Avez-vous le sentiment d'être unique ?
Oui, peut-être que cela pourrait s'appeler la vocation, un appel précis. Je me demande toujours quelle est ma vocation, parce que je suis un comédien, parce que j'aime écrire ; mais ça représente une grosse difficulté. C'est un défi pour moi. Je me dis : "Qu'est-ce que je suis ? Je suis fait pour quoi ?"
Et je ne sais pas exactement. Par exemple, le fait de faire aujourd'hui, dix-sept ans après, la suite des Trois frères avec les Inconnus, est un réel défi. Je réalise que si, à travers ce groupe et pendant des années, j'ai eu tant à voir avec le rire, c'est qu'il y a quelque chose... Un quelque chose qui n'est pas complètement fini, contrairement à ce que j'aurais pu croire. Cela doit participer à ma vocation : aider les gens à s'amuser, à rire. Aujourd'hui, c'est essentiellement avec cette démarche que je reviens vers les Inconnus : aller au bout de ce que je suis, moi.
Vous êtes un humoriste. Vous dites combien cet humour est important. Y a -t-il un lien entre votre vie spirituelle et votre humour ?
Oui peut-être, de plus en plus. J'ai du mal à concevoir une oeuvre où il n'y aurait pas cette légèreté, cet humour, sans parler du comique. Et puis, chez les maîtres spirituels qui m'ont ébloui, j'ai toujours senti l'humour.
"Humour" a la même racine que "humus", la terre... Donc, rire, c'est nous ramener au réel. Après, il y a la moquerie... Il faut se méfier des mots. II faut différencier l'esprit de l'humour ; l'esprit, c'est « se moquer des autres », et l'humour « se moquer de soi-même ». J'aime bien la nuance. Mais c'est vrai que rire de soi, rire de ce qu'on est au quotidien et qui nous échappe complètement, c'est assez libérateur ; ça allège considérablement nos journées.
J'étais très touché par Arnaud Desjardins lorsque, dans les réunions, il avait les mimiques qu'il fallait pour nous amuser et, en même temps, nous faire comprendre quelque chose.
Est-ce que Arnaud Desjardins vous manque ?
Oui. (Bernard est très ému)
...
Oui, peut-être que cela pourrait s'appeler la vocation, un appel précis. Je me demande toujours quelle est ma vocation, parce que je suis un comédien, parce que j'aime écrire ; mais ça représente une grosse difficulté. C'est un défi pour moi. Je me dis : "Qu'est-ce que je suis ? Je suis fait pour quoi ?"
Et je ne sais pas exactement. Par exemple, le fait de faire aujourd'hui, dix-sept ans après, la suite des Trois frères avec les Inconnus, est un réel défi. Je réalise que si, à travers ce groupe et pendant des années, j'ai eu tant à voir avec le rire, c'est qu'il y a quelque chose... Un quelque chose qui n'est pas complètement fini, contrairement à ce que j'aurais pu croire. Cela doit participer à ma vocation : aider les gens à s'amuser, à rire. Aujourd'hui, c'est essentiellement avec cette démarche que je reviens vers les Inconnus : aller au bout de ce que je suis, moi.
Vous êtes un humoriste. Vous dites combien cet humour est important. Y a -t-il un lien entre votre vie spirituelle et votre humour ?
Oui peut-être, de plus en plus. J'ai du mal à concevoir une oeuvre où il n'y aurait pas cette légèreté, cet humour, sans parler du comique. Et puis, chez les maîtres spirituels qui m'ont ébloui, j'ai toujours senti l'humour.
"Humour" a la même racine que "humus", la terre... Donc, rire, c'est nous ramener au réel. Après, il y a la moquerie... Il faut se méfier des mots. II faut différencier l'esprit de l'humour ; l'esprit, c'est « se moquer des autres », et l'humour « se moquer de soi-même ». J'aime bien la nuance. Mais c'est vrai que rire de soi, rire de ce qu'on est au quotidien et qui nous échappe complètement, c'est assez libérateur ; ça allège considérablement nos journées.
J'étais très touché par Arnaud Desjardins lorsque, dans les réunions, il avait les mimiques qu'il fallait pour nous amuser et, en même temps, nous faire comprendre quelque chose.
Est-ce que Arnaud Desjardins vous manque ?
Oui. (Bernard est très ému)
...
2 commentaires:
Merci pour ce partage. J'aime la simplicité de Bernard Campan. Je me retrouve beaucoup dans ce qu'il dit et dans sa façon de le dire.
Merci Dominique... il offre un beau témoignage que j'ai mis en hommage à AD.
Enregistrer un commentaire