GRANDIR CONSTANT
lundi 16 septembre 2024
Grandir Constant
mardi 21 juin 2022
samedi 6 novembre 2021
Eveil et structure...
" Alors, vous voilà dans une pièce avec un enseignant non dualiste populaire. Il fait son truc, c’est plein d’étincelles et à un moment, voilà, vous y êtes ! Où ? Nulle part. Qu’arrive-t-il ? Rien. Tout est parfait, réel, tel quel. Vous êtes sans voix, plein de gratitude et d’émerveillement et de joie face à toute cette splendeur. Vous quittez la pièce et il vous reste peut être un peu du halo de cette expérience, mais vous supposez que ce halo est la même chose que ce dont vous avez fait l’expérience dans la pièce. Un jour après, même si ce vécu s’est complètement dissipé, vous croyez toujours y être. Vous avez fait une expérience, cette expérience était réelle et vous croyez que tout est accompli en ce qui vous concerne. Plus besoin de travail. Vous avez réalisé le but de la voie. Vous êtes éveillé, réalisé, illuminé. Grosse erreur….
Le travail spirituel ne consiste pas en une expérience momentanée mais en une intégration, une digestion, une croissance…
Mon enseignement est passé de la transmission de l’éveil …à la tentative d’encourager les gens à grandir et à se comporter en adultes. C’est beaucoup plus difficile que l’éveil. Beaucoup plus.
Si nous ne bâtissons pas des fondations , ne vérifions pas qu’elle sont solides puis ne développons pas une structure, l’éveil est inutile, ne sert absolument à rien…
Ce que je fais maintenant, c’est aider les gens à grandir, c’est aussi ce que font tous les enseignants que je considère comme des amis."
Lee Lozowick, extrait d’une causerie du 22 février 2009
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jeudi 3 décembre 2020
Grandir avec les arbres
"Au quotidien, nous sommes sous l'emprise du temps psychologique : soit on s'identifie au passé, on ressasse sans cesse, soit on vit dans le futur en espérant des jours meilleurs. C'est une entité étrange que ce temps psychologique : le passé ou le futur altèrent notre rapport au moment présent. Et vivre au présent est tout un art qui exige un réel travail sur soi."




"Ces petites voix malveillantes qui grondent à l'intérieur de soi, ce sont les croyances culpabilisantes et dévalorisantes que nous portons sur nous-mêmes et qui ont souvent été forgées par autrui."
mercredi 6 décembre 2017
Faire partie...
samedi 5 novembre 2016
La maladie de l'âme... avec Jean- Yves Leloup
Jésus répond : « Quel est le plus facile : dire tes péchés te sont pardonnés, ou lève-toi et marche ?
Eh bien, pour que vous sachiez que le Fils de l’Homme a le pouvoir de pardonner, je te dis : lève-toi et marche !... » Ce récit nous communique une information importante : la cause de la maladie est quelquefois à chercher au niveau spirituel. La aussi, nous avons besoin d’être guéris, ré-informés...
Le péché, c’est la maladie de L'âme. Hamartia, le péché en grec, veut dire : « manquer la cible », être à côté de soi-même », « manquer son Être véritable ».
Ainsi, le péché est une maladie de l’Etre, une déformation de notre nature véritable, caricature de notre vrai visage. Être ré-informé à ce niveau, c’est retrouver notre centre, retrouver la Communion de l’Unité avec Dieu... Il est plus important d’être en bonne santé à ce niveau-là qu’au niveau corporel ou même psychique. La guérison du corps est donnée comme signe, mais l’important c’est la guérison du cœur.
Qui est cet homme ? Il y a en Lui une information qui rétablit l’ordre dans les organismes désorganisés. 11 y a en Lui une information qui rétablit l’ordre entre l’homme et la Source même de sa Vie qu’il appelle Dieu. Il y a aussi en Lui une information créatrice d’une humanité nouvelle. Effectivement, si nous mettons en pratique les paroles de Jésus, la vie va changer... Ne pas juger ; ne pas se faire de soucis pour le lendemain ; se faire pauvre volontairement ; être doux et humble, miséricordieux ; être artisan de paix... Autant d’informations évangéliques qui, si on les laissait pénétrer dans l’homme, feraient une Humanité nouvelle, une humanité en voie de Divinisation. Cette humanité pénétrée par les informations évangéliques, en voie de divinisation, c’est ce que Jésus appelle « le Royaume de Dieu » et qu’il compare encore une fois à une graine qui doit grandir.
Par Jean-Yves Leloup
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samedi 26 décembre 2015
Mesure du temps avec Philippe Mac Leod
Imaginer l'avenir ne trahit pas seulement le présent, mais neutralise la venue, vole à la fleur un fruit qui s'arrondit au moule de la patience. L'imagination n'est grosse que de soi, elle enfle sous la pression de notre propre image perpétuellement projetée. Le présent n'appartient qu'à celui qui sait s'effacer, et il n'est d'attente que dans l'abandon libre, l'abandon heureux à la béance infinie que nous sommes. Le temps chrétien pourrait lui-même se résumer ainsi : patiemment mais passionnément.
Chérir l'attente ne nous est pas simple, même si chaque année la liturgie nous apprend à la creuser un peu plus largement, en nous tournant vers le secret que porte le temps en son apparente indifférence. Nous voudrions l'escamoter, quand il s'agit au contraire de le traverser en le transformant en attente, et en goûtant celle-ci en plénitude, en l'habitant, en la nourrissant de notre passion, plus que de nos pauvres et fausses patiences. C'est cela, l'espérance : vivre l'absence jusqu'à l'intensité de la présence.
Assimilation, cheminement, maturation, toujours nous sommes exaucés, mais par petites touches, au fil des avancées, de sorte que la part qui nous est dévolue ait le temps de nous transformer, afin que nous puissions recevoir davantage et surtout ne rien nous approprier. Toute la Création est placée sous le signe de la durée, de la croissance. Nous le savons, mais nous l'oublions, parce que nos désirs l'acceptent mal. Nous ne rêvons que d'immédiateté. On ne peut pas entrer dans l'éternité sans avoir bu toute l'immensité du temps, goutte à goutte, sans avoir ressenti la gigantesque poussée de son effort continu.
En nous arrachant à la rêverie, aux projections de l'esprit, l'instant présent nous rappelle aussi à l'objet présent. Des brumes de l'imaginaire il fait jaillir l'étincelle du réel. Au fond, il n'est qu'un seul présent, celui de la présence, pleine, entière, active, mue par une conscience libérée de toute préoccupation pour n'être plus qu'attention. L'instant prend toute la place, tout l'espace où nous sommes, pourvu que nous sachions l'investir.

Il nous faut grandir, croître encore, et nul ne saurait faire l'économie de la souffrance qu'implique tout changement. Elle aussi est notre seule façon d'entendre, vraiment, c'est-à-dire avec notre chair. Non pas comme une pédagogie du châtiment, mais de l'inscription vivante, avec la lenteur inhérente à toute croissance et à un enracinement durable.
Philippe Mac Leod est écrivain et a publié plusieurs livres et recueils de poésie. Son dernier ouvrage, Poèmes pour habiter la terre est paru chez Le Passeur.