mardi 2 août 2022

Ma foi, faut-il se faire de la bile ?


Du grec χολέρα, qui signifie non pas bile, mais choléra. Colère n'est entré qu'assez tard dans la langue ; le mot habituel dans les âges anciens était ire ; puis est venu chole, bile (χολὴ, bile) ; chaude chole, pour dire emportement, a été longtemps usité.

Se mettre en boule disait Bile...



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“Ne m’accorde pas de répit, ne me pardonne jamais.

Harcèle mon sang, que chaque cruauté soit toi qui reviens.

Ne me laisse pas dormir, éloigne de moi la paix !

Alors je gagnerai mon royaume

et lentement je naîtrai.

Ne me perds pas comme une musique facile, ne sois pas caresse ni gant,

taille-moi comme un silex, désespère-moi.

Garde ton amour humain, ton sourire, tes cheveux. Donne-les.

Que vienne vers moi ta colère sèche d’allumette et d’écailles.

Crie. Vomis du sable dans ma bouche, casse-moi la gueule.

T’ignorer en plein jour m’importe peu

et savoir que tu joues face au soleil et à l’homme.

Partage-le.

Je te demande la dure cérémonie de l’entaille,

ce que personne ne te demande : les épines

jusqu’à l’os. Arrache-moi ce visage infâme,

Oblige-moi à crier enfin mon véritable nom.”

Julio Cortázar

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1 commentaire:

Jean a dit…

Soyez donc pas étonnés que l'exposé à la colère (à la bile d'autrui) devienne mélancolique (empli de "bile noire"...)