mercredi 15 décembre 2010

La révolution d'un coeur de Didier de Amorin

Didier de Amorin, pour ceux qui le connaissent, vient de publier un livre : Rock n'roll Love and God
"La quête du succès pour un musicien aujourd’hui peut parfois prendre des allures de quête du Graal. Un Graal intérieur puisque, bien au-delà de la réussite matérielle, c’est vers une réconciliation intime que les méandres de son parcours de musicien et d’homme vont, petit à petit et parfois malgré des apparences désespérantes, le mener...

Bien avant d’être écrivain, Didier de Amorin est musicien de rock. Batteur de formation et également auteur-compositeur autodidacte, il a nourri deux quêtes tout au long de son existence qui, au-delà des apparences, n’en font qu’une : artistique et spirituelle.


En 2009, il fonde Frog’s Kiss, un groupe de pop-rock, avec Franck Giambelluco. Ensemble, ils produisent un premier album-CD de 13 titres intitulé "Woman’s Heart"
.

mardi 14 décembre 2010

Etre en paix par Eckhart Tolle

«Être en paix et être vous-même, c'est-à-dire être ce que vous êtes, sont une seule et même chose.
L'ego dit: "Peut-être à un moment donné dans l'avenir, 
je serai en paix... si ceci ou cela se produit, ou si j'obtiens ceci ou cela, ou si je deviens ceci ou cela."
Ou bien l'ego dit: "Je ne peux jamais être en paix à cause de quelque chose qui s'est produit autrefois".
Si vous écoutez ce que les gens racontent, leurs histoires pourraient toutes s'intituler
Pourquoi je ne peux pas être en paix maintenant. 
L'ego ne sait pas que la seule occasion d'être en paix,
c'est maintenant. 
Ou bien il le sait et a peur que vous le découvriez. 
Après tout, la paix, c'est la fin de l'ego.»
– Eckhart Tolle,


Source photo

lundi 13 décembre 2010

La roue de lumière

La roue est le cercle en mouvement. Symboliquement, on associe la roue au cercle et surtout à sa division en plusieurs sections. La rotation de la roue engendre les cycles, les recommencements et les renouvellements. Elle appartient à l'ordre du devenir, du périssable et du créé. La roue n'est pas un symbole exclusivement solaire. Elle constitue un symbole du monde dans son unité, avec son principe en son centre et son expression en sa circonférence. Elle décrit l'univers dans son mouvement alternatif entre le centre et la périphérie. En effet, le principe contenant le tout, tout en émane et tout y retourne. La forme la plus répandue de la roue est une roue à six ou huit rayons, notamment dans les traditions hindoue et celtique. La roue à quatre ou huit rayons, comme la rose des vents, est une figure géométrique qui indique à l'origine les quatre points cardinaux et les huit vents. La roue à six rayons correspond au développement du principe originel dans les quatre directions du plan horizontal (points cardinaux) et les deux directions de l'axe vertical (zénith, nadir).


Dans la symbolique chinoise, la roue est caractérisée par son centre, le moyeu immobile autour duquel tout l'univers est en mouvement.
"Trente rayons convergent au moyeu
Mais c'est le vide médian
Qui fait marcher le char. "
Lao Tseu, Tao Tö King, chapitre 11




Dans le bouddhisme, la roue de la loi contient les grandes lois de la nature et l'enseignement du Bouddha, lui-même contenu dans les huit chemins du noble sentier octuple. Lorsqu'il est « celui qui fait tourner la roue », le Bouddha est appelé Chakravartin, la roue en sanskrit se disant chakra.


Les rosaces de nos cathédrales gothiques reprendront quelques siècles plus tard ce symbolisme du mouvement et de la lumière. Elles figurent la perfection du mouvement de la création et de son devenir. Car l'univers est comme une roue en perpétuel mouvement.


Source : Symbolisme de la croix de Brigitte Boudon

dimanche 12 décembre 2010

Chants de l'extase du 12ème siècle

Il y a longtemps que je ne vous ai pas proposé de musique, alors pour ce troisième dimanche de l'Avent, voici du chant grégorien du 12ème siècle :
Hildegarde recevant l'inspiration divine, manuscrit médiéval


Extraits de CD dont Hortus Deliciarum : Aux côtés des pièces de ces deux femmes remarquables qu'étaient Hildegard von Bingen et Herrade de Landsberg, Brigitte Lesne a rassemblé un ensemble d'oeuvres de la même période...


Chants de l'extase (45 min)



samedi 11 décembre 2010

Pensez avec votre peau

Selon la façon dont vous considérez les choses, la peau est la surface extérieure du cerveau, ou bien le cerveau est la couche la plus profonde de la peau.

Cette affirmation, bien qu'elle semble à première vue absurde peut pourtant être facilement prouvée en observant attentivement le développement de l'embryon. Comme vous le savez, vous commencez par être un petit groupe de cellules blotties tout au fond de l'utérus de votre mère. Dès les premiers jours après la conception, ces cellules commencent à se diviser en trois couches distinctes qui constitueront plus tard votre corps. L'endoderme produira vos organes internes (appareils digestif et respiratoire), le mésoderme formera les muscles et le tissu conjonctif, et l'ectoderme formera le système nerveux et l'épiderme.


Au fur et à mesure que les cellules de l'ectoderme se développent, elles se transforment petit à petit en votre cerveau, votre moelle épinière, vos nerfs et votre peau, qui forment donc véritablement un tout. Votre peau  "pense" autant qu'elle sent, et votre cerveau "sent" autant qu'il pense. Ce sont deux parties du même tout. Et ce tout se développe dès un très jeune âge : à six semaines, avec une taille inférieure à 2 cm, le petit embryon peut déjà a sentir la lumière, toucher sa lèvre supérieure.

Source : Les Massages pour Les Nuls

Source image : Musée des Beaux Arts de Dunkerque

Le poète avec Alfred de Musset

LE POÈTE


Puisque l'oiseau des bois voltige et chante encore
Sur la branche où ses oeufs sont brisés dans le nid ;
Puisque la fleur des champs entr'ouverte à l'aurore,
Voyant sur la pelouse une autre fleur éclore,
S'incline sans murmure et tombe avec la nuit,


Puisqu'au fond des forêts, sous les toits de verdure,
On entend le bois mort craquer dans le sentier,
Et puisqu'en traversant l'immortelle nature,
L'homme n'a su trouver de science qui dure,
Que de marcher toujours et toujours oublier ;


Puisque, jusqu'aux rochers tout se change en poussière ;
Puisque tout meurt ce soir pour revivre demain ;
Puisque c'est un engrais que le meurtre et la guerre ;
Puisque sur une tombe on voit sortir de terre
Le brin d'herbe sacré qui nous donne le pain ;


Ô Muse ! que m'importe ou la mort ou la vie ?
J'aime, et je veux pâlir ; j'aime et je veux souffrir ;
J'aime, et pour un baiser je donne mon génie ;
J'aime, et je veux sentir sur ma joue amaigrie
Ruisseler une source impossible à tarir.


J'aime, et je veux chanter la joie et la paresse,
Ma folle expérience et mes soucis d'un jour,
Et je veux raconter et répéter sans cesse
Qu'après avoir juré de vivre sans maîtresse,
J'ai fait serment de vivre et de mourir d'amour.


Dépouille devant tous l'orgueil qui te dévore,
Coeur gonflé d'amertume et qui t'es cru fermé.
Aime, et tu renaîtras ; fais-toi fleur pour éclore.
Après avoir souffert, il faut souffrir encore ;
Il faut aimer sans cesse, après avoir aimé

Extrait de la Nuit d'Août d'Alfred de MUSSET  (1810-1857)
Joris K est photographe de paysage de montagnes et collines. Je vous conseille d'aller voir ses photos magnifiques

vendredi 10 décembre 2010

Commerce équitable et multinationales

Le logo Max Havelaar sur des barres chocolatées. Est-ce du kit ? Et quelle tactique d'achat adopter ?

jeudi 9 décembre 2010

Neurophilosophie

Quelques expériences sur la construction de notre représentation de soi :


mercredi 8 décembre 2010

Et moi et les autres... avec Joshin Luce Bachoux

Bonheur ? Bonheur ! Jusqu'à récemment, si l'on m'avait demandé quel sens avait ce mot pour moi, j'aurais été bien ennuyée pour répondre. Un petit goût de Bibliothèque rose ? Une illusion tenace :
« Un jour, mon prince viendra... » ? J'y aurais même vu, je crois, un côté assez égoïste : un renfermement sur soi, un cocooning - je suis bien entourée, j'ai tout ce qu'il me faut, ne me dérangez pas, merci...
Puis, en feuilletant un des livres du dalaï-lama, mon regard s'est arrêté sur cette idée incongrue : « l’égoïsme altruiste ».


Je comprends - et pratique ! - l'égoïsme : je recherche ma propre satisfaction, sans toujours me soucier des autres : je me fais souvent passer avant eux. Or, l'altruisme est de faire passer les autres d'abord. Comment serait-il possible de faire les deux en même temps ? Cela me semble impossible, dans ma vie, c'est ou moi, ou l'autre ! Pourtant, je vois que cette opposition implique un postulat si évident qu'il n'apparaît pas à première vue : je pose que « moi » et « les autres » non seulement ont des buts différents, mais sont fondamentalement séparés...


Et si une autre configuration existait ? Hier, devant la pauvre mine des fleurs qui bordent la fenêtre, je suis allée chercher l'arrosoir. Cela a profité aux fleurs - elles étaient resplendissantes dans le soleil ce matin - et m'a donné à moi à la fois la joie de les voir épanouies, et le vague et réconfortant sentiment d'avoir fait ce que je devais faire... Les deux côtés avaient profité également de mon geste... De plus, si je regarde un peu plus loin, ces fleurs vont attirer des abeilles... Voilà un peu de ma contribution au miel du petit déjeuner... Plus tard, les graines attireront les oiseaux, qui dissémineront en même temps les graines du potager, et voilà un peu de ma contribution à la nature en général... Au déjeuner, je mangerai certains de ces légumes ; d'autres graines, emportées plus loin, seront cultivées, et les légumes cueillis, acheminés, vendus... Voilà un peu de ma contribution à l'économie en général !


Je souris, bien sûr, mais il n'empêche que si, comme on le dit, «le battement d'une aile de papillon, de conséquence en conséquence, peut provoquer la pluie à l'autre bout du monde », alors, moi aussi je suis reliée à tout ce qui existe. Dans ce cas, que reste-t-il de cette question : moi d'abord ou les autres ? Arrosant mes fleurs, je me fais plaisir tout en apportant un bénéfice au monde entier ! Je peux peut-être trouver un chemin dans lequel « moi » et «les autres » iront dans la même direction, celle du plus grand bonheur pour les deux.


Mais alors, demande un esprit malin, il n'y aurait pas de don désintéressé ? Si, par « désintéressé », on entend une action qui n'aurait aucune conséquence sur moi, comment cela est-il possible ?
Si je ne suis pas un atome séparé du reste mais une partie du tout, rien de ce que je fais ne peut me rester extérieur ; je peux donc agir en toute bonne conscience à la fois pour moi et pour les autres : il n'y a plus de différence !


Il me reste, point crucial, le choix de l'action. Je sais ce qui peut m'apporter le contentement, la satisfaction ou la joie, mais qu'en est-il du bonheur ? Le dalaï-lama poursuit :
« Rendre les autres heureux, voilà ce qui nous apporte le véritable bonheur »... Le bonheur était là, pas dans le pré, mais à portée de main, de cœur, ni altruiste ni égoïste, ou bien à la fois altruiste et égoïste !

Voir tous les articles de Joshin Luce Bachoux

Egalement son livre :
Journal de mon jardin zen

mardi 7 décembre 2010

lundi 6 décembre 2010

Les plantes, des remèdes pour l'hiver (1/2)

Quelques conseils pour passer l'hiver en bonne santé (même si l'hiver s'est déjà annoncé) :

dimanche 5 décembre 2010

samedi 4 décembre 2010

Insécurité fondamentale avec Alexandre Jollien

Le thème de la sécurité a envahi les kiosques, les plateaux TV et l'esprit de chacun. Il me convie aujourd'hui à interroger cette soif de confort et de stabilité que je débusque au fond de mon cœur. Férocement, je voudrais que mon avenir soit assuré, boulonné, que ma carrière suive son cours et surtout que mes enfants me survivent. Pour cela, je suis prêt à tout ou presque. Il est même des soirs où je me surprends à éprouver une joie proche de la béatitude parfaite, lorsque je ferme à double tour la porte de mon appartement. À ce moment, les êtres chers sont provisoirement protégés, bien au chaud, à l'abri de toutes les menaces qui agitent le vaste monde. Instinct de conservation sans doute, mais plus encore, sentiment de vulnérabilité et donc, volonté de tout maitriser viennent me tirailler.

Il peut être fécond et libérateur de m'attarder quelque temps sur l'incertitude fondamentale que je ressens et considérer la précarité de l'existence qui se rappelle sans cesse à moi. Ainsi, la nouvelle d'une catastrophe à l'autre bout de la terre me place devant la fragilité de ma condition. C'est elle que l'on tente d'oublier au cœur du divertissement. Pour la dissimuler, certains en viendraient presque à traverser les océans. Comble du paradoxe ! Que faire de la faiblesse logée au cœur de notre vie ?

D'abord convient-il de l'écouter, de l'entendre. Osons donc demeurer quelques instants face à face avec l'impuissance, sans rien faire, sans agir. Juste être là et contempler. Quand les réflexes, les peurs, les stratégies de défense et les mille et un calculs nous portent à fomenter des plans d'attaque, il sied peut-être de nous risquer à la reddition, à l'absence de combat. Dans l'Anthropologie du point de vue pragmatique, Kant évoque la manie de l'honneur, celle de la possession et celle de la domination. Toutes trois disent assez bien comment l'homme peut s'égarer dans une quête effrénée d'une illusoire sécurité. Briguer les honneurs et la reconnaissance, n'est-ce pas s'évertuer à mendier à bas prix quelque assurance, l'importer du dehors ? S'efforcer de devenir quelqu'un de solide, de grand, de puissant, d'honorable, bref plaire à une opinion par essence versatile ? Posséder ne revient-il pas à demander à l'avoir, haut lieu de l'éphémère, une stabilité que tous les coffres-forts du monde ne pourront jamais offrir ? Et que dire de la domination, de cette volonté d'utiliser autrui, de faire de l'autre un serviteur, un garde du corps, un protecteur en somme ? Et il faut s'aliéner, se rendre dépendant de nos sauveurs pour jouir de cette vaine tutelle. Et le maître devient l'esclave selon une dialectique bien connue.

Ces manies et le reste, bref le chaos qui peut agiter un cœur, ne font qu'accroitre le sentiment aigu de notre vulnérabilité. Le refouler, le nier, c'est se priver d'une heureuse cohabitation avec l'incertitude. Alors, au lieu de fourbir des armes, de construire maintes carapaces, l'œuvre d'une vie pourrait s'épanouir sur d'autres chantiers : trouver la paix dans l'insécurité, la découvrir dans les hauts et les bas du quotidien. Cette paix comme la joie inconditionnelle ne s'obtiennent pas ailleurs, dans un monde parfait, mais ici, en pleine difficulté, dans le doute, avec les blessures. Oui, de notre fragilité, contre toute attente, peuvent naître des ressources inouïes. Et la vraie force revient à s'appuyer sur la précarité pour aller, sans bagage et sans armure, nu sur les chemins de l'existence.

Alexandre Jollien (La Vie _ novembre 2010)