mercredi 22 mai 2024

La vie est une...

 


La vie est une,

une et différenciée, sans séparation (exclusion) et sans confusion (réduction).

Il n’y a jamais eu « deux » vies.

La vie est une où elle n’est pas.

La vie est une dans l’arbre et dans le singe, elle est une dans le singe et dans l’homme, elle est une dans le palestinien et l’israélien, une dans le russe et l’ukrainien…

Il n’y a pas de frontières entre une vie et une autre vie, si ce n’est dans la tête de ceux qui ignorent ou ne veulent pas savoir que la vie est une et différenciée, sans séparation (exclusion) sans confusion (réduction)…

Cette évidence nous tuera tous…

Heureusement la vie ne meurt pas, elle ne ment pas non plus, elle sera toujours vivante sous la cendre quand cessera le feu.

Que peut vouloir la vie si ce n’est vivre, simplement vivre !

La conscience et l’amour viendront peut-être par surcroît ?

À moins qu’il ne faille commencer par la conscience et l’amour, la vie viendra par surcroît ?


Ce que les chiens voient de leurs yeux, ce que les aveugles sentent sur leurs paupières et leur peau, pourquoi nos politiques ne le verraient-ils pas de leurs yeux, pourquoi ne sentiraient-ils pas la vie une, frémir sur leurs paupières ?

Pourquoi tant de morts avant de revenir à cette évidence : la vie est Une.

Il n’y en a pas deux !

Il n’y a pas de frontières pour ceux qui veulent vivre.

La vie monte plus haut que tous les barbelés et murs de séparation…

Mais c’est aussi une évidence : il y a des vivants qui ne veulent pas vivre, qui ne supportent pas que les autres vivent.

Ceux-là sont prêts à tuer ou à laisser tuer leurs propres enfants, avant de se faire tuer ou de se tuer eux-mêmes.

Les plaindre ou les combattre ne fait qu’ajouter à leur rage.

Peut-être nous faut-il apprendre à vivre et à aimer désespérément, silencieusement, à faire face à l’absurde et à ses abîmes, être conscients malgré tout ; derrière ces masques humains il y a de vrais visages, la vraie vie qui aime vivre encore, ce vieux moineau qui peut et qui veut renaitre de ses cendres.


 Jean-Yves Leloup, mai 2024

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