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lundi 16 septembre 2024

Grandir Constant

 GRANDIR CONSTANT

humain en conversion.
sans plus d’autre horizon
que celui du grandir
du grandir constant
lequel
à l’instar de tout horizon
à la fois
recule
à l’ approche
et épure
le paysage
ce que j’ai à partager
n’est en rien un état
des victoires
des médailles
des certitudes
et autres trophées
arborés en boutonnière
ce qu’il m’est dévolu
de partager
comme le cuisinier
à ceux qui sont conviés
sert
en portions plus ou moins généreuses
selon la faim de chacun
un plat élaboré
avec soin science et tendresse
c’est le processus même
la marche elle même
le chemin lui même
ayant enfin entrevu
que le but
est lui même une étape
un prétexte
à la randonnée
qui est à elle même sa joie
à elle même sa loi
à elle même sa foi
je ne témoigne pas pour être arrivé
mais parce que je marche
et n’ai cessé de marcher
je marche toujours
et je témoigne
de ce que la marche m’a enseigné
des bienfaits dont elle m’a comblé
du superflu qu’elle m’a ôté
j’en témoigne
pour mes semblables en route
plus ou moins timorés
d’aucuns craintifs ou incertains
au moment de se lancer
celles et ceux qui n’osent
ou se sont arrêtés
celles et ceux qui voudraient
avancer sans marcher
aller sans cheminer
œuvrer sans fatiguer
recevoir sans donner
découvrir
sans s’aventurer
je partage mon chemin
ce que j’en ai compris du moins
afin que chacun trouve le sien
d’aucuns m’accordent crédit
parce que ma face est burinée
à force de cheminer
mon regard quelque peu lavé
par la variété des êtres accompagnés
des sentiers empruntés
des rivières traversées
mon énergie concentrée
à force de bêtes domptées
d’obstacles surmontés
de barrières enjambées
d’abimes contemplés
de fait
il se peut que j’aie
pas mal à évoquer
à raconter
serais je je à même
qui sait
de montrer
d’indiquer
en tout cas
oui
d’accompagner
et je ne détiens rien
ne sais rien
ne suis rien
sinon un témoin
de ce chemin
qui cherche chacun
Gilles Farcet
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samedi 6 novembre 2021

Eveil et structure...

 

" Alors, vous voilà dans une pièce avec un enseignant non dualiste populaire. Il fait son truc, c’est plein d’étincelles et à un moment, voilà, vous y êtes ! Où ? Nulle part. Qu’arrive-t-il ? Rien. Tout est parfait, réel, tel quel. Vous êtes sans voix, plein de gratitude et d’émerveillement et de joie face à toute cette splendeur. Vous quittez la pièce et il vous reste peut être un peu du halo de cette expérience, mais vous supposez que ce halo est la même chose que ce dont vous avez fait l’expérience dans la pièce. Un jour après, même si ce vécu s’est complètement dissipé, vous croyez toujours y être. Vous avez fait une expérience, cette expérience était réelle et vous croyez que tout est accompli en ce qui vous concerne. Plus besoin de travail. Vous avez réalisé le but de la voie. Vous êtes éveillé, réalisé, illuminé. Grosse erreur….

Le travail spirituel ne consiste pas en une expérience momentanée mais en une intégration, une digestion, une croissance…
Mon enseignement est passé de la transmission de l’éveil …à la tentative d’encourager les gens à grandir et à se comporter en adultes. C’est beaucoup plus difficile que l’éveil. Beaucoup plus.
Si nous ne bâtissons pas des fondations , ne vérifions pas qu’elle sont solides puis ne développons pas une structure, l’éveil est inutile, ne sert absolument à rien… 
Ce que je fais maintenant, c’est aider les gens à grandir, c’est aussi ce que font tous les enseignants que je considère comme des amis."


Lee Lozowick, extrait d’une causerie du 22 février 2009

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jeudi 3 décembre 2020

Grandir avec les arbres

 Un livre de Catherine Davau à découvrir ou redécouvrir qui nous parle de nous à travers les arbres et nous propose un travail sur soi, un enracinement.


"Au quotidien, nous sommes sous l'emprise du temps psychologique : soit on s'identifie au passé, on ressasse sans cesse, soit on vit dans le futur en espérant des jours meilleurs. C'est une entité étrange que ce temps psychologique : le passé ou le futur altèrent notre rapport au moment présent. Et vivre au présent est tout un art qui exige un réel travail sur soi."


"Grandir avec les arbres "🌳🍁🌲🍂

Éditions Eyrolles


"Ces petites voix malveillantes qui grondent à l'intérieur de soi, ce sont les croyances culpabilisantes et dévalorisantes que nous portons sur nous-mêmes et qui ont souvent été forgées par autrui."



« En te posant en témoin de ton flux de pensées, tu te connectes à l’essence de la Vie, au pur sentiment d’exister. »


"L'arbre nous conte l'humain. Il peut t'enseigner les lois ancestrales de survie. Tu pourras bientôt toi aussi entendre la complainte muette qui gît au plus profond des arbres et tu saisiras que ces sons créent le sens du monde."



« J’ai été si heureux d’accueillir un oisillon sur ma branche et de participer à son envol. Maintenant, Anastasia, c’est à toi de planter ton arbre, de t’y poser, de ne faire qu’un avec lui, de devenir cet arbre. »

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mercredi 6 décembre 2017

Faire partie...

Je vous propose d'être plus grand que vous ne pensez être. D'être à l'écoute du maximum de sensations que vous envoie votre corps et de vous rendre compte que vous pouvez agrandir votre bulle d'existence et respirer plus amplement...



" La partie que nous ignorons est bien plus grande que tout ce que nous savons."

Platon

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samedi 5 novembre 2016

La maladie de l'âme... avec Jean- Yves Leloup

Jésus, quelquefois, fait plus que guérir et enseigner : il pardonne les péchés ! Comme à ce paralytique dont il est question en Marc II, 1-12 ; il demande à être guéri et Jésus lui pardonne ses péchés. La foule alors s’interroge : Qui est cet homme ? « Qui es-tu pour pardonner les péchés ? » 
Jésus répond : « Quel est le plus facile : dire tes péchés te sont pardonnés, ou lève-toi et marche ? 
Eh bien, pour que vous sachiez que le Fils de l’Homme a le pouvoir de pardonner, je te dis : lève-toi et marche !... » Ce récit nous communique une information importante : la cause de la maladie est quelquefois à chercher au niveau spirituel. La aussi, nous avons besoin d’être guéris, ré-informés... 

Le péché, c’est la maladie de L'âme. Hamartia, le péché en grec, veut dire : « manquer la cible », être à côté de soi-même », « manquer son Être véritable ». 
Ainsi, le péché est une maladie de l’Etre, une déformation de notre nature véritable, caricature de notre vrai visage. Être ré-informé à ce niveau, c’est retrouver notre centre, retrouver la Communion de l’Unité avec Dieu... Il est plus important d’être en bonne santé à ce niveau-là qu’au niveau corporel ou même psychique. La guérison du corps est donnée comme signe, mais l’important c’est la guérison du cœur.


Qui est cet homme ? Il y a en Lui une information qui rétablit l’ordre dans les organismes désorganisés. 11 y a en Lui une information qui rétablit l’ordre entre l’homme et la Source même de sa Vie qu’il appelle Dieu. Il y a aussi en Lui une information créatrice d’une humanité nouvelle. Effectivement, si nous mettons en pratique les paroles de Jésus, la vie va changer... Ne pas juger ; ne pas se faire de soucis pour le lendemain ; se faire pauvre volontairement ; être doux et humble, miséricordieux ; être artisan de paix... Autant d’informations évangéliques qui, si on les laissait pénétrer dans l’homme, feraient une Humanité nouvelle, une humanité en voie de Divinisation. Cette humanité pénétrée par les informations évangéliques, en voie de divinisation, c’est ce que Jésus appelle « le Royaume de Dieu » et qu’il compare encore une fois à une graine qui doit grandir.

La sagesse qui guérit
Par Jean-Yves Leloup


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samedi 26 décembre 2015

Mesure du temps avec Philippe Mac Leod


Imaginer l'avenir ne trahit pas seulement le présent, mais neutralise la venue, vole à la fleur un fruit qui s'arrondit au moule de la patience. L'imagination n'est grosse que de soi, elle enfle sous la pression de notre propre image perpétuellement projetée. Le présent n'appartient qu'à celui qui sait s'effacer, et il n'est d'attente que dans l'abandon libre, l'abandon heureux à la béance infinie que nous sommes. Le temps chrétien pourrait lui-même se résumer ainsi : patiemment mais passionnément.

Chérir l'attente ne nous est pas simple, même si chaque année la liturgie nous apprend à la creuser un peu plus largement, en nous tournant vers le secret que porte le temps en son apparente indifférence. Nous voudrions l'escamoter, quand il s'agit au contraire de le traverser en le transformant en attente, et en goûtant celle-ci en plénitude, en l'habitant, en la nourrissant de notre passion, plus que de nos pauvres et fausses patiences. C'est cela, l'espérance : vivre l'absence jusqu'à l'intensité de la présence.

Assimilation, cheminement, maturation, toujours nous sommes exaucés, mais par petites touches, au fil des avancées, de sorte que la part qui nous est dévolue ait le temps de nous transformer, afin que nous puissions recevoir davantage et surtout ne rien nous approprier. Toute la Création est placée sous le signe de la durée, de la croissance. Nous le savons, mais nous l'oublions, parce que nos désirs l'acceptent mal. Nous ne rêvons que d'immédiateté. On ne peut pas entrer dans l'éternité sans avoir bu toute l'immensité du temps, goutte à goutte, sans avoir ressenti la gigantesque poussée de son effort continu.

En nous arrachant à la rêverie, aux projections de l'esprit, l'instant présent nous rappelle aussi à l'objet présent. Des brumes de l'imaginaire il fait jaillir l'étincelle du réel. Au fond, il n'est qu'un seul présent, celui de la présence, pleine, entière, active, mue par une conscience libérée de toute préoccupation pour n'être plus qu'attention. L'instant prend toute la place, tout l'espace où nous sommes, pourvu que nous sachions l'investir.

La patience, en réalité, nous grandit quand elle n'est plus comprise comme une résignation,une sorte de crispation pour mieux tenir. La patience libère une force muette, un contrepoint à notre anxiété comme à la brutalité de certains événements. Elle signifie que le monde ne s'arrête pas aux premières évidences. Elle nous parle de cette espérance qui ne ressemble en rien à l'espoir avide, mais qui reste liée à l'intuition du coeur, à l'intelligence sans cesse en éveil, au regard qui cherche toujours plus loin. Je souffre aujourd'hui parce que je ne sais pas entendrece qui demain m'apparaîtra clairement. La patience s'appuie sur une continuité secrète, elle dit l'obscurité du présent, ou plutôt notre surdité, mais elle affirme dans le même temps notre refus de l'immédiateté sommaire des événements. Ils disent autre chose qu'eux-mêmes, ils recèlent une parole, un appel, ils sont toujours l'enfantement douloureux d'une promesse à venir, le passage obligé à un autre stade du réel qui n'apparaît pas dans sa totalité.

Il nous faut grandir, croître encore, et nul ne saurait faire l'économie de la souffrance qu'implique tout changement. Elle aussi est notre seule façon d'entendre, vraiment, c'est-à-dire avec notre chair. Non pas comme une pédagogie du châtiment, mais de l'inscription vivante, avec la lenteur inhérente à toute croissance et à un enracinement durable.

Philippe Mac Leod est écrivain et a publié plusieurs livres et recueils de poésie. Son dernier ouvrage, Poèmes pour habiter la terre est paru chez Le Passeur.