Affichage des articles dont le libellé est Kankyo Tannier. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Kankyo Tannier. Afficher tous les articles

samedi 6 mars 2021

Un moment avec Kankyo Tannier

 

1.Un emploi du temps surchargé, un stress presque permanent, le sentiment de perdre le contrôle de sa vie : quels conseils donneriez-vous à une personne prisonnière de sa propre vie ? Comment changer notre rapport au temps ?
Tout dépend des causes de cet emploi du temps surchargé. Est-ce pour obéir aux injonctions du moment, avec ce modèle sclérosant d'une vie réussie mêlant travail intensif, enfants courant – comme les parents – d'une activité à l'autre, biens matériels à profusion pour afficher son statut social ? Ou bien ce stress est-il dû à une antienne, apprise dans l'enfance, selon lequel « Prendre son temps c'est pour les fainéants, un être humain responsable se doit d'être – très – occupé » ? Ou encore multiplie-t-on les activités pour se sentir vivant, par peur du vide et, par extension, de la mort ? Quel que soit le cas de figure, il s'agirait tout d'abord d'en prendre conscience. Faire un peu d'introspection pour voir vraiment ce qui nous emprisonne : est-ce le temps ou notre vision du monde ? Et ensuite cette question cruciale : comment voudrions-nous vivre les choses autrement ? 


2.Vous évoquez le tempérament colérique qui est le vôtre depuis toujours. Comment le dompter, ou comment l'accepter ?
L'accepter en effet, c'est le mot-clé. Cela ne signifie pas bien sûr s'abandonner à la colère et la déverser sur autrui. Mais savoir, en temps réel, comment elle apparaît et où elle se niche. Une émotion, quelle qu'elle soit, est une sensation physique. La première étape, la plus difficile, est donc d'accepter de ressentir. Dire « OK » à la colère qui est présente, plonger dans le corps pour l'accueillir physiquement. Cette émotion a sans doute de bonnes raisons de se manifester mais, sans aller plus loin dans l'analyse, elle a surtout besoin de ce qu'on appelle « l'accueil illimité » : prendre un moment pour sceller un accord, au cœur de l'être. Et cette pratique de la reconnaissance émotionnelle peut également être appliquée au stress du temps dont nous parlions plus haut. 

3.Les outils numériques envahissent littéralement notre quotidien. Comment reprendre le contrôle ? Et voyez-vous des aspects positifs à cette « communication » permanente ?


Il y a indéniablement de très nombreux aspects positifs comme la création de liens sociaux (bien utiles en période de pandémie), le partage d'informations, la libération du travail de l'homme grâce à la robotisation, etc. Mais également des conséquences dramatiques sur la vie des individus. On pourrait en parler longuement. Le plus dangereux est selon moi le remplacement d'une vie incarnée par une vie virtuelle. Nous avons déjà tendance à vivre « dans notre tête », avec le numérique ceci est démultiplié. Avec le risque, à terme, de ne plus savoir quoi faire, comment se comporter dans le réel, là où les émotions se manifestent « pour de vrai ». C'est tout le challenge de la pratique de Zazen, la méditation zen : ré-apprendre l'ancrage dans le moment présent, celui-ci. 

4.Face au dérèglement climatique, les humains sauront-ils, d'après vous, s'unir et adhérer à une cause commune ? Qu'est-ce qui pourrait déclencher cette adhésion ?
Il y a en l'être humain une tendance naturelle à la solidarité et à l'entraide. Être serviable, utile aux autres, ça rend heureux ! La société individualiste et consumériste de l'après-guerre semble avoir dissimulé cet état d'être mais les circonstances actuelles nous invitent à renouer avec le lien social. Il y va finalement de notre survie et je suis optimiste quant à notre capacité à le redécouvrir. On voit d'ailleurs fleurir un peu partout des éco-villages, des lieux éco-spirituels, comme la Ferme Kibo que je viens de créer en 2021. La tendance se répand comme une traînée de poudre et l'urgence climatique est le booster idéal pour nous mettre en mouvement. Je fais le vœu que cette solidarité se fasse avec le monde animal, si maltraité de nos jours.

Kankyo Tannier

--------------

Source : Nouvelles Clés

mardi 29 décembre 2020

Deux « trucs magiques » pour une respiration harmonieuse pendant zazen

1. Faire Droopy

Droopy : modèle parfait d'une mâchoire détendue

Bien qu’il soit peu probable que vous trouviez mention de ceci dans les enseignements traditionnels bouddhistes, le propos est essentiel. Droopy – outre son entrain légendaire – se caractérise en effet par une mâchoire merveilleusement détendue, à faire pâlir de jalousie un trader surbooké.

Pendant zazen, détendre la mâchoire et les joues, permet à votre diaphragme de se relâcher et à votre respiration d’aller s’installer dans le ventre, comme par magie.

En effet, bien que l’idée puisse paraître étrange de prime abord, mâchoire et diaphragme sont reliés entre eux par un système d’enchainement musculaire, les faisant fonctionner ensemble (si le thème vous intéresse, vous pouvez étudier les travaux de la fameuse kiné révolutionnaire Françoise Mézières).

Mais surtout : Faites le test ! Si votre mâchoire se relâche, votre ventre se gonfle… votre énergie s’installe dans le bas du corps.

2. Le cowboy

Le cowboy, modèle parfait d'un bassin mobile

Rappelez-vous les bons westerns d’antan. Un cowboy sur son cheval ondule au rythme de sa monture. Son bassin accompagne de façon naturelle et fluide les mouvements de l’équidé.

Pour la respiration abdominale pendant zazen, c’est la même chose… le cheval en moins.

Voyez plutôt : lors de l’inspiration, quand le ventre se gonfle, le bassin bascule légèrement vers l’avant, le bas du dos se creuse (légèrement là encore). Lors de l’expiration, quand le ventre se dégonfle, le bassin revient à sa place initiale.

Bien entendu, le mouvement est beaucoup moins ample que pour notre cavalier sus-cité, plutôt de l’ordre du micro-mouvement. Mais, si le bassin est figé, la respiration elle-même sera bloquée, empêchée dans son mouvement naturel.

Situé idéalement au milieu du corps, le bassin est une sorte de pivot ondulatoire permettant au corps de se déployer en harmonie, vers le haut, et vers le bas.

Alors pendant zazen, si vous sentez votre posture bloquée, tendue, redonnez vie au bassin en le laissant bouger davantage d’avant en arrière, au rythme de la respiration. L’énergie sera à même de circuler dans les jambes, le ventre de se libérer, et vous pourrez reprendre après quelques minutes votre zazen traditionnel : dans une simple ouverture à ce qui est.

Source : blog de Kankyo Tannier

------------------



***********

lundi 28 décembre 2020

Sextus Empiricus ou l'art de la suspension


Malgré son nom tout droit sorti d'un album d'Astérix, Sextus Empiricus a marqué de son empreinte l'histoire des idées. Bien malgré lui. Car sa doctrine prônait a contrario l'absence de jugement sur les choses comme conditions à la tranquillité. Selon ce vénérable penseur, la paix profonde de l'être humain ou ataraxie ne pouvait naître que d'une absence d'opinion définitive sur les événements de la vie. Une sorte d'existence suspendue, à simplement répondre aux sollicitations inévitables du moment.
On agit puisque l'action est requise, mais sans attachement. À noter que ce penseur était sans doute prêt, dans l'instant, à changer de doctrine et de conviction, ou à n'en choisir aucune, manifestant ainsi une vraie liberté d'action.
Ce positionnement original gagnerait sans doute à être mis au goût du jour alors que nous sommes invités en permanence à donner notre avis, sur tout et n'importe quoi en temps réel et de façon lapidaire de préférence. Pour les sceptiques et pour Sextus Empiricus, c'est l'absence de certitude qui libère l'homme et lui permet d'être "en recul" sur les choses.
Ainsi le souligne-t-il dans l'ouvrage Esquisses pyrrhoniennes : "(...) quand ils [les sceptiques] eurent suspendus leur assentiment, la tranquillité s'ensuivit fortuitement, comme l'ombre suit un corps."


Apprendre une vie simple et retrouver la tranquillité

L'ataraxie que l'on pourrait traduire par "absence de trouble" ne signifie pas absence de ressenti ou d'émotion. Dans l'acceptation moderne de ce terme, utilisé en neuropsychiatrie, il est question d'indifférence émotionnelle. Rien de ceci chez nos philosophes grecs. Ils considèrent et notamment les stoïciens, chaque événement comme un élément à vivre tel qui se présente, avec ou sans émotion. Pour favoriser l'ataraxie et le calme intérieur, des exercices physiques une certaine hygiène de vie sont prescrits, comme une éducation de la volonté. Le cadre général permettra ainsi d'harmoniser l'être avec la vie cosmique. Grâce à ces conditions de vie favorable, les perturbations émotionnelles peuvent être évitées ou du moins réduites. Pour autant, la vie stoïcienne n'est pas exempte de ressentis. Et le philosophe choisi de vivre les événements tels qu'ils se présentent, sans jugement. Vivre les choses telles qu'elles sont et non pas telles qu'on voudrait qu'elles soient nous permet d'apprendre, comme les stoïciens, à réconcilier l'idéal avec la réalité. 

Kankyo Tannier 
La sérénité des philosophes grecs








*************



Un projet qui témoigne d'une mise en pratique !


La ferme Kibo où Kankyo Tannier vous accueille :
(vous pouvez l'aider dans son projet)



Un espace mystique avant les pensées... pour mieux connaître Kankyo Tannier


************