulière, osons les visiter, les explorer avant d'y réagir.

Je vous souhaite à tous une belle journée pleine de saveurs que je vous invite à découvrir, ainsi vous apprendrez peut-être à mieux les apprécier.

Philippe Fabri

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lundi 1 mai 2023

Le besoin de vivre

 


"Ce n'est pas ce que je voulais !...
Mais peut-être que c'est ce dont j'avais besoin"

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mardi 8 juin 2021

La vie a du goût

 


Goûtons la Vie
Plutôt que de la penser
Goûtons la Vie
Telle qu'elle est dans l'instant
Goûtons la Vie
Telle qu'elle se présente à nous
Avec une infinie Tendresse
Goûtons la Vie
Le Cœur ouvert à l'Amour

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Catherine Bost

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lundi 5 octobre 2020

Un extraordinaire témoignage d'écrivain heureux...

 

"Goûter le plaisir de voir passer une averse, une fleur qu'on aurait respirée".
Jean Giono évoque les petits bonheurs de la vie ainsi que le plaisir de vieillir.


Celui qui n’est pas capable de faire son bonheur avec la simplicité ne réussira que rarement à le faire, et à le faire durable, avec l’extrême beauté. 
(La Chasse au bonheur)

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samedi 23 décembre 2017

Goûter de Noël avec Suyin Lamour



"Goûter ce qui est.
Non pas seulement observer et accueillir, mais aussi goûter.
Réveiller l’esprit d’expérimentation, de jeu.
Je suis en colère. J’accueille l’émotion, puis je la goûte. Je goûte ce que ça fait d’être en colère. Pleinement.
Et si ça ne me plaît pas de ressentir de la colère, je goûte et expérimente ce que ça fait d’être en colère et de ne pas aimer ça.
Chaque ressenti qui arrive est goûté. Tout a le droit d’être là.
C’est ok de ressentir ce que je ressens, puisque c’est là. Et qu’est-ce que cela fait de ressentir ça ? C’est comment ? Juste constater ce qui est vécu, sans jugement, comme ce jeu où l’on doit deviner des aliments en les goûtant les yeux bandés.
Mettre l’attention sur le parfum, la saveur, la texture, la densité des émotions et des ressentis. Faire cela, c’est faire en conscience l’expérience existentielle.
Qu’est-ce qui goûte ? C’est le témoin silencieux, la Conscience. Goûter un ressenti est un moyen habile de replacer le point de perception sur la Présence.
Car en réalité, en amont de tous les phénomènes, notre nature fondamentale est présente en permanence et totalement à tout ce qui est vécu. Elle n’en perd pas une miette. Elle est le fait même de goûter, de percevoir, d’expérimenter la vie sous toutes ses formes.
Et quand le ressenti est savoureux, ne pas se priver de savourer ! Goûter ce que ça fait de savourer. Là encore, pas de jugement, de préférence, pour Ce qui goûte. Et comme bien sûr il y a des préférences sur le plan relatif, goûter ce que ça fait d’avoir des préférences ! Tout est bon à prendre pour l’expérience existentielle."
Suyin Lamour, "La Grande Paix du coeur"

dimanche 17 mai 2015

L'évidence pour Eve Ricard

« Toute petite, je vivais à la campagne dans un monde merveilleux. Je ne quittais pas ma mère qui était peintre. Je la voyais comme une fée qui d’un geste pouvait tout transformer. Sa peinture était alors surréaliste. Sous sa main évoluait un monde étrange fait de corps humains avec des têtes d’animaux. Ma mère était tantôt fusionnelle, tantôt complètement indisponible, aussi ai-je grandi entre le trop et le pas assez d’amour.

À 7 ans, je dus commencer l’école. La perte de la protection absolue de la fée signa l’effondrement de mon monde. Heureusement, pour m’y rendre, je devais arpenter les prés et chaque jour j’étais séduite par la poésie de la nature et attentive à cette vie secrète et magique.

Mes parents étaient deux personnalités fortes, toujours en opposition. De guerre lasse, ils se sont séparés. Je n’ai jamais vraiment eu de conversation avec mon père, qui ne me prenait pas très au sérieux. Ma mère, issue d’une famille de grande indépendance spirituelle – elle était la sœur de Jacques-Yves Le Toumelin, le premier des navigateurs en solitaire –, plaçait la barre très haut.

J’AIME LES GENS QUI CHERCHENT L’AMOUR 
Quant à mon frère Matthieu (1), brillant élève, il était plutôt sauvage et déjà très ascète.
Contrairement à eux trois, je ne suis pas une intellectuelle, j’aime les gens qui cherchent l’amour et plus particulièrement les enfants qui en manquent. C’est pourquoi, dans mon métier d’orthophoniste, je me suis si longtemps occupée des enfants d’immigrés, que leurs parents, trop démunis, ne pouvaient pas aider.

J’étais une jeune femme romanesque, mais le péril de la maladie m’a imposé un autre regard, comme s’il donnait raison à ma mère qui a toujours vu en moi un corps malade. Pour comprendre ce qui avait fait de moi une candidate à la maladie de Parkinson, j’ai suivi une longue analyse. Cela m’a permis d’évacuer la colère et tous ces sentiments négatifs qui vous étouffent et vous enferment. À mon père et à ma mère, je laisse les ombres du soir et je garde l’extravagant, qui a parsemé mon histoire de magie et de beauté !

MA MÈRE EST DEVENUE UNE NONNE BOUDDHISTE 
Ma mère ne m’a jamais regardée comme une personne autonome, séparée d’elle. D’ailleurs, elle aurait bien aimé que je la suive au Népal. J’étais âgée de 18 ans lorsqu’elle est partie en Inde. Au bout de longs mois, je suis venue la chercher à l’aéroport. Je la guettais le cœur battant, angoissée parce que je ne la voyais pas quand, tout à coup, elle se planta devant moi, drapée de rouge, les pieds nus, le crâne entièrement rasé. Ma mère était devenue une nonne bouddhiste ! Alors que, stupéfaite, je m’approchais pour l’embrasser, elle recula en me disant :”On n’embrasse pas le clergé.”

Le choc fut d’autant plus brutal qu’il était inattendu. Son engagement même redéfinissait nos relations mère-fille. Ma mère avait choisi de fuir ainsi sa souffrance de femme délaissée. Elle avait alors 43 ans. Et moi, coïncidence ? C’est à 43 ans que s’est annoncée furtivement, puis de manière implacable, la maladie. Mais c’est aussi à ce moment-là que j’ai rencontré Yann avec qui je vis aujourd’hui. Grâce à lui je comprends intimement ce que l’on dit quand on parle d’un amour plus fort que la mort.

LA FOI M’ACCOMPAGNE, ELLE EST POUR MOI UNE ÉVIDENCE 
Si je suis atteinte par la maladie, je ne me sens pas parkinsonienne. J’ai toujours refusé que la maladie empiète sur la vie de mes enfants et de mes petits-enfants. J’aide mon corps à trouver chaque jour des ajustements. La foi m’accompagne. Elle est pour moi une évidence, je ne pourrais vivre sans elle. Mais pour faire un chemin spirituel il faut d’abord ”se nettoyer”. Ce livre (2), c’est une façon de dire que, si on ne peut pas changer les faits, notre vison du monde, elle, peut changer et que l’on peut repousser les murs de la maladie. La vraie maladie, c’est de perdre le goût du monde. »

Fille de Jean-François Revel et de Yahne Le Toumelin, Eve Ricard vient de publier "Une étoile qui danse sur le chaos" (Albin Michel), un livre dans lequel elle évoque la relation avec ses parents et son frère Matthieu, le moine bouddhiste.
(1)Le moine bouddhiste Matthieu Ricard. 
(2) Une étoile qui danse sur le chaos (Albin Michel, 2015, 128 p., 13,50 €), préfacé par Matthieu qui écrit que sa sœur a su tirer de son expérience « une mélodie émouvante et sublime ».

samedi 15 septembre 2012

Le sel de la vie avec Françoise Héritier


Le goût des autres et des mots, la mémoire de l’enfance et de l’Afrique, font le « sel de la vie » de cette grande anthropologue, malgré la maladie et la douleur :


« Il faut savoir écouter la vie en soi...

La curiosité, tous les enfants l’ont. Mais ensuite les parents l’entretiennent ou l’éteignent. Je l’ai conservée, c’est vrai...
...je ne reconnais aucun mérite à la douleur, qui amoindrit la perso
nne. Ce que j’essaie simplement de montrer, c’est que l’appétit pour la vie peut vous aider à surmonter les pires douleurs, celles qui vous font blêmir, jusqu’à tomber dans le coma. Je m’en sors souvent en décalant un peu le regard et la perception. La dernière fois que j’ai vécu une crise intense, j’ai réussi à la dominer partiellement parce que c’était une belle nuit de pleine lune. J’ai fixé l’astre très lumineux par la fenêtre de ma chambre d’hôpital. Je continuais à souffrir bien sûr, mais la beauté de ce spectacle rendait la situation plus supportable...

...C’est aussi vrai des bois sacrés africains que des cathé­drales : ce sont des lieux qui portent l’élévation de l’âme, la paix de l’esprit, grâce à leur lumière, leur silence, leur architecture. La disposition des ­pierres ou celles des arbres fait que ­lorsque l’on pénètre dans le cercle ­magique, on est saisi par une forme d’émotion. Et je suis sensible à ce quelque chose qui me fait sentir tout à la fois vulnérable, ouverte et attentive. Ce que les gens religieux désignent comme la spiritualité, moi, je nomme plutôt cela la grâce, la légèreté d’exister et de sentir la vie en soi.
Mais au quotidien, on ne se donne pas assez la permission de ce bonheur-là. On ne se donne pas le temps. Il est vrai que j’ai aujourd’hui une forme de solitude – que j’aime, tout comme j’aime les autres – qui me permet de m’octroyer ce plaisir de la remémoration. 

Françoise Héritier
source : La Vie