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lundi 22 avril 2019

Quelle personne unique êtes-vous ?


Quelquefois, les anciens sages, accoudés au balcon d’allez savoir quel paradis, doivent éclater de rire quand ils nous regardent, nous autres, modernes ou post-modernes férus de sciences et de technologies. « Bon sang, doivent-ils se dire, qu’il leur a fallu un chemin long et sophistiqué pour découvrir des évidences que leurs ancêtres connaissaient depuis longtemps ! » Ainsi par exemple, l’une des approches pluridisciplinaires les plus avant-gardistes et les plus prometteuses en matière de santé – que les Américains appellent psycho-neuro-immunologie et les Français neuro-immuno-endocrinologie –, a fini par aboutir (à force de recherches jusqu’au niveau moléculaire) à cette découverte fantastique : chacun de nous est absolument unique et, pour être bien traité, doit être considéré comme une entité non superposable à une autre. Une entité dont la santé, physique, émotionnelle, relationnelle, mentale, spirituelle dépend d’un alignement spécifique. Pourquoi les anciens riraient-ils ?

Parce que cette entité s’appelle tout simplement une personne, ce que toutes les plus grandes traditions spirituelles ont toujours dit. Quelle personne unique êtes-vous ? Beaucoup d'embuches entravent notre réponse. Nous ne sommes pas des objets… mais nous sommes assoiffés d’objectivité ; nous sommes des sujets… mais nos sciences se méfient de toute subjectivité.
Quand on aborde la question féminine, le hiatus est encore plus compliqué. Car l’individu de sexe féminin a longtemps été non seulement nié en tant que personne unique, mais toujours rapporté et comparé à celui de sexe masculin – que ce soit pour le juger inférieur (comme hélas encore dans beaucoup de régions obscurantistes), ou pour le considérer comme équivalent, dans un effort certes louable de parité, mais que les dernières découvertes rejettent, en médecine de pointe notamment, comme le montre la biologiste Claudine Junien : « Le corps d’une femme ne se soigne pas exactement comme celui d’un homme, ne pas le reconnaître, c’est maltraiter toutes les femmes. »

Quand on en vient au cœur même de la personne, c’est à dire à sa sexualité, au sens large – là où palpite son désir, sa vitalité, sa joie d’exister, sa créativité –, la question devient immense. Et là, peut-être les sages du paradis ne rient-ils plus autant : qu’en disaient-ils eux-mêmes lorsqu’ils vivaient sur terre ? Lesquels surent mettre la féminité en valeur ? Ne les mettons pas tous dans le même sac. Ainsi, toute la leçon de Maeva Poornima, pour « dévoiler les trésors de la sexualité » des femmes, s’inspire-t-elle de l’ancienne civilisation indienne, infiniment plus « féministe », au moins en théorie, que les cultures nées autour du bassin méditerranéen. Une chose est sûre : sur ce plan-là, qui est juste essentiel, l’avenir nous ouvre des perspectives immenses. 

source : nouvelles clés

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mardi 16 octobre 2018

Alexandre Jollien et la dépendance affective


Le Temps: Qu’est-ce qui vous a convaincu de révéler cette addiction sexuelle qui a failli vous détruire?
Alexandre Jollien: D’abord, je parlerais plutôt de dépendance affective, émotionnelle. Je me suis épris d’un corps idéal, je suis tombé dans un esclavage, dans une relation par Skype qui me conduisait droit dans le mur. De fil en aiguille, cette passion a été l’occasion d’une fabuleuse base de travail pour une réflexion philosophique: qu’est-ce que la liberté? Comment sortir de l’acrasie, le divorce qui sépare nos plus hautes aspirations et nos actes quotidiens? Comment oser un joyeux détachement? J’ai avant tout pensé à ceux qui triment dans la même servitude et se coltinent la dépendance. C’est en pensant à eux que j’ai osé la transparence. Enfin, je voulais montrer que le travail philosophique, c’est aussi et avant tout dépasser des rôles, revenir au fond du fond et faire le pari, finalement, que l’on peut être aimé inconditionnellement quels que soient nos blessures, nos traumatismes, nos faux pas.
Se mettre à nu ainsi, c’est aussi un exercice philosophique. Lequel est-ce?
Chögyam Trungpa, un maître tibétain dont la lecture a beaucoup fait pour me tirer d’affaire, parle d’hypocrisie, de fraude, de distorsion fondamentale. Méditer, entamer un travail de soi, c’est traquer les mensonges, les illusions, cesser de se la raconter, de baratiner, en un mot: devenir soi-même sans jamais s’imposer et cesser de ressembler à une marionnette en prenant conscience de ses blessures, de ses aspirations et de ses contradictions. Se mettre à nu, au fond, c’est oser quitter le vernis social, les fausses sécurités et rejoindre le fond du fond, la joie inconditionnelle.
Face à l’emprise de l’addiction, qu’est-ce qui vous a le plus aidé?
D’abord, la solidarité, ma femme, mes amis, ma famille ne m’ont jamais lâché la main. Il fallait faire péter le monopole de l’affection que j’avais concédé à une seule personne pour apprendre à retrouver la joie en tout. Les philosophes m’ont secouru énormément, mais aussi un thérapeute, Pierre Constantin, qui en proposant une thérapie par l’action, m’a soutenu. Sa pratique, géniale, s’appelle «le toboggan». Magnifique image du chemin intérieur: se laisser glisser sans s’accrocher à rien.
Comment faire rentrer la sexualité dans l’ascèse et la recherche de tempérance?
Qui fait l’amour? Un ego frustré, un mental déboussolé ou un être en chair et en os, généreux, espiègle, bienveillant? Sur ce point, Spinoza est un guide magnifique. Ce n’est pas le renoncement qui mène à la liberté, mais la joie qui conduit à la vraie délivrance, à la béatitude. Aussi pour y accéder, une question, cruciale, vitale: qu’est-ce qui me met en joie? Choisir un art de vivre qui nous dispose à la paix, voilà un choix éminemment philosophique.
A la fin du livre, vous parvenez à rire de vous-même et de cette expérience. Rire, c’est l’acte libérateur par excellence?
Dans La sagesse espiègle, j’ai eu à cœur de chercher des outils pour accueillir le chaos et les zones de turbulences que nous traversons. Ne pas faire grand cas de sa personne, balancer tout esprit de sérieux aide assurément à voyager plus léger, à glisser dans le toboggan sans se péter les ongles et à apprécier la beauté de notre carrière en ce bas monde.

Alexandre Jollien, La sagesse espiègle, Gallimard.

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mercredi 23 mai 2012

Union du sacré et de la sexualité avec Christiane Singer

« L'amour est visionnaire. Il voit la divine perfection de l'être aimé au delà des apparences auxquelles le regard des autres s'arrête. » 
 Christiane Singer

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samedi 21 janvier 2012