ta souffrance
est une maîtresse exclusive
qui ne se laisse pas quitter ni négliger
sans coup férir
fais-tu mine de l’oublier qu’elle produit ses dossiers convoque ses affidés
tu lui es attaché soumis en vérité
elle se rit
de tes velléités d’émancipation de tes résolutions de liberté
voilà bien longtemps qu’elle a pris ses quartiers en ta demeure dévastée
prétendre l’en déloger est osé
pas moins que présomptueux
elle en a vu défiler
des versions de toi plus ou moins assurées mais au final toutes
si peu armées
face à sa position
héréditaire
campée sur son bon droit si sûre d’elle
de ses lois
lui échapper est malaisé rare inespéré
il y faut de l’innocence de la pureté
et de la générosité
si par quelque grâce tu viens à te sevrer de sa passion triste et féroce
tu n’en es pas pour autant
léger
comme plume au vent
il te reste la souffrance
plus la tienne non juste celle
du monde entier
extrait de "Dernière Pluie" de Gilles Farcet
non
vous dirai je
ce que vous n’avez pas envie
que je vous dise ?
cela dépend
ce que vous avez envie
que je vous dise
je ne vous le dirai pas
que je vous dise
si vous voulez
que je vous le dise
je vous le dirai
envie ou pas
encore vous faudra-t-il me
convaincre
de votre volonté
à ce que je vous dise
ce que vous n’avez pas envie
que je vous dise
faute de quoi
je me garderai
de vous le dire
et vous demeurerez seul
avec toutes vos envies
(texte inédit). extrait de Dernière Pluie. par Gilles farcet
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