Le sommeil yogique est une technique de relaxation très puissante, aussi reconstituante qu'une bonne nuit ; la différence est que l’on reste conscient - ou tente de le rester - tout le temps.
Par Paul Velasquez
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Selon la legende, Brahma, le dieu créateur de l’hindou, « dormait » entre les successives créations du monde. Mais c’était un sommeil un peu particulier, qui lui permettait de « percevoir le soleil flamboyant dans le ciel ». Pour le yogi, le sommeil n’est jamais inconscient. A l’aune de ce que la science occidentale nous a appris sur les vertus du sommeil, l’ultra-vigilance de Brahma peut nous paraître regrettable pour lui, mais la notion de « conscience » en yoga n’est pas tout à fait la même que celle que l’on entend dans la pensée philosophique occidentale. Le sommeil est l’occasion d’un « temps d’éveil », une ouverture à soi et au monde, à l’être, et à la mort.
C’est à ce voyage à nul autre pareil que va nous convier ici Pierre Bonnasse. Ecrivain, formateur en sophrologie et professeur de yoga, Pierre Bonnasse nous éclaire et nous guide à travers un formidable petit ouvrage qu’il consacre au « sommeil conscient », Yoga-nidrâ : la pratique du sommeil conscient (Almora).
LES PRATIQUES PRÉPARATOIRES
Le fait de rester allongé dans la posture dite du cadavre, immobile, sans rien vouloir faire (rappelons-le !), est en soi un exercice formidable. C’est l’exercice avec lequel on débute et auquel toute la pratique va nous ramener : simplement, allongé, être (on ne le répétera jamais assez), sans mot, sans pensée. Allongé sur le sol, les bras et les jambes légèrement écartés, les paumes de main vers le haut (quand c’est possible), le dos adhérant au sol. C’est une posture qu’il est possible d’adapter avec un coussin sous la tête ou sous les genoux pour soulager les lombaires. Relâchement du corps - visage, mains, bras, épaules, nuque, dos et jambes -, en prenant conscience des points d’appui au sol ou sur le lit. Prise de conscience également de l’air qui entre, frais, qui sort, un peu plus chaud. Inspirer et expirer, prendre et donner, vivre et mourir. Souffle après souffle, je m’abandonne à l’immobilité. A l’immuable. Paix immobile, plaisir à être, simplement être...
Les souffles.
La pose installée, Pierre Bonnasse nous invite à simplement observer le flux et le reflux naturel de la respiration, sans chercher à le contrôler. Il est également possible d'adopter une posture respiratoire particulière, par exemple, un temps d’inspiration pour deux temps d'expiration, ou un temps d’inspiration pour quatre temps de rétention à poumons pleins puis deux temps d’expiration. Le mantra à penser est simple : « Je suis. »
Quand pratiquer?
Avant le sommeil convient le mieux, car c’est une excellente technique pour induire le rêve lucide et les expériences hors du corps pendant le sommeil. Le « rêve lucide » se réfère au type de rêve dans lequel on est conscient d’être en train de rêver.
Comme on l’a vu avec Brahma, les grands maîtres de yoga restent conscients même pendant le sommeil profond : seuls le corps et le cerveau sont endormis - ou presque - tandis que la conscience demeure continuellement en éveil.
LA RESPIRATION DU DORMEUR
Pour prendre conscience de sa « respiration de dormeur », c’est simple. Au départ, il est préférable de s’asseoir dos sur un coussin, les jambes allongées, ou de s’allonger confortablement, sur le dos, ou dans la position où on s’endort le plus facilement et naturellement. On peut le faire au sol ou s’entraîner dans son lit. Le but est de s’endormir rapidement et de se réveiller plusieurs fois, pour observer des processus respiratoires et repérer précisément cette respiration du dormeur. Une fois apprise, elle peut être répliquée pour s’endormir sur commande, parfois plus rapidement, et ainsi entreprendre un travail sur soi plus approfondi. Pierre Bonnasse nous rappelle, avec malice, que la sieste, en particulier, devient un espace « de travail » savoureux.
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Par Paul Velasquez
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Selon la legende, Brahma, le dieu créateur de l’hindou, « dormait » entre les successives créations du monde. Mais c’était un sommeil un peu particulier, qui lui permettait de « percevoir le soleil flamboyant dans le ciel ». Pour le yogi, le sommeil n’est jamais inconscient. A l’aune de ce que la science occidentale nous a appris sur les vertus du sommeil, l’ultra-vigilance de Brahma peut nous paraître regrettable pour lui, mais la notion de « conscience » en yoga n’est pas tout à fait la même que celle que l’on entend dans la pensée philosophique occidentale. Le sommeil est l’occasion d’un « temps d’éveil », une ouverture à soi et au monde, à l’être, et à la mort.
C’est à ce voyage à nul autre pareil que va nous convier ici Pierre Bonnasse. Ecrivain, formateur en sophrologie et professeur de yoga, Pierre Bonnasse nous éclaire et nous guide à travers un formidable petit ouvrage qu’il consacre au « sommeil conscient », Yoga-nidrâ : la pratique du sommeil conscient (Almora).
LES PRATIQUES PRÉPARATOIRES
Le fait de rester allongé dans la posture dite du cadavre, immobile, sans rien vouloir faire (rappelons-le !), est en soi un exercice formidable. C’est l’exercice avec lequel on débute et auquel toute la pratique va nous ramener : simplement, allongé, être (on ne le répétera jamais assez), sans mot, sans pensée. Allongé sur le sol, les bras et les jambes légèrement écartés, les paumes de main vers le haut (quand c’est possible), le dos adhérant au sol. C’est une posture qu’il est possible d’adapter avec un coussin sous la tête ou sous les genoux pour soulager les lombaires. Relâchement du corps - visage, mains, bras, épaules, nuque, dos et jambes -, en prenant conscience des points d’appui au sol ou sur le lit. Prise de conscience également de l’air qui entre, frais, qui sort, un peu plus chaud. Inspirer et expirer, prendre et donner, vivre et mourir. Souffle après souffle, je m’abandonne à l’immobilité. A l’immuable. Paix immobile, plaisir à être, simplement être...
Les souffles.
La pose installée, Pierre Bonnasse nous invite à simplement observer le flux et le reflux naturel de la respiration, sans chercher à le contrôler. Il est également possible d'adopter une posture respiratoire particulière, par exemple, un temps d’inspiration pour deux temps d'expiration, ou un temps d’inspiration pour quatre temps de rétention à poumons pleins puis deux temps d’expiration. Le mantra à penser est simple : « Je suis. »
Quand pratiquer?
Avant le sommeil convient le mieux, car c’est une excellente technique pour induire le rêve lucide et les expériences hors du corps pendant le sommeil. Le « rêve lucide » se réfère au type de rêve dans lequel on est conscient d’être en train de rêver.
Comme on l’a vu avec Brahma, les grands maîtres de yoga restent conscients même pendant le sommeil profond : seuls le corps et le cerveau sont endormis - ou presque - tandis que la conscience demeure continuellement en éveil.
LA RESPIRATION DU DORMEUR
Pour prendre conscience de sa « respiration de dormeur », c’est simple. Au départ, il est préférable de s’asseoir dos sur un coussin, les jambes allongées, ou de s’allonger confortablement, sur le dos, ou dans la position où on s’endort le plus facilement et naturellement. On peut le faire au sol ou s’entraîner dans son lit. Le but est de s’endormir rapidement et de se réveiller plusieurs fois, pour observer des processus respiratoires et repérer précisément cette respiration du dormeur. Une fois apprise, elle peut être répliquée pour s’endormir sur commande, parfois plus rapidement, et ainsi entreprendre un travail sur soi plus approfondi. Pierre Bonnasse nous rappelle, avec malice, que la sieste, en particulier, devient un espace « de travail » savoureux.
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