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jeudi 13 mars 2025

La grâce de l'aube

 L'un des plus beaux textes de notre littérature... Il fait bien évidemment partie des 33 textes que j'avais sélectionnés dans mon livre-jeu "Les jardins de Colette - Parcours symbolique et ludique vers notre Éden intérieur", paru aux Editions Le Souffle d'Or en 2004.

Sabine Dewulf


" Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense. J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demie, et je m’en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues.
À trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau..."
Extrait de Sido de Colette.

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vendredi 13 septembre 2024

Fanaison ?


Tu n'as pas pris soin
ce matin
de la beauté du monde,
tu as laissé
la page
des oiseaux s'écrire
sans toi,
la page bleue
toujours
recommencée,
tu n'as pas battu
avec le cœur de
l'aube et des
jardins,
tu n'as pas encore
cueilli
sur tes paupières
toute la fraîcheur
connue.
Qui aurait pu
faire cela
pour toi ?
Tu portais toute la
lumière possible,
un regard
aujourd'hui
a manqué à la terre
si près de se
faner.
Jean-Christophe Ribeyre
Habiter ce qui tremble - Europe n°1009
Photo Jean Patrick Cali
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dimanche 18 avril 2021

Le silence de l'aube

 


"Quand toute parole est oubliée dans le silence..." Voilà la phrase qui résonne dans ma tête ce matin. Tôt levée, je marche dans l’aube nouvelle, enveloppée de sa fraîcheur, attentive à ne rien perdre de ce moment où la nuit se retire, nous laissant dans la respiration du monde et sa promesse de renouveau.

Ces derniers jours, les prairies ont commencé tout en douceur à se recouvrir de leur robe de printemps, et à travers leur vert tendre, pointent de minuscules fleurs bleues et rouges, pâles dans cette aube naissante ; seules taches de couleur, les genêts éclaboussent de leur jaune glorieux les bordures des prés. À l'horizon, les montagnes enveloppées de voiles de brume hésitent entre le gris et le bleu : elles se veulent légères, formes changeantes, pour quelques instants encore. Dans le ciel qui s’éclaire, j’aperçois un minuscule croissant de lune, une petite lune de trois jours, émouvante dans sa fragilité, qui s’efface doucement.

Sortie avant la première méditation de la journée, j’ai voulu voir le monde s’éveiller, accompagner la lumière naissante, vivre cet accomplissement, si quotidien que nous en oublions parfois la beauté. Et être entourée de silence : le monde respire et les champs, la forêt et moi retenons notre souffle - pas un oiseau ne chante, le murmure de la rivière même est assourdi de rêves, nul ne bouge. « Quand toute parole est oubliée dans le silence, écrit le vieux moine chinois Wanshi. qui aimait sans doute, lui aussi, sortir du lit pour admirer l'aube, vous apparaissez devant vous-même avec clarté. »

NAISSANCE, RENOUVEAU, LUMIÈRE

Qu’a-t-il vu. ce matin-là. lorsqu'il marchait dans les collines ? Connaissons-nous le silence dont il parle ? Que se passe-t-il en nous lorsque le tumulte qui entoure nos jours s’arrête un instant et que nous nous retrouvons au creux de notre vie. là où tous nos déguisements tombent ? Lorsque le cœur s’enrichit de silence, un silence plus profond, plus tranquille que l’absence de bruit : un silence qui palpite avec le monde, qui en réfléchit la beauté et nous donne notre place juste, à la fois essentielle et fragile. Un silence, tout de transparence, source même de notre existence.

Et il poursuit : « Alors, les limites du temps s'effacent, et en cet instant, tout revient à la vie. » Naissance, renouveau, lumière… nos yeux s’ouvrent, nos peurs s'effacent, nous sommes en harmonie avec nous-même. nous sommes le chant, nous sommes le mystère. Le ciel s'emplit de bleu azur ; le soleil apparaît : la journée sera belle.

Joshin Luce Bachoux

source : La Vie

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mercredi 17 juin 2020

En soi avec Amma



′′ D'abord, l'esprit humain doit être harmonisé, 
puis l'harmonie de la nature aura spontanément lieu." 
Amma (Sri Mata Amritanandamayi Devi)





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vendredi 16 mars 2018

Instant encore bleu !


presque rien, juste une brûlure
on peut toujours
ne pas remettre à plus tard

tu le sais
c’est ce que finalement
tu fais

tu te lèves un matin à cinq heures
regardes l’aube
depuis une barque au milieu de l’étang

la queue d’un poisson frappe
la surface
des animaux viennent boire

cette aube
d’elle aussi, tu dis
elle ne reviendra pas

mais l’instant
ne tend pas
la perche au poème

Camille Loivier
© Éditions Tarabuste

(cliquer sur l'image pour lire)

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