Jung souligne que, dans le déroulement d’une vie, il existe à chaque période une tension vers la réalisation d’un projet inconscient.
Après l’accès à l’autonomie de l’âge adulte, l’adaptation sociale, la création de liens affectifs et/ou familiaux, la nature des buts s’inverse : l’approfondissement et l’introversion entraînent une décentration permettant le retrait des projections et le recul des illusions.
Ainsi peuvent s’animer sur la scène psychique les figures de l’autre intérieur que sont le masculin chez la femme (animus) et le féminin chez l’homme (anima).
Ces figures acquièrent alors une fonction de relation avec l’inconscient selon leur modalité spécifique : l’anima de l’homme (reliée à l’Éros) cherche à unir et à rassembler, l’animus de la femme (relié au Logos) demande à distinguer et à connaître.
Cet itinéraire est pour Jung un processus naturel dont nous avons tendance à nous éloigner par désir infantile de rester dans la toute-puissance de l’accumulation, dans le culte de la jeunesse éternelle (Faust...) et par peur de la mort.
Or, à partir du milieu de l’existence, celui-là seul reste vivant qui veut mourir avec la vie.
Extrait de l'article "Le chant du cygne : la mort et l'œuvre.", de Claire Dorrly, Cahiers jungiens de psychanalyse.
(image : Remedios Varo)
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