vendredi 28 mars 2025
Vérité peu intéressante ?
jeudi 27 mars 2025
A la recherche du Soi
Au mois de mai chez Almora (merci à José Le Roy) - republication des 2 premiers tomes.
"Le désir a pour but sa propre satisfaction. Au moment où le désir vient d’être satisfait, il y a pendant quelques instants un état sans désir et, dans cet état sans désir, peut se manifester cette béatitude inhérente à la conscience de soi ou au sentiment de soi techniquement appelé ananda. Cet ananda n’est pas une émotion. C’est un sentiment, une paix, une joie, une plénitude qui est l’expression de l’être, qui est lié au fait d’être, au « Je Suis », à la conscience d’être, qui ne dépend pas de l’avoir, qui n’est pas affecté par ce que l’on a ou ce qu’on n’a pas. En vérité, le bonheur que l’on cherche dans l’avoir n’est jamais autre chose que la libération momentanée de la joie intrinsèque à l’être dont les désirs et les peurs vous exilent sans cesse."
Adhyatma yoga - À la recherche du soi 1
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mercredi 26 mars 2025
Créer
Créer, c'est se livrer peu à peu à ce qui advient.
mardi 25 mars 2025
Guerre et bruits de guerre ?
lundi 24 mars 2025
dimanche 23 mars 2025
Le filtre du mental
Le concept du mental est central dans les enseignements traditionnels de l’Inde. Arnaud reprend ce thème d’une très belle façon dans son livre "En relisant les Évangiles", où il interprète la parabole ce la Samaritaine.
Quand le Christ ajoute : « Tu as eu cinq maris, et l’homme que tu as maintenant n’est pas ton mari », ce passage doit-il être compris littéralement ou bien revêt-il un autre sens ? Etant donné la brièveté des Evangiles, il est impossible qu’il y ait un chiffre, une précision qui ne nous concerne pas, nous, aujourd’hui, qui ne nous parle pas de nous, dans nos erreurs, nos tâtonnements, notre espérance.
Dans son Commentaire de l’Evangile, Lanza Del Vasto donne une explication de ce passage. Les cinq maris désignent nos cinq sens et le sixième qui n’est pas son mari correspond à ce que les hindous appellent le sixième sens, c’est-à-dire le mental (manas). Le mental n’est pas la vérité de nous-mêmes ; il s’est forgé peu à peu par les influences diverses que nous avons reçues et par l’éducation (qui, si j’ose m’exprimer ainsi, pensent à notre place et même ressentent à notre place) ; il est constitué de tout ce qui n’est pas vraiment personnel et juste en nous. Beaucoup de nos pensées ne sont faites que de citations prises ici ou là, beaucoup de nos émotions ne sont que des imitations dues aux influences culturelles.
[...] Qui n’est pas touché par cet entretien magnifique au bord du puits de Jacob : « Je te donnerai à boire d’une eau qui fera que tu n’auras plus jamais soif » ? Mais, il y a plus encore, qui nous donne à réfléchir. L'âme, la réalité profonde en nous, notre être essentiel est "marié", uni, confondu avec les cinq sens et nous interdit la vision de la réalité ultime ; et nous vivons avec ce sixième sens, le mental qui regroupe l’ensemble de nos conceptions et de nos opinions et se surajoute aux cinq sens pour nous exiler encore plus du réel.
Quant à l’état de conscience ordinaire, que l’on nomme « état de veille », il correspondrait à peu près à une identification complète entre le sujet et ce qui est perçu, sans aucune introspection sur la part des conditionnements psychologiques qui sont à l'œuvre Le processus est automatique et inconscient. C’est la position par défaut en l’absence d’un regard introspectif et d’une pratique de la vigilance.
Dans cet état de veille ordinaire, l’individu est gouverné par de fausses lois, des visions erronées. Il projette, sur autrui ou sur le monde, un imaginaire (attentes, fantaisies, interprétations, etc.) qu: ne correspond pas à la réalité objective des phénomènes. En pensée, nous retranchons de la réalité ce qui ne nous convient pas pour ajouter des éléments imaginaires, créant finalement une illusion qui nous convient mieux que ce qui est. D’où un sentiment global d’insatisfaction, de manque et de souffrance. Tous ces mécanisme: d’adaptation plus ou moins efficaces relèvent du domaine de la psychologie et de la psychanalyse et ils ont été abondamment étudiés.
Homo sapiens, sans introspection ni compassion, demeure un primate plus ou moins agressif et destructeur, même s’il possède une carte de crédit et un portable. La démonstration n’est plus à faire*.
Quant à la démarche du chercheur spirituel, elle implique d’être à l’affût de ce mental qui vient tout colorer et qui voile la vision pure des phénomènes. Avec de la vigilance et un regard introspectif capable de percevoir ces conditionnements, de prendre du recul vis-à-vis d’eux et de les considérer avec bienveillance, il devient possible ce stabiliser le mental et de tourner son regard vers la source de .a Conscience. Ainsi peut se développer la position intérieure du Témoin, la part la plus proche de la pure Conscience, de l’Êtreté.
... Une partie essentielle du travail de l’aspirant spirituel, une fois qu’il a pris conscience de l’omniprésence du mental dans sa vie, consiste à nettoyer et à rectifier cette lentille déformante, afin de voir ce qui est avec un minimum de distorsion et, éventuellement, ce se situer comme Témoin libre du mental. C’est le but de tous les chemins de la sagesse.
Le mental crée des conflits, la Paix les dissout.
* Desjardins, Arnaud, En relisant les Évangiles, Paris, La Table Ronde, 1990, p. 84-85.
*Lire à ce sujet : Harari, Yuval Noah, Sapiens. Une brève histoire de l’humanité, Paris, Albin Michel, 2015.
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samedi 22 mars 2025
Etre un avec l’autre
vendredi 21 mars 2025
Ecoute sans attente
Q : J'ai beaucoup de difficulté à rester assis les jambes croisées, j'ai des tensions et douleurs.
Éric Baret : Vous devez découvrir votre corps. Le but n'est pas de détendre mais de découvrir combien il y a de tensions. Donc ça n'a pas d'importance si des tensions apparaissent. Au contraire, vous allez découvrir l'étendue des tensions. Ne soyez pas obsessionnel sur la position assise, c'est une position qui est difficile pour beaucoup de gens. Alors vous voudrez explorer le corps sous tous ses angles, si cette approche vous intéresse. Il y a des mouvements qu'on fait allongé sur le dos, d'autres allongé sur le ventre, d'autres sur le côté, d'autres debout. Donc, vous allez trouver des positions qui ne sont pas trop inconfortables et allez-y à partir de là.
Ne pas travailler dans la répétition mais dans la découverte. Le but n'est pas de faire une pose, mais de découvrir ce qui empêche. Et quand vous sentez la tension, vous ne la détendez pas : vous la sentez. Cela est très important.
Et quand vous revenez du mouvement, sentez la détente et le lâcher prise de la tension. Donc, ce n'est pas vous qui détendez : vous constatez la détente quand vous revenez de la posture. C'est important parce que cette attitude va se transposer ensuite dans votre vie affective. Mais cela demande une forme de créativité.
Le yoga n'est pas répétitif, c'est chaque fois nouveau. Il faut comprendre que votre corps contient l'ensemble de votre problématique. Donc, on va découvrir intimement toutes ses limitations. Pas pour les lever, mais pour les laisser vivre. Quand vous laissez vivre une tension, progressivement elle ne va plus être nécessaire comme tension.
C'est vrai que pratiquement parlé, il est difficile d'enseigner un art à distance. Normalement, c'est par le contact direct avec quelqu'un qui comprend cette approche que vous pouvez découvrir créativement le processus, mais s'il n'y a personne autour de vous, vous devez être créatif, vous devez faire comme le premier yogi qui a appris de nulle part : il a découvert. Donc, il faut avoir la même disponibilité.
Alors ne soyez pas gêné par les tensions constantes au début. Soyez de plus en plus intime avec ces tensions ; vous allez découvrir de plus en plus votre fonctionnement. Les tensions dans les hanches, les tensions dans les cuisses, les tensions dans les épaules... Plus vous allez vous ouvrir à cette exploration, et plus vous verrez simultanément quand la peur, la jalousie, ou la réaction vont apparaître en vous ; vous allez avoir l'écoute de laisser vivre ces émotions, sans chercher à les contrôler, sans chercher à les éliminer. Et c'est à ce moment-là qu'il y a une forme de clarification qui se fait.
Donc, ça se fait tout seul. Ça demande juste une écoute sans attente. Le yoga est vraiment un art, vous devez le pratiquer sans la moindre attente. C'est là que vous découvrirez ce qui est essentiel. Pas ce qui est essentiel dans le yoga, mais dans l'écoute sans attente.
~ Éric Baret
(extrait d'une vidéo)
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jeudi 20 mars 2025
Journée internationale du bonheur
"Un bonheur pour soi tout seul ? Serait-il possible en négligeant celui des autres ou pire en essayant de le construire sur leur malheur ? Un « bonheur » élaboré dans le royaume de l’égoïsme ne peut être que factice, éphémère et fragile comme un château bâti sur un lac gelé, prêt à sombrer dès les premiers dégels. Parmi les méthodes maladroites, aveugles ou même outrancières que l’on met en œuvre pour construire le bonheur, l’une des plus stériles est donc l’égocentrisme. « Quand le bonheur égoïste est le seul but de la vie, la vie est bientôt sans but », écrivait Romain Rolland. Même si l’on affiche toutes les apparences du bonheur, on ne peut être véritablement heureux en se désintéressant du bonheur d’autrui." -
Matthieu Ricard, Plaidoyer pour le bonheur, Editions du Nil, 2003.
📷 : Élèves à une école construite en bamboo au Népal. Un projet soutenu par Karuna-Shechen
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Portes ouvertes...
Koans
Koan
Dans l’école de zen dite rinzai, se pratiquent les koans, ces énigmes sans solution que les maîtres proposent à leurs élève? Ils font cela pour les aider à comprendre que parfois, il ne faut pas chercher à résoudre un problème ou à synthétiser une contradiction, mais plutôt les laisser se dissoudre en nous (au travers de la méditation et non de la réflexion) pour percevoir l’inanité ou l’inutilité de lui apporter une réponse. Les koans peuvent être des questions, des anecdotes, des affirmations.
Par exemple : quel bruit fait une seule main qui applaudit ? Ou bien : ce qui te manque, cherche-le dans ce que tu as. Ou encore, pour le sujet de ce livre à quoi ressemble un bonheur manqué ? Ou aussi : le malheur est dans le bonheur, et le bonheur dans le malheur. En Occident, nous parlons parfois d'aporie, un problème ou une question insoluble : par exemple la question de savoir qui était là en premier, la poule ou l’œuf ? L’intérêt des koans et autres apories est de nous encourager à tolérer l’incertitude, sans pour autant fuir les problèmes ou les contradictions. Notamment en matière de bonheur et de vie heureuse.
Koan sur le mal
Méditez cette phrase du philosophe Gustave Thibon : « Vu du dehors, le mal appelle le châtiment ; vu du dedans, la pitié. » Souvenez-vous de l’esprit du zen : il ne s’agit pas de résoudre une énigme, de savoir ce qui est préférable, du châtiment ou de la pitié, mais d’éprouver au plus profond l’inévitable complexité de toute décision à prendre face au mal.
Christophe André - Et n'oublie pas d'être heureux
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mercredi 19 mars 2025
Ames
Aimez et souffrez, espérez et contemplez.
Malheur, hélas ! à qui n'aura aimé que des corps, des formes, des apparences !
La mort lui ôtera tout. Tâchez d'aimer des âmes, vous les retrouverez.
Les Misérables - Victor Hugo - Chapitre IV
Aucune grâce extérieure n'est complète si la beauté intérieure ne la vivifie.
La beauté de l'âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps.
Post scriptum de ma vie, une œuvre posthume publiée en 1901, composée de recueils de textes philosophiques rédigés en 1860.
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mardi 18 mars 2025
Projections pour nous connaître
« Tout ce qui nous irrite chez les autres peut nous mener à une meilleure compréhension de nous-mêmes » - Jung
Une fois de plus, les projections améliorent notre auto-connaissance. En même temps que nous nous projetons, nous générons l’opportunité de voir très clairement chez l’autre ce que nous ne sommes pas capables de voir en nous-mêmes. Ou ce que nous ne voulons pas voir… Le paradoxe réside dans le fait que, même sans miroir, nous sommes capable de reconnaître des choses qui nous concernent.
Les projections peuvent se faire par rapport à ce que nous détestons chez l’autre ou par rapport à ce que nous admirons chez d’autres personnes ; ce sont dans tous les cas des choses que nous ne voyons pas en nous. Quand vous vous sentez profondément irrité-e par quelque chose qui, a priori, ne devrait pas vous toucher, demandez-vous si cela peut avoir un lien avec une chose que vous détestez aussi chez vous mais que vous n’acceptez pas.
Il ne s’agit pas d’en arriver à se détester, ce n’est pas du tout ce que voudrait Jung. Il s’agit de comprendre ses propres points obscurs et de les accepter pour pouvoir les changer. Si nous ne passons pas par cela, nous projetterons toujours chez l’autre ce que nous n’acceptons pas de nous-mêmes. Et, une fois de plus, nous serons condamnés à une vie de tromperie et de non-authenticité.
(source : site "Nos Pensées")
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